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Poussières sahariennes

Publié le : 24 March 2022

Les poussières sahariennes

Un épisode de poussières sahariennes a atteint la France la semaine dernière. Ce sable venu de loin a donné au ciel de Bourgogne-Franche-Compté une teinte jaune-orangée. Ce phénomène naturel mais néanmoins spectaculaire avait déjà été observé l’année dernière.

 

Un phénomène météorologique avant tout

Mi-mars, la cohabitation d’une dépression proche du nord de l’Afrique avec un anticyclone installé sur l’Europe a donné naissance à une dynamique des masses d’air, dirigeant un grand courant d’air vers le Nord. Le vent créé par ce phénomène est appelé « sirocco ». Il provient du Sud et est chaud et sec. On le rencontre habituellement sur de très brèves périodes aux alentours de l’été, notamment en Corse et sur le pourtour méditerranéen.

C’est ce vent qui a charrié avec lui de très grandes quantités de poussières du Sahara vers l’Espagne et une grande partie de la France. Si ce phénomène météorologique est fréquemment observé, notamment dans les régions proches de la Méditerranée, un épisode d’une telle intensité reste rare.

L’épisode de poussières sahariennes observé la semaine dernière a débuté le lundi 14 mars et a perduré jusqu’au mercredi 16 mars.

 

Des conséquences visibles

Les masses d’air chargées de particules de sable en altitude ont très rapidement donné une teinte jaune-orangée au ciel de la région. Ce changement de couleur, bien qu’impressionnant, reste sans danger puisque la grande majorité des particules en suspension restent en altitude.

Lorsqu’un épisode pluvieux se cumule à ce sirocco, les particules en suspension dans l’air sont entrainées par les gouttelettes de pluie. Elles sont ainsi rabattues au sol. D’importants dépôts de poussières sont alors observés sur les véhicules, les terrasses et la végétation. Ils peuvent être localement très impressionnants. Ces pluies lessivent l’atmosphère et participent à la dispersion de l’épisode saharien.

A l’inverse de l’épisode saharien observé en février 2021, les concentrations en particules enregistrées par le dispositif de surveillance de la qualité de l’air de Bourgogne-Franche-Comté n’ont pas engendré un épisode de pollution. Les niveaux sont restés globalement stables notamment grâce à la présence en haute altitude des poussières et des importants épisodes pluvieux.

 

Une gêne potentielle pour les personnes sensibles et vulnérables

En temps normal, les conséquences sur notre santé restent limitées. En effet, du fait de leur diamètre relativement important (10 µm équivalent à 1/5ème du diamètre d’un cheveu), ces particules sont retenues dans les voies supérieures de notre système respiratoire et ont donc moins de facilité à pénétrer dans l’organisme, ce qui est moins le cas des poussières plus petites issues de phénomènes de combustion (trafic routier, chauffage biomasse). Cependant, en concentrations importantes, ces particules, bien que d’origine naturelle, peuvent entraîner une gêne respiratoire pour les populations les plus sensibles (nourrissons, enfants de moins de 6 ans, femmes enceintes, fumeurs, personnes âgées, personnes souffrant de pathologies respiratoires ou cardiovasculaires…).

 

Les bons gestes

De manière générale :

  • Il n’est pas nécessaire que je modifie mes habitudes

  • En cas de symptômes ou d’inquiétude, je prends conseil auprès de mon médecin ou de mon pharmacien

  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (tabac, usage de solvants en intérieur, chauffage au bois…)

  • Je ne modifie pas mes pratiques habituelles d’aération et de ventilation

Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) :

  • Je limite les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux heures de pointe

  • J’évite toute activité sportive ou physique intense, en plein air comme à l’intérieur

  • Je veille à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants (usage de solvants sans protection appropriée, tabac…)

  • Je respecte scrupuleusement ou adapte sur avis de mon médecin le traitement médical à visée respiratoire en cours…

 

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