Intoxications au monoxyde de carbone

 

Les températures hivernales, particulièrement fraîches, font de cette saison celle des accidents domestiques liés au chauffage. Chaque année, on dénombre environ 5 000 intoxications au monoxyde de carbone dont un millier nécessite une hospitalisation. Une centaine de ces intoxications ont une issue fatale (source). Des chiffres qui pourraient être évités avec de simples gestes…

 

Un polluant intérieur de l’hiver

En période de froid, comme c’est le cas actuellement, les installations de chauffage sont fortement sollicitées, en plus des appareils habituels fonctionnant avec divers combustibles (bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane…) : 

Dans certaines conditions d’utilisation, ces installations peuvent émettre du monoxyde de carbone (formule chimique CO). Ce gaz, qui se diffuse très vite dans un logement, trouve le plus souvent son origine dans des conditions de « combustion incomplète » des combustibles organiques en raison de quantités d’oxygène insuffisantes :

 

Les signes d’intoxication

Invisible, inodore et non irritant, rien ne permet de détecter spontanément la présence du monoxyde de carbone. Hautement toxique, même en faible quantité, le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant qui se fixe sur l’hémoglobine des globules rouges à la place de l’oxygène, empêchant ainsi la bonne oxygénation des organes. Le cerveau et le cœur sont les organes les plus sensibles au manque d’oxygène.

L’affinité du CO pour l’hémoglobine est 210 à 260 fois plus forte que celle de l’oxygène. Même présent en quantité infime dans l’air, le CO se liera préférentiellement à l’hémoglobine du sang au lieu de l’oxygène.

On distingue 2 types d’intoxication au monoxyde de carbone :

La gravité de l’intoxication dépend de la quantité de monoxyde de carbone fixée par l’hémoglobine. Chaque année, les victimes d'intoxication à ce gaz se comptent par milliers.

Les victimes d’intoxications au monoxyde de carbone suivent une « oxygénothérapie », le plus souvent par l’apposition d’un masque à oxygène, dans les cas les plus graves par des séances en caisson hyperbare. Les femmes enceintes nécessitent souvent une prise en charge spécifique.

Certaines personnes gardent des séquelles à la suite d’une intoxication : migraines chroniques, troubles de la coordination, troubles de la mémoire, changements dans l’humeur (irritabilité, agressivité verbale, violence), mouvements anormaux, paralysies… que l’on relie à un « syndrome séquellaire post-intervallaire ». Ces troubles peuvent apparaître pendant une période de 2 à 40 jours après une intoxication, même si elle a été traitée. Ils sont souvent, mais pas toujours, réversibles.

D’après Santé Publique France, la grande majorité des intoxications au monoxyde de carbone a lieu au sein des habitats (86 %). Environ les trois quarts des intoxications accidentelles domestiques surviennent en saison de chauffe et sont en lien avec une installation raccordée de type chaudière, poêle/radiateur ou chauffe-eau. Les autres intoxications sont liées à l’utilisation d’un appareil non raccordé comme un brasero/barbecue, un groupe électrogène ou un chauffage mobile d’appoint.

 

 

Les bons gestes

A titre préventif :

En cas d’intoxication :

 

Pour en savoir plus

 

Sources