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7 novembre: journée européenne du radon

Publié le : 06 November 2020

7 novembre : journée européenne du radon

 

Le 7 novembre est la journée européenne dédiée au radon. Une date qui fait écho à l’anniversaire de la naissance de Marie Curie, physicienne et chimiste de renom, à qui l’on doit notamment la découverte de la radioactivité naturelle du radium et du radon. 120 ans après, le radon reste un sujet d’actualité, jusque dans l’air intérieur de nos logements…

 

Un gaz naturellement présent

Gaz d’origine naturelle, inodore et incolore, le radon est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans le sol et les roches. Particulièrement présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères (dont le sous-sol contient de l’uranium), le radon remonte du sol et peut pénétrer par les fissures dans les fondations et les sous-sols, les passages de canalisations, les joints d’étanchéité, les matériaux poreux… et finir par s’accumuler dans les espaces fermés (sous-sols, vide-sanitaires, cave, pièces d’habitation…). Les concentrations en radon varient beaucoup d’un bâtiment à l’autre, en fonction de l’étanchéité du sol, de la ventilation du bâtiment, de la proximité de la source d’émission… Les plus fortes concentrations en radon sont observées en Auvergne, en Limousin, en Corse, en Bretagne ou encore en Franche-Comté.

 

Les conséquences sanitaires du radon

Le radon est présent partout : dans l’air, le sol, l’eau, et constitue ainsi la principale source d’exposition à la radioactivité naturelle, avec cependant de fortes disparités géographiques. Le risque pour la santé résulte toutefois pour l’essentiel de sa présence dans l’air.

Le radon et certains de ses descendants, eux-mêmes radioactifs, pénètrent dans les poumons avec l’air respiré. Une fois inhalés, ils se déposent le long des voies respiratoires et provoquent leur irradiation, ce qui peut induire, à long terme, le développement d’un cancer du poumon.

Le radon est d’ailleurs classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme « cancérigène certain » pour le poumon depuis 1987. De nombreuses études épidémiologiques confirment l’existence de ce risque chez les mineurs de fond mais aussi, ces dernières années, dans la population générale.

En France, le radon serait la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante : sur les 30 000 décès constatés chaque année, 3 000 lui seraient attribuables (soit 10% des décès par cancer du poumon).

 

Où trouver du radon dans les habitations ?

La concentration du radon dans l’air d’une habitation dépend des caractéristiques du sol mais aussi du bâtiment et de sa ventilation. Elle varie également selon les habitudes de ses occupants en matière d’aération et de chauffage.

Les parties directement en contact avec le sol (cave, vide sanitaire, planchers du niveau le plus bas, etc.) sont celles à travers lesquelles le radon entre dans le bâtiment avant de gagner les pièces habitées. L’infiltration du radon est facilitée par la présence de fissures, le passage de canalisation à travers les dalles et les planchers, les sols perméables (terre battue…), etc.

Le renouvellement d’air est également un paramètre important. Au cours de la journée, la présence de radon dans une pièce varie ainsi en fonction de l’ouverture des portes et fenêtres. La concentration en radon sera d’autant plus élevée que l’habitation est confinée et mal ventilée.

 

Focus sur le projet JURAD-BAT

Issu d’une collaboration franco-suisse, le projet « JURAD-BAT » vise, entre autres, à sensibiliser les personnes vivant dans des zones identifiées à risque radon, à leur donner des solutions pour éliminer les conséquences de ce gaz et pour améliorer la qualité de l’air dans les habitations. En effet, la zone frontalière franco-suisse étant particulièrement concernée par le risque radon, c’est dans ce contexte qu’une vingtaine d’acteurs locaux et régionaux ont souhaité se rassembler autour de ce projet Interreg France-Suisse et ainsi mettre en commun leur expérience. Cette plateforme transfrontalière constitue une véritable boite à outils en ligne. Elle intègre des informations générales, réglementaires, des fiches pratiques et techniques, des cartes, des modules de formation, etc. afin de répondre aux questions et servir d’outil de prise de décisions.

 

…Qui était Marie Curie ?

Marie Skłodowska-Curie, plus connue sous le nom de Marie Curie, a été une physicienne et chimiste de renom. Née en 1867, les travaux de recherche sur la radiation menés avec son époux Pierre Curie lui ont valu la reconnaissance de la communauté scientifique avec le prix Nobel de physique en 1903 (prix partagé avec Henri Becquerel). En 1911, la même année que sa participation au mythique congrès Solvay, elle reçoit un second prix Nobel, dans un autre domaine scientifique, pour ses travaux de chimie sur le radium et le polonium (nommé ainsi par l’Académie des Sciences en hommage à sa Pologne natale). Marie Curie est, en outre, la première femme à avoir reçu un prix Nobel.

Pendant la première guerre mondiale, Marie Curie s'implique pour que la radiographie soit disponible sur le front, afin d'aider les chirurgiens à localiser puis extraire les fragments métalliques dans le corps des blessés, en faisant équiper notamment 18 voitures radiologiques (les « petites Curie ») et en formant des infirmières spécialisées dans l’utilisation des appareillages à rayons X.

Ses travaux sur les rayonnements, notamment les longues heures d’exposition aux substances radioactives avant qu’on en connaisse la dangerosité, auront eu raison de Marie Curie, emportée par une leucémie « radio-induite » à l’âge de 67 ans. Inhumée au Panthéon auprès de son mari, sa sépulture est constituée de plomb pour éviter tout risque d’irradiation résiduelle.

  

Une première façon de tester rapidement son système de ventilation est de poser une feuille de papier toilette ou mouchoir papier contre la bouche d'aspiration: si le système fonctionne correctement, la feuille restera collée (mais pas aspirée).

 

Les bons gestes

Au quotidien, pour préserver une bonne qualité de l’air intérieur vis-à-vis du radon :

  • Je connais le potentiel radon de ma commune, grâce à la carte de l’IRSN

  • J’aère quotidiennement mon logement

  • Je vérifie le bon fonctionnement du système d’aération et l’entretiens régulièrement et n’obture pas les grilles d’aération

  • Je m’assure de l’étanchéité des voies potentielles d’entrée du radon vers les pièces de vie (fissures, porte d’accès au sous-sol…)

J’ai fait une mesure chez moi et si le résultat est élevé (> 300 Bq/m³), je renforce les actions :

  • J’augmente le renouvellement de mon air intérieur (renforcement de l’aération naturelle, voire mise en place d’une ventilation mécanique adaptée, rectification des dysfonctionnements…)

  • Je limite l’entrée du radon en renforçant l’étanchéité entre le sol et mon logement (colmatage des fissures et des passages de canalisations, étanchéification des portes intérieures et trappes permettant d’accéder au sous-sol, à la cave …)

  • J’inverse les flux de radon, en jouant avec la ventilation (mise en surpression de l’espace habité, mise en dépression des parties basses du bâtiment (sous-sol ou vide sanitaire), ventilation traversante des caves et sous-sol, pose d’extracteurs…)

  • Je ventile mon vide-sanitaire et/ou mon sous-sol

  • Je vérifie l’efficacité des travaux en remesurant le radon dans les pièces de vie occupées

La mise en œuvre d’actions permettant de réduire son exposition au radon améliore de manière plus générale la qualité de l’air intérieur de son logement et peut être également l’occasion d’améliorer les performances énergétiques de son habitat.

 

Pour en savoir plus :