Virus aéroportés : haut les masques !

 

Spiderman, Batman, Iron-Man, Deadpool… C’est un fait, de nombreux (super)héros portent des masques lorsqu’ils sauvent le monde. A l’heure actuelle, le choix du masque pour sauver le monde n’est plus un choix seulement réservé aux héros de films ou de bandes dessinées. Derrière le masque, en effet, il y a maintenant une volonté non plus de protéger son identité, mais sa santé et celle des autres. Dans un monde bien réel où chacun peut être exposé au COVID-19, l’Académie nationale de Médecine s’est récemment prononcée en faveur du port du masque pour toute la population. Comment un masque peut-il protéger ?

 

Un acte de civisme déjà bien établi dans certains pays

En Extrême-Orient, depuis de nombreuses années, le port d’un masque anti-projection par la population est à la fois une mesure de prévention et un acte de civisme en situation d’épidémie de virus à tropisme respiratoire (notamment dans les pays les plus frappés par le virus du SRAS en 2003). Face à l’épidémie de Covid-19, cette mesure a contribué à une réduction du taux de reproduction à Taïwan, Singapour et en Corée du Sud.

Il est établi que des personnes en période d’incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l’infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d’un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur. (source)

 

Les différents types de masques

Ce sont des dispositifs médicaux qui retiennent les particules émises par le porteur (protection à sens unique) qui sont généralement utilisés pour prévenir la propagation des rhumes et de la grippe. Ces masques, qui ont une longue durée de conservation, répondent à la norme NF EN 14683. Ils évitent la projection de gouttelettes émises par le porteur du masque et, de fait, limitent la contamination de l’environnement extérieur et des autres personnes. Il existe plusieurs types : type I, type II et IIR. Les types II et IIR sont destinés à un usage en chirurgie.

Ces masques ne sont pas des dispositifs médicaux mais leur capacité de filtration des aérosols leur confère une efficacité supérieure à celle des masques chirurgicaux. Leur niveau de protection est à double sens : ils filtrent l’air inhalé et l’air rejeté par le porteur. En revanche, passé un délai de 5 ans ils sont considérés comme périmés, en raison de l’affaiblissement de la charge électrostatique qui contribue à l’effet de filtration de ce type de masque. Selon l’Académie nationale de médecine, ce type de masque est à réserver aux professionnels de santé, qui sont les plus exposés au virus du COVID-19. Ces masques répondent à la norme NF EN 149 :2001, qui protègent le porteur du masque contre l’inhalation de gouttelettes. (source et source)

Les autorités travaillent avec les industriels du textile pour développer des masques qui, en complément des gestes barrière, offrent une protection adaptée pour certaines activités professionnelles, en dehors du domaine médical. A partir du 11 mai, ces masques de protection qui seront utilisés massivement par la population seront majoritairement des masques en tissu lavables, appelés aussi masques réutilisables, garantissant un niveau d’efficacité approuvé. Il en existe deux types : catégorie 1 ou catégorie 2, leur capacité de filtration étant adaptée à la fréquence de contacts des personnes qui les porteront.

 

Les recommandations de l’Académie nationale de Médecine

Dans son communiqué du 2 avril dernier, l’Académie nationale de Médecine estime que le port du masque doit être rendu obligatoire pour tous :

En outre, l’Académie nationale de Médecine recommande que les indications pratiques pour la fabrication d’un masque « grand public » ou « alternatif » soient largement portées à la connaissance de la population. (source)

 

Les masques alternatifs, dans le prolongement des gestes barrière

L'Association de normalisation (Afnor) a mis en ligne un mode d'emploi pour les masques alternatifs dits « masques barrières ». Pensé pour les néofabricants de masques et les particuliers, il permet de concevoir un masque destiné à équiper toute la population saine et complète la panoplie des indispensables gestes barrières face à l’épidémie de Coronavirus. Selon l’Afnor, un masque barrière est destiné à une utilisation par des personnes saines ou asymptomatiques. Son port doit être limité à une demi-journée et sert de barrière de protection de la "zone bouche et nez" en empêchant les contacts avec la main ou les projections venues de contacts avec une autre personne.

Outre ces nouveaux masques produits par des industriels, le ministère français de la Santé a aussi communiqué sur les masques faits maison, indiquant qu’ils pouvaient répondre à "un besoin de personnes non directement exposées" et qu’ils devaient être "changés très régulièrement", leur utilisation s’inscrivant dans la stricte application des mesures liées aux confinements et des gestes barrière.

 

Dans quels cas porter un masque ?

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, il est conseillé d’utiliser un masque dans les cas suivants :

Le masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique et en complément des gestes barrières.

Si vous portez un masque, il est important que vous sachiez l’utiliser et l’éliminer correctement. (source)

En France, pour le moment, le port du masque n'est pas obligatoire dans l'espace public. A partir du 11 mai, date annoncée du déconfinement, le port du masque sera obligatoire dans les transports publics et pour certaines professions.

 

 

 

Les bons gestes

Dans tous les cas, le port d’un masque complète les gestes barrière et les mesures de distanciation sociale mais ne les remplace pas.

 

Pour en savoir plus

 

 Sources