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Confinement et qualité de l'air intérieur

Publié le : 12 November 2020

Confinement et qualité de l’air intérieur

 

Face à la recrudescence de la pandémie de coronavirus sur le territoire, notre pays est entré dans un nouveau confinement depuis le 29 octobre minuit. Pour de nombreux travailleurs, cette mesure marque le retour du télétravail, tandis que pour d’autres, retraités ou universitaires par exemple, la restriction de déplacements est l’opportunité pour de nombreuses activités dans son logement. Une situation qui a de quoi faire grimper en ces derniers mois de l’année le temps passé en intérieur, habituellement estimé à 80% de la journée. Il apparaît alors évident de porter une attention toute particulière à la qualité de l’air intérieur…

 

L’impact de nos activités quotidiennes

Comme à l’extérieur, les sources de pollution de l’air intérieur sont multiples, et résultent pour la plupart de nos activités ou des éléments qui constituent cet espace. Cependant, à la différence de l’environnement extérieur, cet espace est clos, ce qui permet aux polluants de s’accumuler plus facilement.

L’air de nos logements est souvent plus pollué que l’air extérieur. D’après l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), il serait même 5 à 10 fois plus pollué !

Les polluants de l’air intérieur trouvent diverses origines, comme nos activités, les matériaux de construction, d’ameublement et de décoration, les produits de consommation courante… en plus des transferts de pollution extérieure.

Parmi les polluants les plus couramment rencontrés :

  • Les polluants physiques : particules fines (fumée de tabac, ménage, poêle à bois, combustion de bougies…), fibres (dalles de sol, plafond), radon (sous-sol), etc…

  • Les polluants chimiques : composés organiques volatils (fumée de tabac, produits d’entretien et de bricolage, matières plastiques…), formaldéhyde (meubles en contreplaqué, combustion de l’encens, cosmétiques…), pesticides (entretien des plantes intérieures, traitement du bois, anti-moustiques…), monoxyde de carbone (combustions), etc…

  • Les polluants biologiques : moisissures (pièces humides, plantes d’intérieur…), bactéries, virus, allergènes respiratoires (pollens, animaux domestiques…), etc…

 

Quand le bureau s’invite à la maison

La nouvelle mesure de confinement entrée en vigueur à la fin du mois d’octobre a entraîné un nouveau protocole sanitaire pour les entreprises. Parmi les mesures annoncées figure le recours au télétravail, qui devient systématique pour tous ceux qui peuvent effectuer leurs tâches à distance. Cette mesure devrait permettre notamment d’éviter les interactions au sein des entreprises et de limiter les déplacements dans les transports en commun, afin de lutter contre la deuxième vague de Covid-19 qui sévit actuellement.

Lors du premier confinement, 27% des français en situation d’emploi étaient passés en télétravail (source). Le Ministère du travail a commandé un sondage pour mesurer l’état réel du recours au télétravail pour ce second confinement, attendu en principe en début de semaine prochaine (source).

A la maison comme au bureau, une mauvaise qualité de l’environnement intérieur (qualité de l’air, niveau sonore, éclairage, température, etc.) peut être à l’origine d’une détérioration de la santé (irritations, nausées, asthme, allergies, maux de tête, somnolence, syndrome des bâtiments malsains*, etc.) mais également d’une altération du bien-être. Ces effets sur la santé et le confort peuvent en outre se répercuter sur l’efficience : baisse de concentration, de motivation, d’efficacité, absentéisme….

A contrario, une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment a un effet positif démontré sur la diminution le bien-être des occupants, au même titre que sur le taux d’absentéisme et même l’apprentissage des enfants. (source)

 

De la nécessité d’aérer

Que ce soit dans son logement, mais aussi sur son lieu de travail ou encore à l’école, aérer est une nécessité pour chasser les polluants accumulés. Aérer en ouvrant grand une fenêtre permettra d’écrêter efficacement mais pour un temps les « pics de pollution » intérieure. Un système de ventilation quant à lui assurera un renouvellement d’air général et permanent du logement dans toutes les pièces, en remplaçant une partie de l’air intérieur vicié par de l’air extérieur sain.

Les mesures de confinement actuelles ne justifient pas de rester à la maison toutes fenêtres fermées.

La contamination au Covid-19 par voie aérienne a été discutée, voire mise en doute au printemps dernier, mais aujourd'hui elle fait consensus. Avec le lavage des mains, le port du masque et la distanciation physique, l'aération des espaces intérieurs constitue désormais un geste barrière à part entière pour lutter contre le coronavirus.  A la maison, mais aussi au bureau ou à l’école, aérer régulièrement permet de diminuer la concentration en polluants de l’air, virus y compris, en les diluant par un air renouvelé. De fait, cette mesure a été inscrite dans de nombreux protocoles sanitaires.

 

 

Les bons gestes

La pollution de l’air intérieur est une réalité mais pas une fatalité : les moyens de la contrer existent. Ils portent à la fois sur la conception des bâtiments, sur l'utilisation de matériaux adaptés et sur le comportement et l'éducation des occupants :

  • Aérer régulièrement, malgré le froid qui arrive, pour évacuer les polluants intérieurs (à la maison, à l’école, au travail)

  • Ventiler pour renouveler l’air en assurant une circulation générale et permanente

  • Identifier et agir sur les sources de pollution pour éliminer durablement les polluants

 

Concrètement, les bons réflexes relèvent pour la plupart du bon sens :

Ménage

  • J’aère suffisamment pendant et après le ménage

  • Je n’achète que les produits nécessaires

  • Je privilégie les produits labellisés (NF environnement, eco Label Européen, Ecocert….) qui limitent certains ingrédients mauvais pour la santé et/ou l’environnement

