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Perchloroéthylène : en attendant le grand nettoyage

Publié le : 14 November 2019

Perchloroéthylène : en attendant le grand nettoyage

 

Les émanations de perchloroéthylène, solvant couramment employé dans les pressings, peuvent présenter un réel problème de santé publique… D’autant plus que ce composé a été classé « cancérogène probable pour l’homme » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

 

Le recours au « nettoyage à sec »

Certaines pièces de nos penderies ne peuvent être lavées en machine : costumes, manteaux, vestes, matières nobles ou délicates (laine, cachemire, soie…),… Le soin tout particulier qu’elles réclament se trouve dans les pressings, qui offrent un service de nettoyage, dégraissage et repassage des vêtements.

La plupart du temps, les vêtements et textiles confiés en « nettoyage à sec » sont trempés dans des bains de solvants (et non dans de l’eau). Ils sont ensuite essorés et séchés, ce qui entraîne l’évaporation du solvant. La plupart du temps, cette technique emploie des hydrocarbures chlorées, dont le plus connu est le perchloroéthylène.

Comme beaucoup d’inventions, le nettoyage à sec est le fruit du hasard. En 1855, Jean-Baptiste JOLLY, propriétaire d’une teinturerie, répand par mégarde un mélange de térébenthine et d’alcool provenant de sa lampe à pétrole sur une nappe. Au lieu de tacher, il constate que le mélange nettoie. Involontairement, il venait d’inventer le nettoyage à sec ! (source)

 

Le perchloroéthylène, un solvant pas très « clean »

Le perchloroéthylène, abrégé PCE et aussi appelé tetrachloroéthylène, est un solvant couramment employé dans les pressings et très volatil à température ambiante. Ses émanations peuvent présenter un réel problème de santé publique… Au-delà des irritations pour la peau et les muqueuses ou des troubles neurologiques, rénaux et hépatiques qu’il peut provoquer, ce composé a été classé « cancérogène probable pour l’homme » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

De fait, un arrêté datant du 5 décembre 2012 met en place la substitution progressive du perchloroéthylène par des solvants moins dangereux pour les pressings contigus à des locaux occupés par des tiers :

  • Depuis mars 2013, il est interdit d'installer des nouvelles machines de nettoyage à sec utilisant du perchloroéthylène dans des locaux contigus à des immeubles d'habitation ou des centres commerciaux.

  • Depuis le 1er septembre 2014, les machines de plus de 15 ans utilisant ce solvant doivent être remplacées.

  • En 2021, les machines âgées de plus de 10 ans seront interdites.

  • A compter du 1er janvier 2022, les machines utilisant le perchloroéthylène seront totalement interdites dans les pressings. Cette décision ne vaut pas en revanche pour les pressings isolés, en zones industrielles par exemple.

Afin d’assurer la sécurité des riverains durant la période transitoire, la réglementation prévoit des objectifs de concentration pour les locaux contigus comme pour les locaux voisins des pressings : logements, commerces ou encore bureaux.

Ainsi, sur avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), lorsque la concentration en perchloroethylène dans l’air intérieur de ces locaux contigus se situera au-delà de 1250 µg/m3, une action rapide devra être menée par l’exploitant du pressing de manière à rabaisser cette concentration à un niveau aussi faible que possible, l’objectif étant la valeur guide de 250 µg/m3.

Le perchloroéthylène étant considéré comme préoccupant avec le même intérêt que deux autres polluants de l’air intérieur que sont le benzène et le formaldéhyde, l’obligation réglementaire de surveillance de la qualité de l’air intérieur dans les Etablissements Recevant du Public (ERP) d’accueil des enfants (crèches, école primaires, écoles élémentaires, collèges, lycées …) intègre la mesure de ce composé si l’établissement est situé à proximité d’une industrie ou d’un pressing utilisant cette substance.

 

Des alternatives émergent

De nouvelles enseignes proposant des procédés différents se développent :

  • L’aquanettoyage (aussi appelé Aquacleaning ou Wet Cleaning)

Ce procédé consiste à utiliser de l’eau et des lessives naturelles, comme par exemple la noix de lavage indienne (fruit du savonnier). Il est plus économe en énergie et requiert moins de produits nocifs pour l’environnement, mais moins efficace pour certaines taches (graisse, huile, cire…)

 

  • Le nettoyage au silicone liquide

Cette technique fait appel à des solvants à base de silicone D5 (ou decamethylpentasiloxane) et de lessives biodégradables. Si elle est inodore et réhydrate les fibres du vêtement, certaines taches ne peuvent être traitées efficacement (graisse, huile, cire…).

 

 

Les bons gestes

D’une manière générale, il est important de limiter au maximum son exposition au perchloroéthylène.

Lors de l’achat d’un vêtement :

  • Je consulte l’étiquette pour connaître l’entretien du vêtement, et ainsi minimiser mon recours au procédé de nettoyage à sec

Je dois porter un vêtement au pressing :

  • Je m’intéresse à la technique de nettoyage à sec mise en œuvre par mon commerçant pour faire mon choix

  • Une fois récupéré, je sors mon vêtement de sa protection plastique et le laisse respirer dans un endroit ventilé avant de le ranger ou de le porter

Je suis riverain d’un pressing :

  • J’aère au moins 10 minutes par jour, hiver comme été.

  • Je m’assure que mon système de ventilation est en bon état :

    • Je ne bouche pas les entrées d’air, ni les grilles ou bouches d’extraction

    • Je ne les cache pas avec un meuble ou un revêtement

    • Je les dépoussière et les nettoie régulièrement

    • Je fais vérifier mon système de ventilation par un spécialiste tous les 3 ans

 

Pour en savoir plus