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Pollens: bilan de la surveillance 2020

Publié le : 15 October 2020

Pollens : Bilan de la surveillance 2020

 

En Bourgogne-Franche-Comté, un réseau de capteurs permet de suivre chaque semaine, de février à septembre, l’évolution des pollens présents dans l’air. Véritable problème de santé publique, ces minuscules grains gâchent la vie de près de 20% de la population… La surveillance et l’information sur les pollens constitue une aide précieuse à la fois pour les personnes souffrant de « pollinose » mais aussi pour leurs médecins en quête d’explications sur certains symptômes. La surveillance des pollens couvrant une large période de l’année, de février à septembre durant la pollinisation de la plupart des espèces végétales qui nous entourent, l’heure est donc au bilan pour la saison 2020…

 

Bilan de la surveillance des pollens

Organisée en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), les réseaux d’allergologues de la région (RAFT et ANAFORCAL) et Atmo BFC, la surveillance des pollens, qui a lieu chaque année, présente un double intérêt :

  • pour les personnes allergiques aux pollens, afin de limiter les effets de l’allergie en prenant un traitement préventif au début du pic pollinique ;

  • pour les médecins de Bourgogne-Franche-Comté, afin de mieux diagnostiquer une allergie chez les patients venus les consulter.

Cette surveillance des pollens couvre en général 2/3 de l’année. En 2020, la saison pollinique a duré 33 semaines, du 11 février au 28 septembre. D’ordinaire, les capteurs de la région, implantés à Dijon, Chalon, Nevers, Besançon et Montbéliard, fonctionnent en continu durant la période de surveillance… à l’exception de cette année, marquée par la crise du COVID-19, où les mesures de confinement et de restrictions des déplacements déployées n’ont pas permis l’accès aux capteurs entre les mois de mars et juin. Durant cette belle période printanière, faste à la pollinisation des arbres notamment, l’information du risque allergo-pollinique a reposé sur les prévisions fiables et éprouvées du RNSA, partenaire d’Atmo dans la surveillance des pollens depuis plus de 15 ans.

En outre, ces conditions exceptionnelles sont à l’origine d’une chute drastique dans les données 2020 comparées à celles des années précédentes, avec en premier lieu un total de grains collectés qui s’élève à 43542 (dont près de la moitié comptés et identifiés par les analystes d’Atmo) contre près de 200 000 les années précédentes (198649 en 2019 et 211983 en 2018).

En termes de risque allergique lié à l’exposition pollinique (ou « RAEP »), l’année 2020 a confirmé les disparités existantes entre les sites Bourguignons-francs-comtois, marqués par 1 à 2/3 d’indices « Elevés » (4/5) et « Très élevés » (5/5). Cette part suit un gradient d’est en ouest de la région : moins marquée sur les sites de Bart et Besançon (13 indices 4 ou 5 sur 33, moyennement marquée au centre avec Dijon et Chalon-sur-Saône (la moitié des 33 indices diffusés étaient à 4 ou 5), et nettement marquée aux confins de la région, à Nevers (21 indices sur 33 à 4 ou 5).

Les semaines les plus à risque pour les personnes allergiques se sont tenues du 17 mars au 29 juin, avec 12 semaines consécutives marquées par des indices « élevés » ou « très élevés », ponctuées d’une alerte aux pollens de bouleau (durant 3 semaines à compter du 3 avril) et d’une alerte aux pollens de graminées (durant 5 semaines à compter du 22 mai.

La surveillance des pollens en BFC reprendra en février 2021.

 

Focus sur l’ambroisie à feuilles d’armoise

Le pollen émis par l’ambroisie est hautement allergisant et entraîne diverses réactions allergiques ainsi que, chez de nombreuses personnes, l’apparition ou l’aggravation de l’asthme. Dans les zones infestées, la prévalence de l’allergie à l’ambroisie touche 6 à 12% de la population, entraînant des coûts de santé conséquents (consultations, traitements, arrêté maladie, etc.).

En Auvergne Rhône Alpes, région française la plus envahie par l’Ambroisie à feuilles d’armoise, il a été estimé que les allergies à l’ambroisie ont concerné, en 2017, plus de 660 000 personnes (soit environ 10% de la population régionale) et entraîné des coûts de santé (consultations, traitements, arrêté maladie, etc.) de l’ordre de 40,6 millions d’euros (source).

De fait, les pollens d’ambroisie font l’objet depuis quelques années d’une surveillance toute particulière en Bourgogne-Franche-Comté, organisée pour l’exercice 2020 du 28 juillet au 29 septembre, soit une période de 10 semaines incluant la période de floraison de la plante. Pour cette campagne de surveillance spécifique, 8 capteurs sont mobilisés en Bourgogne-Franche-Comté : les 5 capteurs déjà déployés dans la campagne de surveillance des pollens, complétés de 3 autres capteurs spécialement dépêchés pour l’occasion, à Dole, Bletterans et Mâcon.

L’ambroisie étant une plante à floraison tardive, c’est la semaine du 1er au 7 septembre qui est apparue comme la plus à risque pour les allergiques, avec à la fois un nombre maximal de grains récoltés sur l’ensemble de la région, et un risque associé au pollen de la plante au maximum sur chaque site, à savoir :

  • 4/5 à Nevers

  • 3/5 à Chalon-sur-Saône et Mâcon

  • 2/5 à Dijon, Dole et Bletterans

  • 1/5 à Besançon et à Bart

Pour chacun de ces sites, le risque allergo-pollinique associé l’ambroisie n’a donc jamais dépassé ces indices, traduisant une hétérogénéité de l’exposition propre à chaque site, comme dans le cas de la campagne pollinique précédemment détaillée. Les données historiques portées sur les campagnes ambroisie des deux années précédentes corroborent d’ailleurs ce constat :

  • Nevers, avec 1742 grains en moyenne

  • Chalon-sur Saône, 868 grains

  • Mâcon, 311 grains

  • Bletterans, 168 grains

  • Dijon, 113 grains

  • Dole, 93 grains

  • Besançon, 39 grains

  • Bart, 25 grains

La Nièvre, la Saône-et-Loire et le Jura sont donc les départements les plus touchés de la région.

Enfin, en 2020, contrairement aux années précédentes, aucune alerte aux pollens d’ambroisie n’a été déclenchée, le niveau maximal « très élevé » n’ayant été atteint sur aucun des sites de surveillance.

 

 

 

Les bons gestes

  • Tout au long de l’année

    • J’identifie les circonstances déclenchant mon allergie : ménage, promenade au grand air, tonte de la pelouse, présence d’un animal domestique… pour éviter et prévenir le déclenchement des crises

  • En cas de pic pollinique (si je suis allergique au pollen concerné)

    • Je suis mon traitement ou consulte mon médecin

    • J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée, je ne les ouvre pas lorsqu’il y a du vent

    • J’évite les promenades extérieures ou les pique-niques dans l’herbe par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée

    • Je porte des lunettes de soleil (afin de protéger mes yeux des pollens) et un chapeau (pour éviter qu’ils se collent dans mes cheveux)

    • En voiture, je roule vitres fermées, notamment en campagne

    • J’évite de mettre à sécher le linge dehors

    • Je change de vêtements régulièrement, surtout après une promenade

    • Je rince mes cheveux avant de me coucher (afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller)

 

Pour en savoir plus