  • Je préfère les produits non parfumés

  • Je respecte les consignes d’utilisation et ne dépasse jamais les doses indiquées sur les étiquettes

  • Je ne mélange pas les produits : ils ne sont pas plus efficaces et peuvent entraîner des réactions dangereuses

  • Je stocke les produits dans un endroit ventilé, loin des sources de chaleur, bouchon bien vissé

  • J’enlève régulièrement la poussière

  • Je n’utilise pas de parfum pour aspirateur, je change le sac lorsqu’il est plein et j’entretiens le filtre HEPA

  • Je préfère les serviettes microfibres : sèches ou mouillées à l’eau, elles n’émettent pas de COV contrairement aux lingettes nettoyantes

  • Le nettoyage humide me permet d’éviter la remise en suspension des poussières (mais je veille à évacuer l’humidité rapidement)

 

Bricolage

  • J’évite d’effectuer des travaux en hiver où il est difficile d’aérer pendant de longues plages horaires

  • J’aère intensément pendant et après le chantier

  • J’évite toute activité abrasive (ponçage ou forage) sur des matériaux susceptibles de contenir des fibres d’amiante

  • Je choisis des revêtements de sol non collés et faciles à nettoyer à l’aide d’un aspirateur et d’une serpillère : carrelage, bois (non contreplaqué ou laminé) ou PVC (sans phtalates), j’évite les moquettes et les fibres synthétiques (dérivées du pétrole)

  • Pour mes murs, j’opte pour des peintures à teneur faible ou nulle en COV, j’évite les papiers peints ordinaires ou vinyliques, qui contiennent des phtalates, je choisis des colles naturelles sans solvants

  • Enceinte, je ne participe pas aux travaux

 

Décoration, agencement

  • J’évite les tapis

  • J’évite les meubles en bois aggloméré et contreplaqués, sinon je les choisis en classe E1, moins émetteurs de formaldéhyde

  • Je déballe et laisse dégazer mes meubles dans un endroit aéré avant de les installer dans mes pièces de vie

 

Cuisine

  • J’allume systématiquement la hotte lorsque je fais cuire quelque chose, même s’il s’agit seulement d’eau

  • Je n’ai pas de hotte : j’ouvre la fenêtre pendant et après la cuisson, ceci afin d’extraire au mieux humidité et air vicié

  • J’utilise ma friteuse dans un endroit bien aéré

  • Je n’utilise pas mon huile de friture plus de 5 ou 6 fois, surtout si elle dégage une odeur piquante (l’huile se dégrade au fur et à mesure des utilisations)

  • Je limite les vapeurs de cuisson quand je cuisine :

    • Cuisine à l’huile : j’ajoute un tout petit peu d’eau au fond de la poêle avant que l'huile soit chaude. Dès que l'eau bout, je baisse la chaleur : c’est un signe que la température est à 100°C, soit bien en-dessous du seuil au-delà duquel l’huile dégage des vapeurs d'acroléine toxique (environ 150°C).

    • Lorsque l'eau frémit, elle a atteint sa température maximale : elle ne deviendra pas plus chaude en bouillonnant, car toute l'énergie ajoutée ne sert qu'à la transformer en vapeur. Je ne gagnerai donc pas de temps à cuire à gros bouillon une soupe, des pâtes ou des pommes de terre…

    • J’utilise un couvercle sur les casseroles pour limiter le dégagement de vapeur et de fumée. C'est un double gain, car le couvercle évite la déperdition de chaleur et permet de cuire à une puissance plus faible (si la casserole déborde, c'est qu'on lui donne trop de chaleur).

  • J’éteins ma hotte quelques minutes après la fin de la production des vapeurs, afin d'assainir au mieux l'atmosphère de la cuisine.

  • J’entretiens ma hotte : je nettoie et dégraisse les éléments de la hotte conformément aux indications du fabricant, je vérifie que les grilles par lesquelles l'air est rejeté dans la cuisine soient dégagées et propres.

 

Entretien du logement

  • Je laisse toujours les aérations (VMC) fonctionner ! Elles sont là pour permettre à l’air de circuler, réduire l’humidité et éviter une atmosphère trop confinée…

  • Je fais entretenir mon système de ventilation

  • Je ne bouche pas les entrées d’air et nettoie régulièrement les aérations et ventilations du logement

  • Je fais contrôler le fonctionnement de mes appareils de chauffage

  • Je nettoie fréquemment les draps, couettes, oreillers et aère régulièrement la literie

  • J’aère beaucoup plus largement les pièces après une douche ou un bain, pendant ou après avoir cuisiné, pendant le séchage du linge… pour éviter la condensation de l’eau sur les surfaces (murs, meubles,…) ;

  • En cas de prolifération de moisissures, je procède au nettoyage des surfaces contaminées avec de l’eau de Javel. J’évite d’utiliser des produits dits « anti-moisissures » vendus dans le commerce, qui émettent parfois des composés organiques volatils toxiques ;

 

…et concernant mon mode de vie

  • Je ne fume pas à l’intérieur d’un logement ou d’une voiture, même fenêtres ouvertes : je sors pour fumer

  • Je tousse ou éternue dans mon coude ou dans un mouchoir

  • Je limite la fréquence d’utilisation, voire j’évite, d’allumer des bâtonnets d’encens, des bougies, du papier d’Arménie, ou toute autre source de combustion

  • J’évite les parfums d’intérieur ou les sprays

  • Je ne fais pas fonctionner le moteur de ma voiture dans le garage fermé

  • Je limite la circulation des animaux de compagnie, notamment dans les chambres

  • J’évite de faire sécher mon linge dans une pièce humide, mais plutôt dans un coin frais et sec, idéalement à l’extérieur

  • Je traite mes plantes d’intérieur à l’extérieur

 

Pour en savoir plus