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Un été sans moustiques

Publié le : 27 August 2020

Un été sans moustiques

« Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quoi que ce soit, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre ! » : une citation célèbre de Betty Reese qui nous traduit ô combien de tout petits moustiques peuvent nous mener la vie dure… Heureusement il existe des solutions pour s’en protéger, sans pour autant devoir mettre en péril la qualité de l’air intérieur…

 

Des insectes qui ont besoin de nous piquer

Avant de pondre, le moustique femelle a besoin de piquer. Les protéines que contient le sang permettent d’assurer le processus de maturation de ses quelques 200 œufs. En outre, ce sont les moustiques femelles et non les mâles qui piquent : elles sont capables d’aspirer jusqu’à deux fois leur poids en quantité de sang (entre 1 et 3 mg).

Pour ce faire, elles repèrent leur proie entre 10 et 50 mètres de distance via leur odorat, et perçoivent les variations de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère indiquant la présence d’un mammifère à piquer. Elles perçoivent également certains composés aromatiques présents dans la sueur ou certaines bactéries de la peau (notamment au niveau de nos pieds). Ces paramètres pouvant varier d’une personne à une autre, on a tendance à parler de « peaux à moustiques ».

Leur mauvaise vue est également sollicitée de 5 à 15 mètres de distance : plus la forme est grosse et contrastée, plus le moustique est attiré. Enfin, arrivé à moins d’1 mètre, il se dirige vers la partie la plus chaude du corps.

Avant de prélever le sang, le moustique crache d’abord sa salive qui lui sert d’anticoagulant. En effet, le sang dans son état d’origine, est trop épais pour passer par la trompe, et la salive sert donc de « fluidifiant ». Accessoirement, c’est aussi cette salive qui crée « le bouton » et rend la piqûre plus ou moins irritante et plus grave, c’est elle aussi qui transmet les virus dont le moustique est quelques fois porteur. Sur la peau de son hôte, le moustique effectue des piqûres « intraveineuses ». Ses organes palpeurs lui permettent de trouver le vaisseau qui va pouvoir le nourrir. Puis il enfonce doucement sa trompe et « fait le plein » en parfois moins d’une minute. (source)

Les moustiques pondent dans l’eau ou à la surface de l’eau et leurs larves sont aquatiques. Ils se portent préférentiellement sur les eaux douces et stagnantes (mare, étang, bras de rivière… et retenues artificielles autour de la maison : cuves, soucoupes des pots de fleurs, arrosoirs et autres récipients divers).

Les moustiques sont vecteurs de maladies graves parfois mortelles comme la dengue, le chikungunya, Zika, le paludisme, la fièvre jaune… pour lesquelles il n’existe pas systématiquement de traitement à l’heure actuelle.

 

Haro sur les sprays, diffuseurs et spirales anti-moustiques !

  • Produits répulsifs : pour éloigner les moustiques

Si les références de répulsifs sont nombreuses, les substances actives utilisées le sont moins. Les produits ont surtout recours au DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide), à l’IR3535 (esther éthylique de l'acide 3-[N-acétyl-N-butyl]-aminopropionique), à l’icaridine (1-piperidinecarboxylic acid, 2-(2-hydroxyethyl)-- 1-méthylpropylester), au citriodiol, aux extraits de plantes, à la citronnelle ou aux huiles essentielles.

L’OMS recommande des répulsifs à base de DEET, d'IR3535 ou d'icaridine. Ils sont cependant contre-indiqués pour les personnes à risque : les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes enceintes. Avant l’âge d’un an, il faut utiliser des produits moins forts et surtout ne pas les mettre en contact avec la peau. Avant l’âge de 6 mois, la Société Française de Pédiatrie recommande même de n’utiliser aucun répulsif.

Que Choisir indique qu’à l’exception du citriodiol, il faut renoncer à tous les produits naturels à base de plantes, que ce soient des extraits, des huiles essentielles ou de la citronnelle : ils ne protègent pas.

Les spirales anti-moustiques sont particulièrement appréciées du grand public. En effet, en brûlant doucement, elles diffusent des substances très efficaces pour lutter contre les moustiques. Pourtant, l’Afsset (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a fait connaître plusieurs études scientifiques concernant les risques sanitaires de ces produits. Une expertise menée par l’Anses, sur saisie de la Direction générale de la prévention des risques du ministère chargé de l’environnement et de la Direction générale de la santé du ministère chargé de la santé a ainsi permis de mettre en avant que la combustion d’une spirale anti-moustiques dégage nombre de substances toxiques et polluantes, qui ont des effets irritants sur les voies respiratoires. Si bien qu’aujourd’hui, l’Afsset recommande donc d’utiliser les spirales anti-moustiques uniquement en extérieur, ou éventuellement dans un lieu bien aéré. (source)

 

  • Produits insecticides : pour tuer les moustiques

L’objectif des produits insecticides étant de tuer les moustiques, ceux-ci sont composés de substances actives nocives pour la santé : il est donc recommandé d’en faire un usage modéré.

