Le méconnu tabagisme « ultrapassif »

 

Chaque 31 mai, à l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé, la « Journée mondiale sans tabac » rappelle les dangers du tabac sur la santé. Pour cette édition 2021, le thème est « s’engager à arrêter », un geste pour soi mais aussi pour les autres : sur les 6 millions de morts chaque année dans le monde, 600 000 sont non-fumeurs. Si la notion de « tabagisme passif » gagne à être connue, celle du « tabagisme ultra-passif » l’est un peu moins. Pourtant, même dans un endroit où il est interdit de fumer, il se peut qu’on retrouve des résidus toxiques de tabac…

 

Le tabagisme « tertiaire », le moins connu

Plus méconnu que le tabagisme passif, on le désigne aussi sous l’appellation de « tabagisme tertiaire », « tabagisme ultrapassif » ou encore « tabagisme de troisième main ». Il désigne la nicotine résiduelle et d’autres produits chimiques laissés durablement dans l’environnement intérieur par la fumée de tabac : vêtements, meubles, rideaux, murs, literie, tapis, poussière, habitacle… et même nos cheveux !

Les particules de la fumée de tabac disparaissent de l’air en quelques heures. Dans une pièce fermée, elles s’adsorbent sur les surfaces environnantes et peuvent ensuite être remises en suspension tandis que les composés volatils et semi-volatils peuvent s’évaporer. Certains de ces composés peuvent être transformés en polluants secondaires. Parmi les substances incriminées dans la fumée tertiaire : acétone, acide acétique, acétaldéhyde, phénol, diméthylfurane, benzène, nicotine, composés de l’azote...

Ces différents supports deviennent alors de véritables réserves, capable de réémettre les substances même après deux mois sans exposition à une nouvelle fumée de tabac. L’exposition à ces substances se fait par contact avec les surfaces contaminées ou par inhalation des gaz relargués. Outre les nuisances olfactives évidentes, ce résidu présente un risque potentiel pour la santé des non-fumeurs, notamment les enfants en raison de leur tendance à porter les objets à leur bouche.

On distingue trois types de fumée de tabac :

Les effets sur la santé de ce tabagisme de « troisième main » restent à évaluer. Ses liens avec le cancer ou d’autres maladies chroniques sont encore méconnus, faute d’études suffisantes à ce propos. Pourtant la forte présence des résidus de fumée dans les environnements intérieurs a été prouvée, il est donc important de déterminer les risques associés. Pour l’heure, les recherches sur le sujet avancent et certaines études ont mis en avant la génotoxicité et le caractère cancérigène des résidus de tabac subsistant dans l’environnement.

 

Les effets connus du tabagisme sur la santé

D’après Santé Publique France, on estime qu’un fumeur régulier sur deux meurt de son tabagisme (source), et on estime à près de 75 000 le nombre de décès attribués chaque année au tabagisme (source). Le fumeur d’un paquet par jour inhale 250 ml de goudrons par an, soit l’équivalent de deux pots de yaourt. Les goudrons sont la principale substance responsable des cancers liés au tabagisme. Ils regroupent un très grand nombre de substances (notamment des hydrocarbures comme le benzène). Ils recouvrent les poumons d’une substance gluante brun-noir et ont aussi un effet nocif sur les tissus et les muqueuses. (source)

La fumée est extrêmement nocive pour le fumeur mais elle l’est aussi pour le non-fumeur. On parle de « tabagisme passif ». Le fumeur passif respire la fumée répandue dans l’atmosphère, celle qui s’échappe de la cigarette, plus toxique que celle inhalée par le fumeur.

En outre, l’exposition à la fumée de tabac peut avoir de nombreux effets sur la santé : maux de tête, nausées, toux, irritation des voies respiratoires et des yeux, exacerbation des symptômes allergiques, maladies cardio-vasculaires, infections respiratoires, cancer (notamment celui du poumon)…

 

 

 

Les bons gestes

Je suis fumeur :

Je suis non-fumeur :

 

Pour en savoir plus

 

 Chiffres clés sur le tabagisme (source)