Mini grain, maxi effet !

 

Il en faut peu pour chatouiller les plus sensibles :  avec jusqu’à 30 % de la population allergique aux pollens, ces grains, bien que minuscules, constituent un véritable problème de santé publique. En Bourgogne-Franche-Comté, un réseau de capteurs permet de suivre chaque semaine l’évolution des pollens présents dans l’air… une aide précieuse pour les personnes souffrant de « pollinose » !

 

L’allergie aux pollens

Toutes les espèces végétales qui produisent des fleurs, si petites soient-elles, produisent du pollen. En période de pollinisation, celui-ci est transporté par le vent et les insectes. Ces minuscules grains (quelques dizaines de µm de diamètre / environ 50 µm pour celui d’un cheveu) jouent, dans certaines circonstances, le rôle d’allergènes, c’est-à-dire de substances provoquant une réaction immunitaire. En pénétrant dans les voies respiratoires des individus sensibles, ils provoquent des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères voire invalidantes : irritations et picotements du nez, rhinite, crises d’éternuements, conjonctivites, larmoiements… Les petits pollens, qui pénètrent jusque dans les bronches, peuvent provoquer des crises d’asthme : diminution du souffle, sifflements bronchiques ou encore toux persistante.

L’allergie au pollen, ou « pollinose », dépend de plusieurs facteurs :

Le rôle de la pollution

Dans certaines conditions, la pollution atmosphérique augmente le risque d’allergie aux pollens, soit en modifiant l’allergénicité des pollens, soit en fragilisant les voies respiratoires.

La présence de polluants tels que le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre ou l’ozone, fragilise la membrane externe des grains de pollen, qui contiennent de minuscules granules. Ces composants allergènes ont plus de facilité à sortir du grain et donc à entrer en contact avec les muqueuses

Les polluants de l’air ont un caractère irritant qui fragilise les muqueuses respiratoires et les rendent plus sensibles et plus réactives. Leurs effets s’ajoutent alors à ceux de l’allergie pollinique. En particulier, les particules fines faciliteraient la sensibilisation des personnes prédisposées.

 

Les enfants, population sensible

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les allergies respiratoires sont au premier rang des maladies chroniques de l’enfant. Chez la plupart des enfants, l’allergie au pollen se développe à partir de l’âge préscolaire. Elle ne touche que très rarement les bébés et tout-petits. Cela est principalement dû au fait que le système immunitaire est encore en développement et doit d’abord apprendre à quelles substances il doit réagir. En outre, le corps doit déjà être entré en contact avec l’allergène avant qu’une allergie puisse se déclarer. Plus l’enfant est jeune, moins le risque d’allergie est élevé. (source)

Cependant, l’hérédité reste le principal facteur de risque qui prédispose au développement d’un asthme ou d’une autre manifestation allergique : si les parents sont allergiques, les enfants ont plus de chances de l’être. Ainsi, le risque de devenir allergique est de 30 à 50% si l’un des parents est allergique. Ce chiffre avoisine les 50 à 80 % si les deux parents sont allergiques !

Par ailleurs, les manifestations allergiques s’aggravent au fil des générations : « Quand le grand-père va avoir un rhume des foins, son fils va avoir, par exemple, des sinusites chroniques. Et le petit-fils va avoir tout ça, avec, en plus, de l’asthme » explique le Dr Segyo, allergologue à Nevers, dans un article du Journal du Centre (source).

Plus tôt une allergie est diagnostiquée, meilleure est la prise en charge. La persistance ou les récidives fréquentes de certaines maladies comme les bronchiolites, les conjonctivites, les rhinites, les laryngites, les sinusites sont les principaux symptômes qui peuvent contribuer à soupçonner le terrain allergique d’un enfant. Toute observation de ces manifestations doit amener à une consultation chez un médecin allergologue.

L’allergie est une maladie évolutive : le diagnostic précoce est important pour la combattre et diminuer efficacement ses risques d’évolution. (source)

 

La surveillance des pollens en Bourgogne-Franche-Comté

La saison 2021 a débuté un peu plus tôt que les précédentes, le mardi 26 janvier, avec la remise en fonctionnement des capteurs de la région, implantés à Dijon, Chalon, Nevers, Besançon et Montbéliard. Ce dispositif permet de récolter les pollens présents dans l’atmosphère, en vue de les analyser au laboratoire et déterminer quelles espèces affectent ou sont sur le point d’affecter les personnes allergiques.

Les résultats de ces analyses, ou « comptages » comme on dit dans le milieu, sont diffusés chaque vendredi au travers d’un bulletin allergo-pollinique, complété des observations et conseils des allergologues de la région. Le premier bulletin de la saison 2021 sera diffusé ce vendredi 5 février.

Organisée en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), les réseaux d’allergologues de la région (RAFT et ANAFORCAL) et Atmo BFC, cette surveillance présente un double intérêt :

 

Les temps forts en BFC

Les saisons de pollinisation varient selon les espèces végétales, les régions, les années et les conditions météorologiques. En Bourgogne-Franche-Comté, on assiste généralement à trois « vagues » de pollinisation au cours de l’année :

 

 

(Il y a des exceptions dans le calendrier pollinique ! Certaines espèces comme le châtaignier, le tilleul ou encore le cèdre, libèrent leur pollen tardivement, de l'été à la fin de l'automne, tout comme l’ambroisie.)

Les premières espèces attendues pour le début de la surveillance sont donc les pollens d’arbres, notamment ceux des noisetiers et des aulnes. D’autres espèces, tels le cyprès, le frêne et le peuplier, pourraient prochainement les accompagner. A noter que le cyprès est déjà responsable d’un risque allergique « élevé » voire « très élevé » sur le pourtour méditerrannéen…

 

 

Les bons gestes

En cas de symptômes allergiques, il convient de consulter un médecin ou un allergologue.

 

Pour en savoir plus

 

Sources