Chauffage au bois : faire du feu sans fumée

 

Avec la chute des températures ces dernières semaines, le chauffage fait son grand retour. Parmi les nombreuses possibilités, le bois est une ressource énergétique qui présente de nombreux avantages du point de vue technique comme économique. Cependant, son utilisation est à l’origine d’émissions polluantes dans l’air et peut contribuer, dans certaines zones, aux épisodes de pollution atmosphérique. Heureusement, il existe des mesures simples pour maîtriser la combustion de bois de son installation, notamment à l’allumage…

 

Qu’est-ce qu’une combustion ?

Le phénomène du feu est généralement représenté par ce que l’on nomme le « triangle du feu », dont les 3 côtés symbolisent les 3 éléments indispensables pour déclencher une combustion :

Une combustion est une transformation chimique au cours de laquelle une substance brûle. Cette transformation est entretenue par un mécanisme entre le combustible et le comburant. Dans le cas de la combustion du bois, matière organique, les atomes de carbone (C) se combinent avec les atomes d’oxygène (O), dans une réaction qui libère de l’énergie sous forme de chaleur et de lumière (flammes).

La disparition de l’un de ces éléments, combustible ou comburant, entraîne l’extinction du feu.

 

Quels produits se dégagent de la combustion du bois ?

Dans des conditions optimales, la combustion du bois rejette uniquement du dioxyde de carbone (CO2) ainsi que de la vapeur d’eau (H2O). Or les polluants de l’air issus de la combustion du bois changent en fonction du rendement de l’appareil et de la qualité de la combustion. En outre, le chauffage au bois domestique réalisé peut être à l’origine d’émissions de gaz et de résidus solides :

 

A certaines périodes de l’année et dans certaines zones, ces émissions de polluants peuvent contribuer significativement aux épisodes de pollution atmosphérique.

Dans le cadre du chauffage domestique, les mauvaises conditions de combustion (la combustion est dite « incomplète ») sont surtout le fait de températures insuffisamment élevées et de gaz produits ne séjournant pas assez longtemps dans le foyer.

 

Le bois, une énergie renouvelable ?

La combustion du bois est peu émettrice de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre.  Avec l’hypothèse que le carbone émis à la combustion est compensé par du CO2 capté lors de la croissance des arbres, la combustion du bois émet 11 fois moins de CO2 que celle du fioul, 5 fois moins que celle du gaz et 4 fois moins que l’électricité (source : « Bilan environnemental du chauffage domestique au bois », BioIS, 2005).

 

L’allumage : une des étapes déterminantes

Les phases de combustion les plus émettrices de polluants sont l’allumage et, dans une moindre mesure, la fin de la combustion (appelée « régime de braises »), d’après l’étude Peren2bois, associant de nombreux partenaires scientifiques dont l’INERIS et l’ADEME.

La plupart du temps, l’allumage du feu est effectué du bas vers le haut : le feu est mis à du papier journal placé sous une pyramide d’éléments organisée avec les plus petits en bas et les plus gros en haut. Les petits éléments enflamment les moyens qui enflamment à leur tour les plus gros. En outre, cette technique produit surtout de la fumée dans les premières minutes après l’allumage, ce qui entrave la montée en température du foyer, condition sine qua non pour que la combustion se déroule bien.

La technique d’allumage par le haut, ou allumage inversé, permettrait une réduction de 30 à 50% des émissions polluantes sur un cycle complet. Simple à mettre en œuvre, elle consiste à mettre les bûches de bois en bas et le bois d’allumage en haut, avec un allume-feu. La combustion se fait alors progressivement du haut vers le bas et le foyer atteint rapidement une température idéale. Les gaz générés par la combustion se retrouvent pris dans les flammes et servent de combustibles à leur tour.

Cette technique convient parfaitement au poêle à bois et à la cheminée à bois, qui sont toujours équipés d’un système d’évacuation des gaz résiduels par le haut. De cette façon, les gaz générés par la combustion sont étouffés dans les flammes et finissent à leur tour en combustibles. Certes un peu plus long que l’allumage classique, ce type d'allumage est moins polluant que la méthode traditionnelle, mais également plus efficace énergétiquement, donc plus économique. Par ailleurs, étant donné que pas ou peu de petits combustibles (papier journal) sont utilisés, la production de cendre est réduite et l’encrassement de l’appareil est limité.

 Une vitre qui s’encrasse vite, des braises importantes, des parois qui goudronnent, tous ces signes indiquent une mauvaise combustion et une pollution élevée. Une vitre propre, une cendre grise très fine et en faible quantité témoignent d’une combustion parfaite et peu émissive.

 

 

 

Les bons gestes

Pour un allumage inversé réussi :

J’utilise correctement mon installation :

 Je m’interdis certaines techniques :

  

Pour en savoir plus

 

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