L’été, la saison de l’ozone

 

La saison estivale est aussi la saison de l’ozone, polluant dit « secondaire » qui se forme à partir d’autres polluants et dans des conditions bien particulières, notamment bien ensoleillées. De fait, il n’est pas rare que des épisodes de pollution à l’ozone surviennent à cette période de l’année, même lorsque la plupart de nos activités tournent au ralenti (moins de transports scolaires ou domicile-travail, fermeture annuelle de sites industriels… en lien avec la période de congés). Ces derniers jours en France, alors que le mois de juin est particulièrement chaud, sec et ensoleillé, certaines régions ont déjà été le siège d’épisodes de pollution à l’ozone. En Bourgogne-Franche-Comté, les concentrations en ozone ne cessent d’augmenter au fur et à mesure que les jours passent. Pour autant, les seuils de déclenchement d’épisodes de pollution, s’ils ont été approchés (au maximum 172µg/m3 sur la station Morvan le 15 juin, pour une limite à 180 µg/m3), n’ont pas été franchis. Focus sur l’ozone, ses enjeux et les bons gestes en cas d’épisode de pollution.

 

Le polluant de l’été

L’ozone n’est pas un polluant émis directement. C’est un polluant dit « secondaire », qui résulte de l’action du rayonnement solaire sur certains composés « précurseurs » tels les oxydes d’azote (NO et NO2) et les composés organiques volatils (COV), d’origine industrielle et automobile pour l’essentiel. La météorologie est un facteur qui influe fortement sur la formation de l’ozone : en général, plus il y a de soleil et de chaleur, plus la formation d’ozone dans l’air est importante.

En outre, la pollution par l’ozone apparaît surtout l’été, lorsque l’ensoleillement est intense. Les plus fortes concentrations sont le plus souvent mesurées en milieu ou fin d’après-midi (forte intensité solaire favorisant les réactions chimiques) et par vent faible (stagnation des polluants dans l’atmosphère), en périphérie des zones émettrices des polluants primaires puis transportées sur de longues distances.

Les précurseurs de l’ozone sont issus des industries, du chauffage mais surtout des transports. D’après les données Opteer pour l’année de référence 2018 :

 

Le polluant longue distance

Les concentrations d’ozone les plus importantes ne sont pas nécessairement mesurées sur le lieu principal d’émission des polluants précurseurs (centres des agglomérations, zones industrielles) mais parfois à 50, 100 ou 150 km de là (dans des zones rurales) sous le vent des émetteurs.

L’ozone produit la journée dans les villes disparaît en grande partie pendant la nuit ou sous l’effet d’autres polluants. Dans les zones rurales en revanche, la concentration en polluants qui détruisent l’ozone est moins importante en raison de sources de pollution plus faibles. Des phénomènes d’accumulation peuvent alors se produire et générer ainsi des concentrations plus élevées à la campagne.

 

Ses impacts sur la santé et l’environnement

L’ozone est un gaz irritant à fort pouvoir oxydant pour les muqueuses respiratoires et oculaires. Les symptômes les plus fréquents sont :

L’ozone diminue le seuil de réactivité aux allergènes et entraîne l’augmentation de la fréquence des crises d’asthme.

Les jeunes enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, les allergiques et les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque et respiratoire sont particulièrement sensibles à la pollution par l’ozone.

Par ailleurs, l’ozone a un effet néfaste sur la végétation (processus physiologiques des plantes perturbés), sur les cultures agricoles (baisse des rendements) et sur le patrimoine bâti (fragilisation/altération de matériaux tels métaux, pierres, cuir, caoutchouc, plastiques…).

Une caractéristique de l’atteinte des végétaux par l’ozone est la formation de nécroses (ou taches) sur la surface des feuilles. Ce phénomène réduit la capacité de fixation du CO2 par la plante lors de la photosynthèse. A plus long terme, ces effets peuvent se traduire par une dégradation du métabolisme de la plante et une réduction de sa croissance, avec pour conséquence une perturbation de la chaîne alimentaire. Du point de vue économique, les pertes liées à la pollution à l’ozone sur les rendements agricoles en France ont été estimés à 15% pour le blé, 11% pour les pommes de terre, 22% pour les hêtres et 12% pour les chênes. (source p.15)

 

L’ozone amplifie le caractère allergisant de certains pollens

Dans certaines conditions, la pollution atmosphérique augmente le risque d’allergie aux pollens, soit en modifiant l’allergénicité des pollens, soit en fragilisant les voies respiratoires.

La présence d’ozone fragilise la membrane externe des grains de pollen, qui contiennent de minuscules granules. Ces granules, qui sont en réalité les composants allergènes du grain de pollen, ont alors plus de facilité à sortir du grain et donc à entrer en contact avec les muqueuses.

L’ozone a un caractère irritant qui fragilise les muqueuses respiratoires et les rendent plus sensibles et plus réactives. Ses effets s’ajoutent alors à ceux de l’allergie aux pollens. D’autre part, l'ozone augmente la perméabilité des muqueuses respiratoires, ce qui engendre une réaction allergique à des concentrations de pollen plus faibles.

 

 

 

Les bons gestes

L'ozone est un polluant dépendant essentiellement des conditions météorologiques : il est donc difficile d'influer sur sa formation. Il reste cependant possible d'agir en limitant les niveaux de ses précurseurs (NOx et COV) :

 

Les recommandations sanitaires en cas de pic de pollution

 

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