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"...en vélo, Simone!"

Publié le : 12 May 2022

« …En vélo, Simone ! »

 

A la fois moyen de transport et objet de loisir, le vélo est de plus en plus utilisé dans la vie quotidienne. Depuis la crise sanitaire, les ventes de vélos (neufs) ont explosé (+43% en 2 ans), tandis que le marché du vélo d’occasion se montre de plus en plus dynamique également. Sur le plan national, on estime que le vélo représente 4% de la part modale. Une bonne chose pour la qualité de l’air mais aussi pour la santé. Pas encore convaincu ? Alors penchons-nous un peu plus sur le sujet…

 

Se déplacer sans polluer

Le vélo, au même titre que la marche à pieds ou la trottinette, est qualifié de mode « doux », un terme qui désigne les modes de déplacements qui ne dégradent ni la qualité de l’air, ni la santé publique, tout en respectant les besoins de mobilité. Leur source d’énergie provenant des seuls efforts humains, on parle aussi de « mobilités actives ». Les modes doux permettent de se déplacer lentement mais sûrement, la plupart du temps entre 6 et 20 km/h.

Bien entendu, l’automobile n’est pas un « mode doux ». En effet, le trafic routier est responsable à lui tout seul de près de 2/3 des émissions d’oxydes d’azote (NOx) dans l’atmosphère. En 2018, sa part était évaluée à 65% des émissions en Bourgogne-Franche-Comté ! Parmi les autres polluants émis par le secteur routier figurent les particules fines (PM10 et PM2,5 à environ 20% des émissions), le monoxyde de carbone (24%), les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (17% des émissions pour le Benzo(a)pyrène), les métaux (57% des émissions de plomb, par exemple) … En plus de la pollution atmosphérique, nos modes de déplacements peuvent être à l’origine de l’introduction de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, notamment du dioxyde de carbone (CO2). Rien que dans notre région, le secteur des transports est responsable de près de 39% des émissions de CO2e.

A titre de comparaison, sur une distance de 10 km, les quantités équivalentes de CO2 émises diffèrent selon le mode de transport utilisé :

  • Vélo : 0 kgCO2e

  • Scooter ou moto légère : 0,62 kgCO2e

  • Bus : 1,03 kgCO2e

  • Moto : 1,68 kgCO2e

  • Voiture : 1,93 kgCO2e

(D’après le calculateur de l’ADEME Mon Impact Transport, en équivalent CO2 par personne en France.  Sont incluses les émissions directes, et la production et distribution de carburant et d’électricité. La construction des véhicules (voiture, vélo, batterie, train, avion…) et des infrastructures (routes, rails, aéroports…) n’est pas incluse.)

 

Tous exposés à la pollution… mais pas de la même manière

Les automobilistes pensent qu’ils respirent moins de gaz d’échappement que les cyclistes ou les piétons, puisqu’ils sont protégés par l’habitacle douillet de leur voiture. C’est une idée reçue : cyclistes et piétons sont justement les exposés à des niveaux de pollution inférieurs !

En effet, au cœur d’une source de pollution, les polluants ont tendance à s’accumuler dans l’habitacle de la voiture, tandis qu’à pieds ou à vélo, cet effet de confinement n’existe pas et il reste possible de s’éloigner plus ou moins des flux de circulation. L’air extérieur, sans cesse renouvelé, est donc moins chargé en polluants atmosphériques pour un cycliste et pour un piéton.

Les études sur le sujet

  • D’après nos confrères d’Occitanie, les « concentrations en dioxyde d'azote mesurées dans les habitacles des voitures sont supérieures à celles observées par les sites de mesures installés à proximité d'axes routiers ». (source)

  • D’après nos confrères d’Ile-de-France, « le piéton est deux à cinq fois moins exposé que l'automobiliste à la pollution. Le vélo va se situer entre les deux, et plus il prendra des voies avec aménagements, plus il se rapprochera de l'exposition du piéton ». (source)

Cependant, un cycliste ou un jogger en plein effort ayant besoin d’aspirer plus d’air qu’un automobiliste assis dans sa voiture, il est difficile d’extrapoler directement l’exposition à la pollution en voiture, en vélo ou à pieds aux risques pour la santé.

