Comment concilier running et qualité de l’air ?

 

Le début de l’année est souvent synonyme de changement et de résolutions. Un mois après avoir décidé de se mettre au sport, l’heure est au bilan. Faites-vous toujours partie de ces coureurs-euses qui arpentent routes et chemins ? Car si un sport est devenu de masse ces dernières décennies, c'est assurément le jogging ! Un sérieux phénomène de société : d’après les sondages, le running compterait en France 5,9 millions de pratiquants, soit près d’une personne sur 10. Leurs motivations ? Etre en bonne santé, avoir une bonne hygiène de vie et se défouler (source), mais du point de vue de la qualité de l’air, il y a quand même quelques précautions à prendre pour atteindre ces objectifs…

 

Pourquoi les sportifs sont-ils particulièrement exposés à la pollution de l’air ?

S’agissant de pollution de l’air, il n’est pas rare que les recommandations données à la population l’invitent à « privilégier les activités modérées » ou d’ « éviter les activités physiques et sportives intenses ». En effet, les sportifs figurent parmi les catégories de population particulièrement exposées à la pollution de l’air, de par leur activité respiratoire accrue. Lors d’une séance d’endurance, la quantité d’air inhalée augmente : un-e coureur-euse consomme 5 à 10 fois plus d’air qu’au repos. L’air… et les polluants qu’il contient. D’autant qu’en courant, la respiration se fait le plus souvent par la bouche : l’air aspiré échappe donc au filtre naturel des voies nasales.

Ainsi un-e sportif-ve en plein exercice inhale plus de polluants qu’au repos.

 

Quels effets de la pollution sur la santé ?

Parmi les principaux polluants de l’air ambiant figurent les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone, le dioxyde de soufre, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les Composés Organiques Volatils (COV)... Ces polluants peuvent avoir une origine naturelle, mais sont bien souvent le fait des activités humaines (trafic routier, chauffage, industrie, chantiers…).

La présence de ces composés dans l’air que nous respirons peut provoquer des effets sur la santé :  maux de tête, irritation des muqueuses ou des voies respiratoires, difficultés à respirer, toux, bronchite, asthme, allergies, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, accident cardiovasculaire... D’après l’Organisation Mondiale pour la santé (OMS), la baisse d’espérance de vie serait de 8 à 10 mois en Europe, en lien notamment avec la pollution aux particules fines.

Les répercussions sur la santé et le bien-être au quotidien peuvent donc être conséquentes.

 

Bienfaits du sport vs méfaits de la pollution

Peu d’études confirment cependant la dangerosité d’un exercice effectué dans un cadre soumis à la pollution de l’air.

Dans une étude de 2012 (Vieira et al.), des chercheurs ont étudié deux groupes de souris durant cinq semaines. Ces deux groupes étaient exposés au même niveau de pollution atmosphérique. Tandis que le premier groupe faisait de l’exercice cinq fois par semaine, l’autre ne faisait aucun exercice. A la fin de l’expérience, ce groupe montrait des signes d’irritation des poumons et de stress oxydatif dû à la présence de radicaux libres. En revanche, le groupe de souris « sportives » ne présentait pas ces signes d’altération. À long terme, le sport permettrait donc de contrebalancer les méfaits de la pollution, notamment en renforçant les capacités du corps à se protéger contre les radicaux libres.

Les bienfaits du sport sont bien connus : prévention des pathologies chroniques, du cancer, du retard du vieillissement, des maladies neuro-dégénératives...

D’après une majorité de spécialistes, l’inactivité physique apparaît bien plus néfaste pour la santé que le maintien d’une dépense physique en milieu pollué. En règle générale, les risques ne justifient donc pas que l’on stoppe tout entraînement pendant les périodes de pic de pollution, en veillant cependant à bien choisir les horaires de sortie pour limiter l’exposition.

 

 

Conseils pratiques

Pour profiter d’une sortie running tout en ménageant ses poumons, il convient de respecter une série de précautions :

Toute l’année

En cas de pic de pollution

 Pour la petite histoire, même les plus grands savent faire preuve de prudence en cas de pollution de l’air ! Haile Gebreselassie, athlète éthiopien parmi les plus grands coureurs de fond, avait préféré renoncer au Marathon des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 en raison de la chaleur et des risques de pollution généralement enregistrés dans la métropole chinoise. Asthmatique, il ne voulait prendre aucun risque. Un mois plus tard, il battait le record du monde à Berlin (2h 03min 59s) !

 

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