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L’hiver approche : Covid-19 et pollution atmosphérique, quel lien ?

Publié le : 13 October 2022

L’hiver approche : Covid-19 et pollution atmosphérique, quel lien ?

 

L’automne est une saison d’entre-deux où, malgré de belles journées encore chaudes et ensoleillées, le froid s’installe progressivement et les jours raccourcissent. En attendant l’hiver, saison « à risque » pour la qualité de l’air extérieur et intérieur, et tandis que médias et autorités nous alertent sur une « huitième vague » de l’épidémie de Covid-19, faisons le point sur les liens entre ce virus et la pollution de l’air…

 

La pollution de l’air aggrave les risques liés à la Covid-19

Plusieurs études ont mis en évidence un lien entre la pollution atmosphérique et la Covid-19, mais leurs versions finales devraient aller plus loin dans les interprétations. La littérature scientifique actuelle suggère que la pollution atmosphérique induite par les particules et par certains polluants gazeux (oxydes d’azote et ozone) pourrait accroître la morbidité (nombre de cas malades) et la sévérité (effets sur l’organisme) de la Covid-19, selon deux phénomènes :

  • L’interaction entre le virus et les polluants

Des expériences in vitro ont montré qu’une interaction entre les polluants et les virus pouvait modifier l’activité virale. Ce résultat dépend de la taille des particules, de leurs sources d’émission (celles provenant de la combustion du charbon, de combustible ou du bois sont les plus nocives) et des paramètres météorologiques (humidité, rayonnement UV, température…).

  • L’interaction entre les polluants et l’organisme

Toujours sur la base d’expériences in vitro, il a été montré qu’en cas de Covid-19, une exposition à la pollution atmosphérique pourrait entraîner une diminution de la réponse immunitaire et/ou une augmentation de la démultiplication du virus.

Les études antérieures à 2022 soulignent la nécessité d’études plus précises sur les interactions entre les polluants atmosphériques et le SRAS-CoV-2 dans l’air ambiant et l’air intérieur, sur les expositions à court et à long terme, qui pourraient être un facteur aggravant de la Covid-19.

 

Un lien déjà établi auparavant

A la fin de l’année 2002, la Chine a été le point de départ d’une épidémie de SARS-CoV-1, qui a pu être endiguée au cours de l’été 2003 après avoir touché une trentaine de pays. Des études portées sur les interactions entre ce virus et la pollution atmosphérique ont montré une augmentation des décès dus au SARS-CoV-1 dans la population chinoise en raison d’une exposition à court et à long terme aux polluants atmosphériques compromettant la fonction pulmonaire. Cette étude a également montré le lien entre la pollution atmosphérique aux particules PM10 et l’asthme / bronchite, et avait alors conclu au besoin d’études approfondies à ce sujet.

Pourquoi cette dénomination ?

« SARS-CoV » est un acronyme anglais qui signifie « severe acute respiratory syndrome coronavirus », que l’on traduit par « coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère » (aussi appelé « SRAS »). Le SARS-CoV-1 ne doit pas être confondu avec le SARS-CoV-2 car il ne s’agit pas du même virus.

 

Prendre soin de la qualité de l’air

Les conséquences de la pollution atmosphérique sur la santé sont bien connues et peuvent provoquer des symptômes plus ou moins graves sur le système respiratoire, digestif, cérébral, immunitaire, endocrinien… La pollution atmosphérique en tant que facteur aggravant de la Covid-19 est un aspect qui est étudié et dont les premiers résultats confirment cette hypothèse.

A l’approche de l’hiver et tandis que la menace d’une huitième vague se fait de plus en plus probante, quelques gestes simples peuvent être mis en place :

  • Pour limiter la pollution de l’air extérieur :

    • Adapter son mode de transport (limiter le recours à la voiture, pratiquer l’éco-conduite, préférer les transports en commun ou les modes doux,…), pratiquer le télétravail quand c’est possible

    • Consommer responsable (se tourner vers les circuits courts, utiliser des sacs réutilisables, trier ses déchets, composter ses déchets organiques…)

    • Maîtriser sa demande énergétique (isoler son habitat, s’équiper d’appareils électroménagers bien classés, éteindre plutôt que mettre en veille, utiliser des ampoules basse consommation…)

    • Optimiser son système de chauffage (installer un appareil labellisé, brûler du bois de bonne qualité, entretenir son installation…)

  • Pour garantir une bonne qualité de l’air intérieur

    • Aérer régulièrement au moins pendant 10 minutes pour évacuer les polluants intérieurs

    • Ventiler pour renouveler l’air en assurant une circulation générale et permanente

    • Identifier et agir sur les sources de pollution pour éliminer durablement les polluants

 

 

 

 

Les bons gestes

Certains réflexes incontournables sont à adopter pour se protéger du coronavirus comme pour les autres virus qui circulent en période hivernale (grippe saisonnière par exemple) :

  • Je me lave très régulièrement les mains avec du savon ou une solution hydro-alcoolique

  • Je tousse ou éternue dans mon coude ou dans un mouchoir

  • J’utilise un mouchoir à usage unique et le jette

  • Je salue sans serrer la main et évite les embrassades

  • Je maintiens une distance d’au moins 1 mètre avec les personnes qui toussent ou qui éternuent

  • J’évite de me toucher les yeux, le nez et la bouche

  • J’aère systématiquement et régulièrement les pièces pour renouveler l’air intérieur

  • Malade, je porte un masque, je ne rends pas visite aux personnes fragiles (femmes enceintes, malades chroniques, personnes âgées…) et j’évite toute sortie non indispensable (grands rassemblements, boutiques, restaurants, cinéma,…)

 

En savoir plus

 

Sources

  • Bourdrel, T., Annesi-Maesano, I., Alahmad, B., Maesano, C. N., & Bind, M.-A. (2021). The impact of outdoor air pollution on COVID-19 : A review of evidence from in vitro, animal, and human studies. European Respiratory Review, 30(159), 200242. https://doi.org/10.1183/16000617.0242-2020

  • Cui, Y., Zhang, Z.-F., Froines, J., Zhao, J., Wang, H., Yu, S.-Z., & Detels, R. (2003). Air pollution and case fatality of SARS in the People’s Republic of China : An ecologic study. Environmental Health, 2(1), 15. https://doi.org/10.1186/1476-069X-2-15

  • European Environment Agency. (2020). Air quality in Europe : 2020 report. Publications Office. https://data.europa.eu/doi/10.2800/786656

  • Su, W., Wu, X., Geng, X., Zhao, X., Liu, Q., & Liu, T. (2019). The short-term effects of air pollutants on influenza-like illness in Jinan, China. BMC Public Health, 19(1), 1319. https://doi.org/10.1186/s12889-019-7607-2

  • Wang, B., Liu, J., Li, Y., Fu, S., Xu, X., Li, L., Zhou, J., Liu, X., He, X., Yan, J., Shi, Y., Niu, J., Yang, Y., Li, Y., Luo, B., & Zhang, K. (2020). Airborne particulate matter, population mobility and COVID-19 : A multi-city study in China. BMC Public Health, 20(1), 1585. https://doi.org/10.1186/s12889-020-09669-3