De l’or vert dans le jardin

 

Le retour du beau temps a de quoi agiter les jardiniers ces derniers jours, qui s’activent déjà à nettoyer le jardin, tailler les arbres, rassembler les feuilles mortes, préparer le potager, arranger les pots de fleurs… Au fur et à mesure que se forment les tas de feuilles, de branches et de végétaux, une question se pose : que faire de tous ces déchets verts ? Autant le dire tout de suite : les brûler est interdit. Heureusement, il existe de nombreuses solutions pour les éliminer proprement et même les valoriser…

 

Le brûlage des déchets verts : une pratique à bannir

Les éléments issus de la tonte de pelouses, de la taille de haies et d'arbustes, d'élagages, de débroussaillement et autres pratiques similaires, constituent des déchets qu’il faut ensuite éliminer ou valoriser.  D’après l’ADEME, l’entretien du jardin pour un particulier génèrerait près de 160 kg de déchets verts par personne et par an. Pour s’en débarrasser, 9 % des foyers opteraient pour le brûlage à l’air libre.

Considéré comme nocif à la santé et polluant, le brûlage des déchets verts, outre des nuisances toxiques, provoque des fumées désagréables et peut être à l’origine de troubles de voisinage. Il est également la cause de la propagation d’incendie si les feux ne sont pas correctement surveillés et contrôlés.

En termes de pollution, la combustion de biomasse peut représenter localement et selon la saison une source prépondérante dans les niveaux de pollution, le brûlage des déchets verts étant une combustion peu performante qui émet des imbrûlés, en particulier si les végétaux sont encore humides. Selon nos confrères d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, « Un seul feu de jardin de 50 kg de végétaux équivaut en particules fines, toxiques mutagènes et cancérigènes à 22000 km parcourus par une voiture essence récente (7 300 km pour une voiture diesel récente) ». Ces particules véhiculent des composés cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques, dioxines et furanes. En outre, la toxicité des substances émises peut être accrue quand sont associés d'autres déchets tels des plastiques ou des bois traités.

Mal contrôlée, cette combustion est une importante source de pollution atmosphérique particulaire : d’après les résultats du programme européen Carbosol, les feux de cheminée, feux agricoles et feux de jardins sont responsables de 50 à 70% de la pollution carbonée hivernale en Europe !

 

Les bons gestes

Depuis 2011, le brûlage des déchets verts par les particuliers et les professionnels est strictement interdit (sauf exceptions préfectorales).

De nombreuses autres solutions existent pour les particuliers, collectivités et entreprises d'espaces verts qui envisagent d’éliminer leurs déchets verts :

Les déchets organiques tels que déchets de jardin, déchets de tonte ou encore déchets alimentaires peuvent être compostés et fournir un engrais de bonne qualité pour les plantes.

 

Petits et gros branchages broyés constituent un excellent paillis pour le jardin et le potager. Cette technique évite le développement des mauvaises herbes, crée une rétention d’humidité et fertilise le sol.

 

Le niveau de particules générées par le brûlage de végétaux est bien supérieur à celui du trajet et en plus, les déchets y seront valorisés !

 

Cette technique consiste à laisser l’herbe finement coupée directement sur la pelouse. Le mulch, ou paillis, joue le rôle d’un paillis protecteur contre la sécheresse et un engrais naturel.

 

En 2024, le tri des biodéchets devient obligatoire !

La loi du 10 février 2020 relative à la lutte anti-gaspillage pour une économie circulaire, impose à partir du 1er janvier 2024 que tous les foyers français soient équipés d’un bac à compost. (en savoir plus)

 

 

Les textes de référence

En cas de non-respect de l'interdiction, il est possible d'alerter les services d'hygiène de la mairie. Les voisins incommodés par les odeurs peuvent par ailleurs engager la responsabilité de l'auteur du brûlage pour nuisances olfactives. Les contrevenants s’exposent alors à une amende pouvant aller jusqu'à 450 €. (source)

 

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