Toutes les espèces végétales qui produisent des fleurs, si petites soient-elles, produisent du pollen. En période de pollinisation, celui-ci est transporté par le vent et les insectes. Ces minuscules grains (de quelques dizaines de µm de diamètre / environ 50 µm pour celui d’un cheveu) jouent, dans certaines circonstances, le rôle d’allergènes, c’est-à-dire de substances provoquant une réaction immunitaire. En pénétrant dans les voies respiratoires des individus sensibles, ils provoquent des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères voire invalidantes :
Rhinite avec irritation et picotement du nez ;
Crises d’éternuements ;
Ecoulement souvent abondant et obstruction nasale ;
Conjonctivite ;
Toux, respiration sifflante, voire asthme ;
Fatigue, maux de tête ;
Manifestations cutanées ;
…
L’allergie au pollen, ou « pollinose », dépend de plusieurs facteurs :
La quantité de pollens dans l’air : plus elle est importante et plus une personne allergique risque de manifester une réaction ;
La sensibilité des individus : une personne peu allergique réagira si l’air contient une grande quantité de pollens alors qu’une personne très sensible manifestera une réaction avec peu de pollen.
Le potentiel allergisant de chaque plante : plus il est élevé, plus la quantité de pollen nécessaire à provoquer une réaction allergique est faible. Parmi les pollens les plus allergisants figurent ceux du bouleau, des graminées ou encore de l’ambroisie.
La prévalence de l’allergie aux pollens varie en fonction de l’âge : elle est plus élevée chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées (de 7 à 20% chez les enfants et de l’ordre de 30% chez l’adulte). La pollinose apparaît le plus souvent entre 8 et 20 ans, et diminue avec l’âge. Après 35 ans, la révélation d’une prévalence à l’allergie est rare.
Le début de l’année est la période propice aux pollens d’arbres. Les premières espèces attendues sont les pollens de noisetiers, dont la pollinisation est actuellement en cours sur le territoire métropolitain. Les conditions météorologiques exceptionnellement douces de cet hiver ont justement permis aux noisetiers d’entamer leur pollinisation plus tôt que les années précédentes. En outre, la surveillance des pollens en Bourgogne-Franche-Comté a démarré cette année plus tôt que d’habitude, au mois de janvier (au lieu de février), et les résultats de comptages ont d’emblée situé le risque allergo-pollinique à un niveau « moyen » (soit 2 sur une échelle qui va jusqu’à 3)
Durant cette période, certains départements, notamment dans le Grand Est, ont été couverts par une alerte aux pollens de noisetiers car le risque y était déjà maximal pour ces pollens !
D’autres espèces d’arbres tels les bétulacées (aulne, charme, bouleau…), le cyprès, le frêne, le chêne, le hêtre… pourraient prochainement les accompagner. La saison de pollinisation des arbres s’étend généralement jusqu’à fin avril / mi-mai. Certains arbres, moins allergisants, peuvent polliniser en-dehors de cette période : châtaignier, cèdre…
Le bouleau, particulièrement allergisant, est généralement observé sur les capteurs dans le courant du mois de mars.
La surveillance des pollens dans notre région a débuté ce lundi 9 janvier avec la pose des premiers prélèvements dans les capteurs de Dijon, Châlon, Nevers, Besançon, Montbéliard. Nouveauté 2023, ce dispositif est complété par un 6ème capteur, installé à Lure (Haute-Saône), identique aux 5 autres et qui fonctionnera jusqu’à la fin de la pollinisation des principales essences surveillées en BFC, aux alentours de fin septembre début octobre.
Les résultats de « comptages » comme on dit dans le milieu, sont diffusés chaque vendredi au travers d’un bulletin allergo-pollinique, complété des observations et conseils des allergologues de la région.
Organisée en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), les réseaux d’allergologues de la région (RAFT et ANAFORCAL), Atmo BFC et les collectivités accueillant les capteurs, cette surveillance permet :
Aux médecins de mieux diagnostiquer une allergie chez les patients venus les consulter
Aux personnes allergiques de limiter les effets de l’allergie en prenant un traitement préventif au début du pic pollinique
La prise d’un traitement prescrit par un médecin ou un allergologue peut limiter les symptômes
Je contrôle et remplace mon filtre habitacle (aussi appelé filtre à pollen) si mon véhicule en est équipé
Je suis mon traitement ou consulter mon médecin
J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée, j’évite de les ouvrir lorsqu’il y a du vent
J’évite les promenades extérieures ou les pique-niques par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée
Je porte des lunettes de soleil afin de protéger mes yeux du contact des pollens
Je porte un masque afin de protéger mes muqueuses respiratoires du contact avec les pollens
Je porte un chapeau pour éviter que trop de pollens se collent dans mes cheveux
En voiture, je roule vitres fermées, notamment en campagne
J’évite de mettre à sécher mon linge dehors
Je change de vêtements régulièrement, surtout après une promenade
Je rince mes cheveux avant de me coucher (afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller)
Je privilégie les mouchoirs à usage unique
Je lave mon nez matin et soir avec un sérum physiologique ou un spray d’eau de mer pour éliminer au fur et à mesure les pollens qui s'accumulent dans les muqueuses nasales.
En cas de symptômes allergiques, il convient de consulter un médecin ou un allergologue.
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