DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

Feux d'artifice: en profiter sans suffoquer

Publié le : 13 July 2022

Feux d’artifice : en profiter sans suffoquer

 

Instauré fête nationale depuis 1880, le 14 juillet est une journée d’été où défilés militaires, fanfares et feux d’artifice sont désormais incontournables. Très appréciées du public, ces spectacles nocturnes font même de la France un haut lieu du feu d’artifice. D’un point de vue qualité de l’air en revanche, ce n’est pas tout à fait la fête…

 

Comment ça fonctionne ?

Un feu d’artifice est un procédé pyrotechnique mettant en œuvre des explosifs qui produisent de la lumière mais aussi du son et de la fumée.

Le principe de base des feux d'artifice repose sur la combustion d’une poudre contenant :

  • un composé oxydant (nitrate, chlorate ou perchlorate) qui libère de l'oxygène,

  • un composé réducteur (soufre et carbone, en mélange avec silicium, bore, magnésium ou encore titane) qui sert de combustible.

Lors de la combustion de ces composés, entre 1000 et 3000°C, des particules d’oxydes métalliques sont formées. Les « étoiles » qui apparaissent au moment de l’explosion prennent la couleur des composés métalliques en combustion : strontium (rouge), baryum (vert), titane (argenté), sodium (jaune), cuivre (bleu), calcium (orange)… D’autres composés sont ajoutés au mélange pour diversifier les effets des bombes : antimoine pour le scintillement, aluminium pour les étincelles ou encore zinc pour les fumées.

 

Impacts sur la santé et l’environnement

Lors de leur explosion, les feux d’artifice se décomposent sous forme de fumées, gaz, débris et particules qui se répandent dans l’air, dans l’eau et sur le sol. L’hydrogène sulfuré, le méthane, le dioxyde de soufre ou encore les particules fines émis dans l’atmosphère à des taux localement élevés, sont notamment susceptibles de pénétrer dans les poumons des spectateurs. D’autres substances toxiques sont dégagées à l’explosion :

  • perchlorates et dérivés : un minéral oxydant dont les effets sur la santé et l’environnement posent encore de nombreuses questions, notamment sur des problèmes de thyroïde, des perturbations du système endocrinien et même certains cancers

  • métaux utilisés pour la couleur : les contaminations au cuivre sont susceptibles d’entraîner des taux élevés de dioxine et des problèmes de peau, les contaminations à l’aluminium sont liées à des problèmes cognitifs et sont suspectées d’augmenter la prévalence de la Maladie d’Azlheimer. Le phosphore, qui est également massivement utilisé dans les feux d’artifice, entraînerait l’eutrophisation des lacs. Le baryum, radioactif, peut causer des problèmes gastro-intestinaux…

Une étude américaine de 2015 révélait une hausse de 42% du niveau de particules fines dans l'air au cours de l'heure qui suit le feu d’artifice, le taux ne revenant à la normale que le lendemain, 16 heures après le spectacle. (sources : ici et ici)

Ces pics peuvent incommoder les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires ou d’affections chroniques des voies respiratoires. La charge en aérosols des feux d’artifice ne devrait, en revanche, pas avoir de conséquences, ou uniquement des effets négligeables, sur la santé des personnes bien portantes (source).

En outre, la toxicité des émissions pyrotechniques dépend de la quantité de poudre utilisée, de la nature des polluants (oxydants, métaux…), de la méthode et hauteur de lancement et enfin de la météo. Le risque majeur au cours du spectacle étant le vent, pouvant favoriser le déplacement des fumées vers les spectateurs.

Depuis quelques années, les artificiers tentent de réduire l'impact environnemental des feux d'artifice :

  • Recours à l'air comprimé pour propulser les engins pyrotechniques

  • Spectacles son et lumière, voire vols de drones

  • Substitution des matériaux d’origine (plastique, perchlorates) par des matériaux biodégradables (papier, carton) ou moins polluants (tétrazole, bistétrazole)

 

 

 

Les bons gestes

Sans grand danger pour des évènements ponctuels de taille réduite, les émanations des feux d’artifice le sont beaucoup plus si leur fréquence augmente :

  • Je suis une personne sensible : je m’installe dans un endroit qui n’est pas face au vent et suffisamment éloigné pour éviter le nuage de fumée.

  • J’achète des feux d’artifice : je me renseigne sur leur composition et sur la réglementation en vigueur.

  • Je privilégie les spectacles de lumières publics ou des représentations alternatives.