En effet, une récente étude menée par l’Inserm, publiée dans la revue scientifique Environment International en janvier 2022, montre que les cyclistes et piétons sont certes exposés à des concentrations moins importantes de carbone suie (polluant de la famille des particules fines) mais qu’ils en inhalent en plus grande quantité. Selon les chercheurs, cela est dû au fait que sur un vélo ou à pied, l'activité physique est plus importante qu'à moto ou en voiture, ce qui entraîne une augmentation de la ventilation, donc l'inhalation de plus de polluants.

 

Bienfaits du sport vs méfaits de la pollution

Particules, oxydes d’azote, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), Composés Organiques Volatils (COV), monoxyde de carbone,… La présence de ces composés dans l’air que nous respirons peut provoquer des effets plus ou moins délétères sur la santé :  maux de tête, irritation des muqueuses ou des voies respiratoires, difficultés à respirer, toux, bronchite, asthme, allergies, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, accident cardiovasculaire...

D’après l’Organisation Mondiale pour la santé (OMS), la baisse d’espérance de vie serait de 8 à 10 mois en Europe, en lien notamment avec la pollution aux particules fines !

Peu d’études confirment cependant la dangerosité d’un exercice effectué dans un cadre soumis à la pollution de l’air. En outre, compte-tenu des effets du sport face à la pollution avancés dans de nombreuses études, le choix de se déplacer à pieds ou à vélo reste le plus avantageux pour la santé : prévention des pathologies chroniques, du cancer, du retard du vieillissement, des maladies neuro-dégénératives...

D’après une majorité de spécialistes, l’inactivité physique apparaît bien plus néfaste pour la santé que le maintien d’une dépense physique en milieu pollué. En règle générale, les risques ne justifient donc pas que l’on stoppe tout entraînement pendant les périodes de pic de pollution, en veillant cependant à bien choisir les horaires de sortie pour limiter l’exposition.

 

Des habitudes que l’on peut changer

Selon l’ADEME, la voiture est tellement ancrée dans notre quotidien qu’on l’utilise alors même qu’on pourrait s’en passer : près d’1/3 de la population française a ses activités quotidiennes dans un rayon de moins de 9 km du domicile, soit un trajet de 30 minutes à vélo. En ville notamment, on estime que 40% des trajets quotidiens effectués en voiture font moins de 3 km. Mais, toujours selon l’ADEME, ils s’avèrent 2 fois plus polluants qu’un trajet de plus grande distance (surconsommation de carburant quand le moteur est froid, arrêts et redémarrages fréquents…). (source)

Mai à vélo : un mois pour adopter le vélo… pour la vie !

Au mois de mai, les collaborateurs d’Atmo BFC et leurs homologues des autres régions participent au défi « Mai à vélo ». Ce challenge sportif, soutenu par le Ministère de la Transition écologique et le Ministère des sports, rassemble entreprises, collectivités, associations ou encore établissements scolaires dans le but de promouvoir la pratique du vélo sur tout le territoire, sous toutes ses formes, auprès du plus grand nombre, à travers des événements cyclables, pédagogiques et populaires.

 

 

 

Les bons gestes

  • Concernant les modes doux en général :

    • J’adopte mon moyen de transport à mon type de trajet : quand c’est possible, je favorise les modes doux

    • Je me réfère aux déplacements intermodaux (bus, covoiturage, …) pour les trajets plus importants

    • Lors de mes déplacements à pieds, à vélo ou à roulettes, je m’oriente vers les espaces les moins pollués

    • Je télécharge l’application smartphone « Air to Go » qui me renseigne sur l’état de la qualité de l’air en tout point de mon trajet

  • En vélo :

    • Je respire par le nez

    • J’adopte un rythme modéré

    • J’évite les axes surchargés en trafic

    • Je préfère les pistes cyclables séparées de la voie de circulation

    • J’emprunte les aménagements qui me permettent de m’éloigner du trafic

    • Je privilégie les espaces verts et bien ventilés

    • Je me place devant les voitures aux feux rouges et j’évite de rester à l’arrière d’un bus

    • Je sors pendant les heures les plus calmes et les moins chaudes

    • En cas d’épisode de pollution ou le long des axes routiers les plus importants, je roule à allure modérée

 

En savoir plus

 

Bonus

 

Sources