Les produits du tabac sont des produits fabriqués entièrement ou partiellement à partir de feuilles de tabac et destinés à être fumés, sucés, chiqués ou prisés. Ils contiennent tous de la nicotine, un agent psychotrope qui entraîne une forte dépendance.
Une cigarette contient du tabac, de la nicotine, des agents de saveur et de texture. Une fois allumée, ce sont près de 4000 substances chimiques qui sont émises avec sa fumée. La nature et la concentration de ces substances varient selon le type de tabac (brun, blond…), de son mode de séchage, des différents traitements appliqués, des additifs utilisés et du mode de consommation. La plupart de ces composés ainsi dégagés sont très irritants et inflammatoires pour les voies respiratoires et certains sont même cancérigènes :
Goudrons
Monoxyde de carbone
Oxydes d’azote
Acide cyanhydrique
Ammoniac
Composés organiques volatils (acroléine, hydrocarbures aromatiques, benzène…)
Métaux (cadmium, mercure, plomb, chrome…)
Nicotine (sous forme de particules)
…
La fumée de cigarette respirée directement par le fumeur (courant primaire), si elle contient approximativement la même concentration de nicotine, a une composition très différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire) car la combustion très incomplète favorise la formation de certaines substances et contient donc 3 fois plus de monoxyde de carbone, 7 fois plus de benzène, 70 fois plus de nitrosamines et 100 fois plus d’ammoniac que la fumée primaire ou celle rejetée par le fumeur (courant tertiaire).
D’après Santé Publique France, on estime qu’un fumeur régulier sur deux meurt de son tabagisme (source). Le fumeur d’un paquet par jour inhale 250 ml de goudrons par an, soit l’équivalent de deux pots de yaourt. Les goudrons sont la principale substance responsable des cancers liés au tabagisme. Ils regroupent un très grand nombre de substances (notamment des hydrocarbures comme le benzène). Ils recouvrent les poumons d’une substance gluante brun-noir et ont aussi un effet nocif sur les tissus et les muqueuses. (source)
L’exposition à la fumée de tabac peut avoir de nombreux effets sur la santé : maux de tête, nausées, toux, irritation des voies respiratoires et des yeux, exacerbation des symptômes allergiques, maladies cardio-vasculaires, infections respiratoires, cancer (notamment celui du poumon)…
Le tabagisme est un « cancérigène avéré » selon le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), premier facteur de risque de cancer du poumon (risque multiplié par 10 à 15 pour un fumeur) et de cancer de la vessie. Il est également responsable des nombreux autres cancers (ORL, œsophage, estomac, colon, foie, pancréas, col de l’utérus, etc.). (source)
La fumée est extrêmement nocive pour le fumeur mais elle l’est aussi pour le non-fumeur. On désigne par « tabagisme passif » le fait d’inhaler involontairement la fumée du tabac présente dans l’air. En outre, le fumeur passif respire la fumée répandue dans l’atmosphère, celle qui s’échappe de la cigarette, plus toxique que celle inhalée par le fumeur.
Un non-fumeur exposé régulièrement et de manière importante à la fumée de cigarette risque une détérioration du système cardio-vasculaire, un cancer du poumon ainsi que de l'asthme et des infections des voies respiratoires. Chez les enfants, les effets portent sur la mort subite du nourrisson, l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, une fréquence accrue des rhinopharyngites et des otites et plus grand risque de faire des crises d'asthme ou des infections respiratoires (pneumonie, bronchite…). Il existe aussi des risques pour l’enfant à naître (retard de croissance, petit poids de naissance). Selon les chiffres du Ministère de la Santé, le tabagisme passif provoquerait 3000 à 5000 morts par an (source).
Il existe une troisième voie d’exposition au tabac, appelée tabagisme « ultrapassif ». Il désigne la nicotine résiduelle et d’autres produits chimiques laissés durablement dans l’environnement intérieur par la fumée de tabac : vêtements, meubles, rideaux, murs, literie, tapis, poussière, habitacle… et même nos cheveux ! Ces différents supports réémettent les substances, en particulier acétone, acide acétique, acétaldéhyde, phénol, diméthylfurane, benzène, nicotine, composés de l’azote… L’exposition à ces substances se fait par contact avec les surfaces contaminées ou par inhalation des gaz relargués. Outre les nuisances olfactives évidentes, ce résidu présente un risque potentiel pour la santé des non-fumeurs, notamment les enfants en raison de leur tendance à porter les objets à leur bouche.
Je suis fumeur. Evidemment, pour me protéger des méfaits du tabac et protéger ceux qui m’entourent la meilleure solution est d’arrêter de fumer. Si je ne souhaite pas arrêter, je peux respecter quelques principes :
Je sors pour fumer
Je ne fume pas à l’intérieur d’un logement ou d’une voiture, même fenêtres ouvertes
Je ne fume pas dans une pièce fréquentée par des enfants
Je me lave les mains systématiquement après avoir fumé
Enceinte, j’arrête de fumer
J’évite de fumer à proximité de personnes sensibles ou vulnérables (nourrissons, enfants, insuffisants respiratoires…)
Je respecte l’interdiction de fumer là où elle doit être appliquée
Je suis non-fumeur, je peux aussi me protéger du tabac :
J’invite mes proches à fumer à l’extérieur de mon logement ou de ma voiture
Je m’éloigne lorsque la fumée m’incommode
Si malgré ces précautions, quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer un long moment !