Le protoxyde d’azote : un gaz pas si drôle

 Le protoxyde d’azote, aussi appelé « gaz hilarant » ou « proto », procure des réactions euphorisantes aux personnes qui l’inhalent. Seulement, ces rires incontrôlés et cette sensation d'ébriété s’accompagnent de lourdes conséquences sur la santé des consommateurs. Cette pratique existe depuis les années 1990 et a pris de l’ampleur depuis 2018. Aujourd’hui, le proto est la deuxième substance psychoactive la plus consommée chez les étudiants, juste après le cannabis. (source)

 

Quels usages pour le protoxyde d’azote ?

Le protoxyde d’azote (N2O) est d’abord un gaz utilisé en cuisine et sert notamment d’agent propulseur dans les siphons à chantilly. Il est aussi utilisé dans le domaine médical, lors de certaines anesthésies où il est associé à de l’oxygène sous de strictes conditions. Mais le grand public connaît aussi ses réactions euphorisantes lorsqu’il est inhalé (rires incontrôlés, sensation d’ébriété, distorsions auditives et visuelles…).

Le protoxyde d’azote a d’abord été consommé par des étudiants à l’occasion d’événements festifs.  Désormais, il est de plus en plus consommé au quotidien et par un public de plus en plus jeune (lycéens, collégiens). Bien que ses effets soient de courte durée, le protoxyde d’azote tend à être considéré comme une drogue conduisant à une dépendance et aux effets secondaires néfastes pour la santé.

Si ce gaz est si dangereux lorsqu’il est respiré, c’est par ce qu’il oxyde la vitamine B12, une molécule essentielle à la fabrication et au maintien de la myéline, une gaine protégeant une grande partie du système nerveux central et périphérique.

Le traitement contre les conséquences d’une absorption de protoxyde d’azote consiste donc en des injections de vitamine B12. Mais malgré le traitement médical et l’arrêt de la consommation, des troubles peuvent toutefois persister.

L’inhalation du protoxyde d’azote peut faire écho à celle de l’hélium. Bien que l’hélium ne soit pas aussi dangereux que le protoxyde d’azote, sa consommation peut également comporter des risques : le sang peut manquer de dioxygène et cela peut provoquer des malaises, des évanouissements voire une asphyxie.

 

Les effets indésirables

De quelques cartouches à plusieurs centaines par jour, la consommation de protoxyde d’azote est très variable d’un individu à l’autre. Mais quelle qu’elle soit, elle peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé de ses consommateurs :

Ces séquelles insidieuses sont de plus en plus persistantes et tandis que leur durée est hasardeuse, des séjours en rééducation sont parfois nécessaires pour les atténuer.

Des effets indésirables et secondaires touchent aussi les écosystèmes : les contenants métalliques ainsi que les ballons en caoutchouc ou en latex utilisés pour inhaler le gaz se retrouvent en grande quantité dans la nature. Ces derniers se décomposent lentement et peuvent être ingérés par des animaux.

 

Ce que dit la loi

L’usage détourné du protoxyde d’azote étant une pratique à risques de plus en plus répandue, le gouvernement réagit en conséquence et diffuse la loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 stipulant :

La violation de ces règles peut conduire jusqu’à 3 750€ d’amende. Est aussi mentionné que le fait de provoquer un mineur à faire un usage détourné d'un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs est un délit puni de 15 000 € d'amende.

 

 

Les bons gestes

 

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