Les bombes aérosol qui contiennent un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes sont d’une efficacité redoutable. Sur les étiquettes, au paragraphe « Composition », ces substances se repèrent à leur nom qui se termine en « thrine » (transfluthrine, tétraméthrine…). Ces substances nuisent à l’environnement et à l’homme : elles sont soupçonnées de provoquer des troubles hormonaux, neurologiques et parfois même d’être cancérigènes.

Les plaquettes à insérer dans les prises anti-moustiques contiennent bien souvent aussi des produits chimiques et des pesticides comme l’esbiothrine, soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Le pyrethroïde est également fortement utilisé dans ce type de produits. Il serait toxique pour l’environnement et très nocif pour les invertébrés aquatiques. (source)

Le pyrèthre de Dalmatie est cultivé pour ses fleurs blanches utilisées comme un insecticide végétal. La substance active de cette plante attaque le système nerveux des volants et empêche ainsi les moustiques femelles de piquer.

 

Quelques solutions simples pour éloigner les moustiques

  • Pas d’eaux stagnantes

Les larves de moustiques se développent dans les eaux stagnantes. Le bon sens veut qu’on évitera de laisser traîner le moindre réservoir artificiel d’eau à l’intérieur comme à l’extérieur proche du logement : vases, pots, sous-pots, jouets d’enfants, bidons, gouttières, bâches, toits plats mal drainés… Dans le cas de citernes, les fermer tout simplement lorsqu’elles ne récoltent pas les eaux de pluie. Et pour les petits bassins, pourquoi pas installer des poissons dedans : Ils sont très friands de larves de moustiques et devraient ainsi ralentir leur prolifération.

  • Filtrer voire empêcher l’accès

Garder clos le lieu où l’on se repose, éteindre les lumières pour ne pas attirer les insectes. Les moustiquaires de lit, de portes ou encore de fenêtres permettent efficacement de barrer l’accès aux moustiques (les moustiquaires imprégnées d’insecticides recommandés par l’OMS sont plus efficaces).

Contrairement à une idée reçue, les moustiques ne sont pas attirés par la lumière. En fait, quand nous ouvrons la fenêtre, ce qui les attire c'est davantage le CO2 produit par l'activité humaine (source).

  • Exposer sa peau au minimum

La manière dont on s’habille peut aussi faire la différence. Plus les vêtements sont longs et amples, moins la peau est exposée. Privilégier les vêtements clairs car les moustiques sont attirés par les couleurs foncées, qui émettent plus de chaleur.

  • Transpiration et parfums

S’assurer de ne sentir ni trop mauvais, ni trop bon… Les moustiques sont attirés par les odeurs corporelles (sébum, sueur), il convient donc d’adopter une bonne hygiène. Certains parfums peuvent attirer les femelles et d’autres les repousser : il n’y a malheureusement pas de règle particulière concernant les fragrances.

  • Huile essentielle d’eucalyptus citronné (eucalyptus citriodora) ou citriodiol

Réputée pour ses propriétés répulsives anti-moustiques (reconnues par Que Choisir) et anti-inflammatoires, à imbiber sur un mouchoir ou à ajouter dans le gel douche / crème pour le corps tout en respectant les consignes d’utilisation.

  • Piège maison

Faire chauffer 20 cl d’eau avec 50 g de sucre brun puis laisser refroidir. Verser le tout dans la partie basse d’une bouteille en plastique coupée en deux. Saupoudrer avec 1 g de levure de bière (ou levure de boulanger) sans mélanger. Retourner le goulot de la bouteille coupée sur la partie basse du contenant. Envelopper le tout de papier noir et placer le piège dans une pièce de la maison : les moustiques seront attirés par les gaz provenant de la fermentation du sucre et seront piégés dans la bouteille.

  • Ventilateurs

Les piqûres sont moins nombreuses lors des journées très venteuses, car les moustiques ne peuvent pas lutter contre les flux d’air. Placer un ventilateur à petite vitesse sur le balcon ou dans la chambre, les empêchera d’entrer ou de se déplacer convenablement.

 

 

Les bons gestes

Pour éviter les piqûres de moustiques :

  • Je porte des vêtements le plus couvrants possible, amples et clairs

  • J’applique un répulsif sur la peau exposée et sur les vêtements en suivant les instructions de la notice

  • Je protège les enfants en bas âge grâce à une moustiquaire

  • Je suis les recommandations du Ministère de la Santé et de la Société Française de Parasitologie : j’évite bracelets, huiles essentielles, appareils à ultrasons, vitamine B1, homéopathie, raquettes électriques, rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide

Pour limiter la prolifération des moustiques :

  • Je supprime les récipients inutilisés à l’intérieur comme à l’extérieur de mon logement, susceptibles de favoriser les eaux stagnantes

  • Je vide ou renverse tous les 3-4 jours les récipients utilisés, y compris les récipients d’eau à l’intérieur des habitations, ou alors je les couvre entièrement pour que les moustiques ne puissent pas y pénétrer.

 

En savoir plus

 

Sources