Le bricolage est une activité susceptible de dégrader la qualité de l’air, du fait des produits employés (peintures, colles, solvants, vernis, vitrifiants, cires, décapants, diluants, laques…) et du fait des poussières ou fibres qu’il génère (ponçage, perçage, certains matériaux isolants…).
Parmi les principaux polluants émis par les activités de bricolage, on retrouve essentiellement des Composés Organiques Volatils (COV). Cette grande famille de polluants chimiques de l’air regroupe de nombreuses espèces dont le point commun est de s’évaporer rapidement à la température ambiante. Les principaux composés organiques volatils ou semi-volatils que l’on retrouve dans les produits de bricolage :
Formaldéhyde : panneaux de particules, aggloméré, mousse isolante, moquettes, textiles, colles, peintures…
Hydrocarbures : peintures, vernis, colles, moquettes, matières plastiques, isolants…
Ethers de glycol : solvants, peintures, revêtements, vernis, colles, adhésifs…
Pesticides : produits de traitement du bois, anti-mites…
Phtalates : matières plastiques souples (revêtements muraux et de sol), câbles électriques, peintures, textiles imperméables…
Des polluants de l’air de type physiques, tels les poussières ou les fibres, peuvent également polluer l’air intérieur en lien avec des activités de bricolage. Tandis que les poussières sont émises par des actions abrasives telles ponçage, perçage, sciage ou encore rabotage, les fibres constituent certains matériaux comme les laines minérales, végétales ou animales utilisées pour l’isolation ou encore certains matériaux de couverture ou de revêtement (plaques de fibrociment, par exemple).
Les premiers affectés par la pollution intérieure sont souvent les personnes les plus vulnérables tels les enfants, les personnes âgées ou encore celles déjà fragilisées par leur état de santé.
Une mauvaise qualité de l'air intérieur peut avoir des effets nocifs sur la santé, allant de problèmes respiratoires, gêne olfactive, irritations des yeux, allergies cutanées, asthme, nausées… à des pathologies plus lourdes telles portant sur le système nerveux ou le système reproductif, voire au développement de cancers, lors d’expositions de longue durée à une pollution de l'air intérieur.
Si les polluants gazeux pénètrent sans difficulté dans l’organisme, les poussières, selon leur taille, pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, les plus fines atteignent les voies inférieures jusqu’aux alvéoles pulmonaires, siège des échanges gazeux avec le sang. Certaines particules peuvent servir de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux, HAP…), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang.
FOCUS sur l’amiante
L'amiante est un matériau minéral naturel fibreux qui a été longtemps intégré dans la composition de nombreux matériaux de construction pour ses propriétés en matière d'isolation thermique et acoustique, de résistance mécanique et de protection contre l'incendie. On peut la trouver aussi bien dans les faux-plafonds, les dalles de sol, les murs, les conduits, le fibrociment, les peintures, les revêtements de sol en plastique et même dans certains appareils électroménagers. En France, l'usage de l'amiante est interdit depuis 1997. En cas de vente d’un logement, l’état d’amiante doit être intégré au dossier de diagnostic technique qui est remis à l’acquéreur.
FOCUS sur le plomb
Le plomb est un métal toxique autrefois utilisé dans les peintures. L’ingestion du plomb a longtemps touché particulièrement les enfants, qui lèchent les murs ou avalent des bouts écaillés de peinture. Cette ingestion provoque le saturnisme, une pathologie affectant le système nerveux, la moelle osseuse et les reins qui peut être mortelle. Le Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP) est obligatoire en cas de vente ou de location d’un logement dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1949.
Je travaille dans un local bien aéré
J’aère pendant toute la durée des travaux et plusieurs semaines après
Je travaille si possible à l’extérieur
Enceinte, je ne participe pas aux travaux
Pendant les travaux, je sors régulièrement de la pièce pour m’aérer
Je porte des protections adaptées (masque, gants, lunettes) lorsque je manipule des produits chimiques ou lorsque je mon action dégage des poussières
Je respecte les préconisations d’usage et les doses recommandées
Je ne mélange pas les produits entre eux
Je referme les contenants pour éviter l’évaporation des produits et les range dans un endroit ventilé
Je jette les emballages vides fermés, s’il reste du produit, je ne le vide pas dans la nature ou les canalisations mais le porte en déchetterie
Je privilégie les matériaux et produits classés A+ ou écolabellisés
Avant installation, mes meubles neufs dégazent dans un lieu aéré
Si mon logement contient de l’amiante (logement construit avant 1997) :
J’évite toute activité abrasive comme le ponçage ou le forage des matériaux susceptibles de contenir des fibres d’amiante
Je fais appel à un professionnel pour réaliser les travaux
Si mon logement contient des peintures au plomb (logement construit avant 1949) :
Je passe l’aspirateur pendant et après les travaux pour éliminer les poussières générées par les travaux
J’éloigne les enfants pour éviter qu’ils n’avalent les poussières de plomb
Si je bricole dans un garage attenant à mon logement
Je maintiens fermé l’accès entre le garage et le logement. L’étanchéité à l’air de la porte doit être parfaite pour éviter les transferts de polluants vers les espaces de vie
J’opte pour un ferme-porte
Si j’ai inhalé un produit dangereux, je quitte la pièce et respire à l’air libre. En cas d’urgence ou de doute, je contacte les secours (15 ou 112) ou le centre anti-poison (au CHU de Nancy pour la Bourgogne-Franche-Comté : 03 83 22 50 50)
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