Plantes « dépolluantes » : oui, mais…

 

Nous passons près de 80% de notre temps en milieux clos, qu’il s’agisse de logements, moyens de transports, bureaux, commerces, écoles, salles de sport, cinémas… Bien qu’il nous paraisse parfaitement salubre, l’air que nous y respirons n’est pas toujours de bonne qualité, et nous sommes exposés de façon chronique à de nombreux polluants de l’air, non sans effets sur notre santé. Dans ce contexte, le recours à certaines plantes dites « dépolluantes », dans nos intérieurs, fait l’objet d’une forte médiatisation et suscite une attente importante de la part du grand public…

 

Comment une plante peut-elle capturer des polluants ?

La capture des polluants par les plantes a lieu selon divers mécanismes :

Une fois captés par la plante, les polluants s’accumulent et/ou sont progressivement transformés.

 

L’éclairage fait par les études scientifiques

Plusieurs programmes de recherche français et étrangers ont montré que les plantes possédaient la faculté d’éliminer certains polluants présents dans l’air.

A la demande de la NASA en quête de solutions efficaces pour épurer l’air des vaisseaux spatiaux, Bill Wolverton a été le premier à étudier, dans les années 1980, le comportement des végétaux vis-à-vis de certains polluants. Les études publiées par la NASA, fondées sur des tests en laboratoire, démontraient que certaines plantes d’intérieur pouvaient épurer l'air d'espaces clos vis-à-vis de polluants tels que les COV.

Lancé en 2004, ce programme de recherches a confirmé que les plantes épurent l’air des enceintes en milieu expérimental. Il a mis en évidence l’importance du substrat et de ses micro-organismes, de la surface foliaire, de la densité du feuillage et de l’hygrométrie. Néanmoins, les chercheurs ont constaté que les performances diffèrent selon les plantes et polluants.

La dernière phase du programme Phyt'Air, initiée en 2009, avait pour objectif de tester les capacités d’épuration des plantes en pot en conditions réelles d’exposition dans un bâtiment. Les résultats ont montré qu’il faudrait un nombre très important de plantes en pot (de l’ordre d’une centaine pour une pièce) pour obtenir une amélioration significative de la qualité de l’air. L’efficacité du système plante en pot serait donc quasi nulle en condition réaliste d’exposition, c’est-à-dire avec 2 à 3 plantes par pièce.

Si quelques rares travaux tendent à indiquer qu’à l’échelle de l’habitation, la présence de végétaux peut effectivement entraîner une diminution des concentrations en COV, les résultats montrent le plus souvent un rendement très faible au regard des niveaux de pollution rencontrés lorsque les plantes sont utilisées seules. Ainsi, l’utilisation de plantes en pot n’apparaît pas efficace pour une épuration des volumes d’air dans les espaces intérieurs. Par ailleurs, l’Ademe considère à partir des résultats du programme Phyt’Air que « l’argument “plantes dépolluantes” n’est pas validé scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations ».

 

Quelques inconvénients à signaler

La présence de plantes dans l’environnement quotidien, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations, permettrait d’améliorer le cadre de vie, le ressenti dans l’environnement intérieur voire le bien-être. Toutefois, les végétaux présents dans les logements ou les bureaux peuvent présenter une certaine toxicité et être à l’origine de troubles allergiques, toutefois les impacts sanitaires demeurent faibles.

Les sources d’aéroallergènes des plantes à feuillage sont les feuilles, les tiges, la sève et le latex alors que pour les plantes fleuries, ce sont principalement les pollens.

 

 

 

Les bons gestes

En termes de pollution, de bons réflexes, tels qu’une limitation des sources de pollution (chauffe-eau et chaudière entretenus, utilisation réduite de produits chimiques ménagers,…) et une aération régulière des locaux (quelques minutes suffisent chaque jour) permettent d’améliorer la qualité de l’air intérieur.

Une fois ces gestes de base appliqués, il est alors envisageable de déployer des systèmes de remédiation pour contribuer à l’épuration de l’air intérieur.

 

S’agissant des plantes vertes de la maison, quelques précautions sont de mise :

 

Pour en savoir plus