Les particules fines sont présentes de manière naturelle dans l'environnement, du fait de l'érosion provoquée par le vent, des tempêtes ou des éruptions volcaniques. Mais les activités humaines, notamment les combustions, modifient également leur quantité présente dans l’atmosphère :
*(données de l’inventaire des émissions pour l’année de référence 2018)
Ainsi, lorsque l’hiver arrive, les concentrations en particules grimpent systématiquement dans l’atmosphère, du fait des conditions météorologiques particulières (températures froides, variation importante entre le jour et la nuit, absence de vent ou d’anticyclone…) conduisant à un usage accru du chauffage. Dans notre région, le mois de novembre sonne ainsi le retour des particules qui s’installent généralement jusqu’au mois de mars.
C’est la période des « inversions de température »
En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit, les polluants se trouvent piégés sous un effet de « couvercle » d'air chaud.
Au mois de mars, lorsque l’hiver commence à battre en retraite, le brûlage de déchets verts ainsi que les épandages de fertilisants minéraux et organiques peuvent également contribuer à élever les concentrations en particules.
Si les particules fines sont dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, elles peuvent entraîner des troubles principalement respiratoires et cardio-vasculaires. Selon leur taille, elles pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, tandis que les plus fines se glissent jusque dans les alvéoles et peuvent provoquer de l’asthme, des brocho-pneumopathies,… voire altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Elles servent aussi de vecteurs à différentes substances toxiques voire cancérigènes ou mutagènes (métaux, HAP…), qui sont alors susceptibles de pénétrer dans le sang, favorisant les risques d’infarctus, angines de poitrine, troubles du rythme cardiaque… Depuis 2013, les particules PM2,5 sont classées comme « cancérogènes certains » par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
…Qui sont les plus vulnérables à la pollution de l’air ?
En 2020, les particules fines (PM2,5) ont été en cause dans au moins 238 000 décès prématurés en Europe, soit plus que le dioxyde d’azote (49 000) et l’ozone (24 000). Ce chiffre est en légère hausse par rapport à la précédente estimation, en raison du Covid selon l’Agence Européenne pour l’Environnement. (Source : rapport de l’AEE publié le 24 novembre)
Les particules ont également des effets sur l’environnement. Les effets de salissure sont les atteintes les plus évidentes, de fait les particules contribuent à la dégradation physique et chimique des matériaux, bâtiments, monuments… Accumulées sur les feuilles des végétaux, elles peuvent les étouffer et entraver la photosynthèse. Les particules peuvent également réduire la visibilité, et influencer le climat en absorbant et en diffusant la lumière.
Dans le cas des particules, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 50 µg/m3/j et le seuil d’Alerte à 80 µg/m3/j.
En Bourgogne-Franche-Comté comme dans d’autres régions, l’historique des épisodes de pollution a pu montrer que les hivers se suivent mais ne se ressemblent pas.
Liste des épisodes de pollution aux particules en Bourgogne-Franche-Comté ces 3 dernières années :
En 2020 :
5 journées ont été marquées par des dépassements du seuil d’information et recommandation : le 24 janvier (Côte d’Or, Doubs, Jura, Yonne), le 25 janvier (Côte d’Or, Doubs, Saône-et-Loire, Yonne), le 26 janvier (Saône-et-Loire), le 28 mars (Territoire de Belfort) et le 22 octobre (Doubs).
En 2021 :
7 jours ont été marqués par un épisode de pollution aux particules, d’abord en janvier et en février, en lien avec les poussières sahariennes, avec notamment l’atteinte d’un niveau record de 100 µg/m3 en moyenne sur la journée du 25 février dans le Doubs. Egalement le 23 décembre, un épisode bref et localisé a été constaté sur le Doubs.
En 2022 :
4 jours d’épisodes de pollution aux particules sont à déplorer pour cette année : les 14, 15 et 16 janvier sur 5 des 8 départements de la région ainsi que le 23 mars uniquement sur l’Yonne.
Je privilégie le covoiturage et les transports en commun
J’adopte une conduite apaisée, je coupe le moteur à l’arrêt, mon véhicule est régulièrement entretenu
Je ne surchauffe pas mon logement (19°C suffisent)
Je réduis ma vitesse si la limitation est supérieure ou égale à 70 km/h (sauf si j’ai la vignette CRIT’AIR zéro émission)
J’évite d’utiliser le bois et ses dérivés comme chauffage d’appoint ou d’agrément s’il n’est pas une source indispensable de chauffage
Je reporte l’utilisation d’outils à moteur thermique (tondeuse, groupe électrogène…)
Bien entendu, j’ai conscience que le brûlage à l’air libre des déchets, y compris les végétaux est interdit
FOCUS sur la mesure de restriction de vitesse appliquée sur le tronçon de l’A36 traversant l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard
Une mesure de restriction de vitesse peut être engagée sur l’autoroute A36, dans le cadre des mesures visées dans le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) dont l’Aire Urbaine Belfort-Montbéliard fait l’objet. En effet, en cas de pic de pollution et sur arrêté préfectoral, les limitations de vitesse sont abaissées de 20 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée sur le tronçon d’autoroute traversant l’AUBM pour tous les véhicules, en application des arrêtés préfectoraux n°25_2017_09_04_001 du 4 septembre 2017 dans le Doubs et n°90-2017-08-28-002 du 28 août 2017 dans le Territoire de Belfort, ainsi que de l’article R411-19 du Code de la Route.
Ce PPA a pour but de réduire localement la pollution atmosphérique et ainsi d’améliorer la santé de la population de l’Aire urbaine, notamment les plus fragiles.
Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes
En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien
Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants en intérieur, chauffage au bois…)
Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation
Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe
J’évite toute activité sportive ou physique intense, en plein air comme à l’intérieur
Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (usage de solvants sans protection appropriée, tabac…)
Je respecte scrupuleusement ou adapte sur avis de mon médecin le traitement médical à visée respiratoire en cours…