La pollution de l’air impliquée dans les AVC

 

Premier sujet de préoccupation environnementale des Français, la qualité de l’air représente un enjeu majeur de santé publique. L’air que nous respirons à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments contient différents polluants qui, une fois dans notre corps, peuvent être nocifs pour la santé et, sur ce point, nombreuses sont les études à mettre en évidence les effets de la pollution de l’air sur la santé humaine. De nouvelles recherches ont récemment établi un lien entre une exposition à court terme à la pollution de l'air et un risque accru d'Accident Vasculaire Cérébral (AVC).

 

La pollution de l’air impliquée dans les pathologies cardiovasculaires

L’air constitue le premier des éléments nécessaires à la vie : chaque jour, nous respirons en moyenne 15 000 litres d’air. Sa qualité est d’autant plus importante que l’air est susceptible de conduire avec lui les polluants jusque dans la gorge, les bronches, et au cœur des membranes internes du système respiratoire ! Ces polluants agissent sur la santé à court ou à long terme via une variété d’effets sur certains organes ou systèmes : irritation des yeux, de la peau et des muqueuses, toux, conjonctivite, allergie, rhinite, gêne respiratoire, bronchite, asthme, maux de tête, fatigue, nausées, malaises, glaucome, maladies respiratoires chroniques, mortalité cardio-vasculaire, malformation du fœtus, cancers…

Ces effets dépendent de la nature du polluant (gaz, particules…), de la taille des particules, de nos caractéristiques (âge, sexe…), mode de vie (tabagisme…), de notre état de santé mais aussi de la durée d’exposition et de la dose inhalée.

L’impact de la pollution atmosphérique sur la santé humaine s’étend donc au-delà des poumons et des yeux, et, sur la santé cardiovasculaire, de nombreuses études ont déjà démontré l'impact négatif de la pollution de l'air. En effet, les maladies cardiovasculaires sont à elles seules responsables d’environ 80 % de l’ensemble des décès causés par la pollution de l’air ambiant. (source)

 

Une récente étude sur le lien entre pollution de l’air et AVC à court terme

Fin septembre 2023, des scientifiques ont publié une méta-analyse dans la revue Neurology, pour mettre en lumière le lien entre l’exposition à court terme à la pollution atmosphérique et les accidents vasculaires cérébraux. Les conclusions de cette analyse indiquent que l’exposition à la pollution de l’air peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral dans les cinq jours.

En recherche médicale, une méta-analyse est une analyse qui compile et synthétise les résultats d’études déjà existantes sur un sujet donné. Elle répond à une méthode précise, tant pour la recherche, la sélection, la présentation et l’analyse des études disponibles sur le sujet. Effectuée selon un protocole précis, fiable et reproductible, les résultats restent les mêmes quel que soit l’auteur de l’analyse.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de 110 études menées en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, portant sur l’incidence des accidents vasculaires cérébraux, les concentrations de certains polluants atmosphériques courants dans les cinq jours suivant un accident vasculaire cérébral (dioxyde d’azote, ozone, monoxyde de carbone, dioxyde de soufre) ainsi que l’exposition aux particules.

Cette analyse a examiné l'exposition de plus de 18 millions de patients à des polluants atmosphériques tels que le dioxyde d'azote, l'ozone, le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et les particules, dans les 5 jours qui ont précédé leur AVC. Les conclusions ont montré que le risque d’AVC augmentait avec l’exposition aux polluants atmosphériques dans les 5 jours, cette augmentation pouvant représenter jusqu’à près de 30%. En d’autres termes, il existe une corrélation forte et significative entre les polluants atmosphériques et les taux d’apparition et de mortalité des accidents vasculaires cérébraux.

Dans le détail…

 

Qu’est-ce qu’un AVC ?

Chaque année en France, environ 150 000 accidents vasculaires cérébraux surviennent, soit 1 AVC toutes les 4 minutes. Pour un peu plus de 30 000 cas, l’AVC entraîne le décès.

Selon la Fondation pour la recherche sur les AVC, le quart des AVC concerne des personnes de moins de 65 ans, la moitié des personnes de 65 à 84 ans et le dernier quart, des personnes d’au moins 85 ans.

Un AVC est la conséquence de l’obstruction ou de la rupture d’un vaisseau transportant le sang dans le cerveau. Une caractéristique des AVC est la survenue soudaine des symptômes, d’où le terme d’ « attaque cérébrale ». Leur intensité est d’emblée maximale ou s’accentue sur quelques minutes ou quelques heures. 60% des personnes ayant survécu à un AVC gardent des séquelles neurologiques plus ou moins importantes selon le siège de la lésion cérébrale : déficit moteur, troubles du langage, troubles sensitifs, troubles visuels…

Parmi les principaux facteurs de risque figurent l’âge, le sexe (masculin) , le poids à la naissance (inférieur à 2,5 kg), les cas d’AVC dans la famille, certains facteurs médicaux (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie) ou le mode de vie (tabac, obésité, alcool, absence d’activité physique, alimentation…).

 

 

 

Les bons gestes

Pour limiter la pollution de l’air ambiant ou intérieur et s’en protéger, il existe de nombreux gestes que chacun peut mettre en pratique. La plupart de ces gestes citoyens relèvent du bon sens et sont faciles à mettre en œuvre dans de nombreuses activités du quotidien : transport, chauffage, énergie, consommation…

Pour prévenir la survenue d’un AVC, selon la Fondation pour la recherche sur les AVC :

Si vous ressentez brutalement une faiblesse d’un côté du corps, une paralysie du visage, du bras et/ou de la jambe, une difficulté à parler… c’est peut-être un AVC. Composez vite le 15.

 

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Sources