L’hiver, saison des particules

 

L’arrivée de l’hiver se traduit généralement par une hausse des niveaux de particules fines dans l’atmosphère. En cause des contributions à la hausse et des conditions météo propices à l’accumulation de ces polluants dans l’atmosphère. Si chaque année, la Bourgogne-Franche-Comté n’échappe pas à cette tendance, des gestes simples permettent de limiter cette pollution et de s’en protéger.

 

Un polluant plutôt hivernal

Les particules fines sont présentes de manière naturelle dans l'environnement, du fait de l'érosion provoquée par le vent, des tempêtes ou des éruptions volcaniques. Mais les activités humaines, notamment les combustions, modifient également leur quantité présente dans l’atmosphère :

-          le trafic routier est une source majeure et bien connue, qui représente plus d’un cinquième des émissions en région BFC (23%) ;

-          le chauffage en est une autre, et représente presque un tiers des émissions de particules PM10 dans notre région (29%). Tout particulièrement, le chauffage au bois constitue le mode le plus émissif, notamment en particules PM2,5, hissant la part des émissions du secteur résidentiel/tertiaire à 45% !

Ainsi, lorsque l’hiver arrive, les concentrations en particules grimpent systématiquement dans l’atmosphère, du fait des conditions météorologiques particulières (températures froides, variation importante entre le jour et la nuit, absence de vent ou d’anticyclone…) conduisant à un usage accru du chauffage. Dans notre région, novembre est habituellement le mois au cours duquel les particules redeviennent le polluant majoritaire dans l’atmosphère, et ce généralement jusqu’au mois de mars.

C’est la période des « inversions de température »

En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit, les polluants se trouvent piégés sous un effet de « couvercle » d'air chaud.

Au mois de mars, lorsque l’hiver commence à battre en retraite et que les chauffages s’éteignent progressivement, le brûlage de déchets verts ainsi que les épandages de fertilisants minéraux et organiques peuvent contribuer à élever les concentrations en particules (en plus des autres secteurs émetteurs qui contribuent tout au long de l’année : trafic routier, industrie, traitement des déchets…)

 

Des effets sur la santé et sur l’environnement

Si les particules fines sont dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, elles peuvent entraîner des troubles principalement respiratoires et cardio-vasculaires. Selon leur taille, elles pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, tandis que les plus fines se glissent jusque dans les alvéoles et peuvent provoquer de l’asthme, des brocho-pneumopathies,… voire altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Elles servent aussi de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux, HAP…), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang, favorisant les risques d’infarctus, angines de poitrine, troubles du rythme cardiaque… Depuis 2013, les particules PM2,5 sont classées comme « cancérogènes certains » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

En 2020, les particules fines (PM2,5) ont été en cause dans au moins 238 000 décès prématurés en Europe, soit plus que le dioxyde d’azote (49 000) et l’ozone (24 000). Ce chiffre est en légère hausse par rapport à la précédente estimation, en raison du Covid selon l’Agence Européenne pour l’Environnement. (Source : rapport de l’AEE publié le 24 novembre)

Les particules ont également des effets sur l’environnement. Les effets de salissure sont les atteintes les plus évidentes, de fait les particules contribuent à la dégradation physique et chimique des matériaux, bâtiments, monuments… Accumulées sur les feuilles des végétaux, elles peuvent les étouffer et entraver la photosynthèse. Les particules peuvent également réduire la visibilité, et influencer le climat en absorbant et en diffusant la lumière.

 

Les précédents épisodes de pollution

Dans le cas des particules, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 50 µg/m3/j et le seuil d’Alerte à 80 µg/m3/j.

En Bourgogne-Franche-Comté comme dans d’autres régions, l’historique des épisodes de pollution sur les 3 dernières années montre que les hivers se suivent mais ne se ressemblent pas :

4 jours marqués par des épisodes de pollution en début d’année. D’abord le 21 janvier sur le Doubs, puis quelques semaines plus tard, les 15 et 21 février, sur le Jura et la Saône-et-Loire. Un dernier jour de dépassement est survenu à la fin du mois de mars uniquement sur la Saône-et-Loire. Au cours de ces épisodes, seul le seuil d’information et de recommandation a été franchi.

5 journées ont été marquées par des dépassements du seuil d’information et recommandation : le 24 janvier (Côte d’Or, Doubs, Jura, Yonne), le 25 janvier (Côte d’Or, Doubs, Saône-et-Loire, Yonne), le 26 janvier (Saône-et-Loire), le 28 mars (Territoire de Belfort) et le 22 octobre (Doubs).

7 jours ont été marqués par un épisode de pollution aux particules, d’abord en janvier et en février, en lien avec les poussières sahariennes, avec notamment l’atteinte d’un niveau record de 100 µg/m3 en moyenne sur la journée du 25 février dans le Doubs. Egalement le 23 décembre, un épisode bref et localisé a été constaté sur le Doubs.

Déjà 4 jours marqués par des épisodes de pollution aux particules cette année : les 14, 15 et 16 janvier sur 5 des 8 départements de la région ainsi que le 23 mars uniquement sur l’Yonne.

 

 

Les bons gestes

D’une manière générale :

En cas d’épisode de pollution aux particules :

 

FOCUS sur la mesure de restriction de vitesse appliquée sur le tronçon de l’A36 traversant l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard

Une mesure de restriction de vitesse peut être engagée sur l’autoroute A36, dans le cadre des mesures visées dans le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) dont l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard fait l’objet. En effet, en cas de pic de pollution et sur arrêté préfectoral, les limitations de vitesse sont abaissées de 20 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée sur le tronçon d’autoroute traversant l’AUBM pour tous les véhicules, en application des arrêtés préfectoraux n°25_2017_09_04_001 du 4 septembre 2017 dans le Doubs et n°90-2017-08-28-002 du 28 août 2017 dans le Territoire de Belfort, ainsi que de l’article R411-19 du Code de la Route.

Ce PPA a pour but de réduire localement la pollution atmosphérique et ainsi d’améliorer la santé de la population de l’Aire urbaine, notamment les plus fragiles.

 

Les recommandations sanitaires

De manière générale :

Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) :

 

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