Quand canicule rime avec ozone

 

En lien avec les conditions météo très estivales qui sévissent actuellement, les concentrations en ozone relevées depuis le début de la semaine font état d’une tendance à l’augmentation, en Bourgogne-Franche-Comté comme dans de nombreuses autres régions. A l’aube d’un épisode de pollution à l’ozone, quelques recommandations s’imposent…

 

Un polluant typiquement estival

L’ozone n’est pas un polluant émis directement. C’est un polluant dit « secondaire », qui résulte de l’action du rayonnement solaire sur certains composés « précurseurs » tels les oxydes d’azote (NO et NO2) et les composés organiques volatils (COV), d’origine industrielle et automobile pour l’essentiel. La météorologie est un facteur qui influe fortement sur la formation de l’ozone : en général, plus il y a de soleil et de chaleur, plus la formation d’ozone dans l’air que nous respirons est importante !

En somme, la pollution par l’ozone apparaît surtout l’été, lorsque l’ensoleillement est intense. Les plus fortes concentrations sont le plus souvent mesurées en milieu ou fin d’après-midi (forte intensité solaire favorisant les réactions chimiques) et par vent faible (stagnation des polluants dans l’atmosphère), en périphérie des zones émettrices des polluants primaires puis transportées sur de longues distances.

 

L’ozone : « bon » ou « mauvais » ?

Bien que de nature chimique identique, il convient de distinguer l’ozone « stratosphérique » de l’ozone « troposphérique » :

Le « trou dans la couche d’ozone » est une disparition partielle de ce « bon ozone », liée à l’effet destructeur d’ozone de certains polluants émis dans la troposphère (couche atmosphérique dans laquelle nous vivons) et qui migrent lentement dans la stratosphère (10 à 60 km d’altitude).

 

Des effets sur la santé et sur l’environnement

L’ozone est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines et peut provoquer chez certaines personnes (notamment les jeunes enfants, personnes âgées, asthmatiques, allergiques ou souffrant d’insuffisance cardiaque et respiratoire) des irritations respiratoires mais aussi oculaires.

L’ozone a un effet néfaste sur la végétation (processus physiologiques des plantes perturbés), sur les cultures agricoles (baisse des rendements) et sur le patrimoine bâti (fragilisation/altération de matériaux tels métaux, pierres, cuir, caoutchouc, plastiques…).

 

L’été 2018 déjà marqué par le retour de l’ozone…

L’été 2018 s’est classé au deuxième rang des étés les plus chauds, loin derrière 2003 mais devant 2017. Il a été marqué par la persistance quasi continue de températures supérieures aux valeurs saisonnières, et par une vague de chaleur exceptionnelle du 24 juillet au 8 août sur l’ensemble du pays.

En lien avec un premier pic de chaleur qui a touché plus particulièrement le nord et l’est du pays du 24 au 27 juillet, un épisode ponctuel de pollution à l’ozone est survenu dans les derniers jours du mois de juillet, localisé essentiellement sur les parties Ouest (Yonne) et Est de la région (Doubs) durant 2 jours.

Lors du second pic de chaleur, du 30 juillet au 8 août, un nouvel épisode de pollution à l’ozone est survenu en région Bourgogne-Franche-Comté. Etendu aux 8 départements de la région cette fois-ci, il a perduré pendant 5 jours consécutifs. Un rafraîchissement des températures survenu mardi 8 août a permis un abaissement des niveaux d’ozone, et donc une levée de toutes les procédures en cours en Bourgogne-Franche-Comté.

 

…comme l’été 2003

L’été 2003 avait été très chaud et très sec, notamment au cours du mois d’août. Ces conditions météorologiques particulières avaient été très favorables à la formation et à l’accumulation de l’ozone dans l’atmosphère, au niveau national, avec des niveaux dépassant le seuil d’information et de recommandation, voire dépassant le seuil d’alerte en Bourgogne-Franche-Comté. Cette année-là, de nombreuses valeurs « records » avaient été relevées dans la région.

En dehors des valeurs extrêmes rencontrées en 2003, la durée de ces épisodes de pollution s’est également avérée hors normes : 5 à 10 heures d’affilées de dépassement du seuil d’information et de recommandation, contre généralement 1 à 2 heures pour les épisodes rencontrés jusque-là…

 

Les niveaux records

Dans le cas de l’ozone, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 180 µg/m3/h et le seuil d’Alerte à 240 µg/m3/h.

Les niveaux maximums enregistrés pour les stations en service, lors des étés les plus chauds, sont les suivants :

 

 

Les bons gestes

L'ozone est un polluant dépendant essentiellement des conditions météorologiques : il est donc difficile d'influer sur sa formation. Il reste cependant possible d'agir en limitant les niveaux de ses précurseurs (NOx et COV) :

 

Les recommandations sanitaires

 

Pour en savoir plus