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Les pollens de graminées, responsables du « rhume des foins »

Publié le : 25 May 2022

Les pollens de graminées, responsables du « rhume des foins »

 

Très estivales, les conditions météorologiques de ces derniers jours ont favorisé la pollinisation des graminées et la dissémination de leurs grains de pollen dans l’atmosphère. Alors qu’une alerte aux pollens court déjà en région BFC depuis le vendredi 13 mai, les allergiques font déjà les frais du « rhume des foins » : rhinite, conjonctivite, toux, asthme… des symptômes qui peuvent très vite s’avérer invalidants ! Alors comment se protéger ?

 

Qui est touché par l’allergie aux pollens ?

La prévalence de l’allergie aux pollens varie en fonction de l’âge : elle est plus élevée chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées.

Les estimations les plus pertinentes de la prévalence de l’allergie aux pollens issues d’enquêtes épidémiologiques menées en France, de 1994 à 2006, sont au plus :

  • de 7 à 20% chez les enfants ;
  • de l’ordre de 30% chez l’adulte.

La prévalence de la pollinose varie également d’une région à l’autre. Cette variation inter-régionale est observée dans toutes les études, et elle est liée à la différence de végétation entre les régions, mais également aux intensités des saisons polliniques.

La prédisposition génétique au développement d’une allergie est un facteur de risque important dans le développement des pollinoses. Cependant, la pathologie allergique peut survenir indépendamment de cette prédisposition et peut concerner n’importe quel individu, pour peu qu’il ait subi une exposition suffisamment intense et prolongée.

 

Le « rhume des foins » ou allergie aux pollens de graminées

Ces derniers jours, les pollens de graminées sont arrivés en masse sur tous les capteurs de la région, au grand dam des allergiques qui se plaignent déjà de symptômes particulièrement exacerbés. L’alerte aux pollens de graminées a été déclenchée le 13 mai dernier, et en est, au moment de la publication de cette actualité, dans sa 2ème semaine.

Les dernières alertes aux pollens de graminées en BFC :

  • 2021 : alerte lancée le 4 juin, durée de 4 semaines

  • 2020 : alerte lancée le 22 mai, durée de 5 semaines

  • 2019 : alerte lancée le 7 juin, durée de 5 semaines

  • 2018 : alerte lancée le 25 mai, durée de 4 semaines

  • 2017 : alerte lancée le 26 mai, durée de 2 semaines

Les pollens de graminées ont un potentiel allergisant parmi les plus forts. On considère que 70 % des allergiques aux pollens sont sensibles aux pollens de graminées. (source)

L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui correspond à une perte de la tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes. En présence de ces allergènes, le système immunitaire d’une personne allergique réagit en libérant de l'histamine, hormone à l'origine d’une inflammation des muqueuses. Les pollens provoquent par inhalation, en pénétrant dans les voies respiratoires des individus allergiques, des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères, toujours gênantes voire invalidantes :

-          Rhinite avec irritation et picotement du nez ;

-          Crises d’éternuements ;

-          Ecoulement souvent abondant et obstruction nasale ;

-          Conjonctivite ;

-          Toux, respiration sifflante, voire asthme ;

-          Fatigue, maux de tête ;

-          Manifestations cutanées ;

-          …

 

Des plantes omniprésentes

La famille des graminées (poaceae) regroupe près de 10 000 espèces différentes. Ce sont des plantes généralement caractérisées par une tige légère et très résistante renflée de nœuds réguliers, d’où poussent de longues et fines feuilles lancéolées, formant une gaine autour de la tige. Leurs petites fleurs, rassemblées en épis, se transforment en fruits secs appelés « caryopses » (par exemple les grains du blé). Parmi les plus répandues, on distingue :

  • Les graminées fourragères, poussant dans les prairies, jardins, pelouses, au bord des routes… :

    • Fléole des prés (Phleum pratense) ;

    • Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) ;

    • Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum) ;

    • Ivraie vivace (Lolium perenne) ;

    • Pâturin des prés (Poa pratensis) ;

    • Fétuque des prés (Festuca pratensis) ;

    • Chiendent (Elymus repens) ;

    • Agrostide (Agrostis capillaris) ;

    • Houlque laineuse (Holcus latanus) …

  • Les graminées céréalières, cultivées dans les champs pour l’alimentation :

    • Avoine (Avena sativa) ;

    • Maïs (Zea mays) ;

    • Seigle (Secale cereale) ;

    • Blé (Triticum sativum) ;

    • Orge (Hordeum vulgare) …

  • Les graminées ornementales, plantées dans les parcs et jardins, produisant peu de pollens :

    • Herbe de la pampa (Cortaderia selloana) ;

    • Fétuque (Festuca amthystina, F. glauca, F. mairei…) ;

    • Baldingère (Phalaris arundinacea) ;

    • Fromental élevé (Arrhenatherum elatius) …

La pollinisation des graminées commence en avril et se termine en septembre, la principale floraison se situant entre mai et juillet, avec un pic généralement dans le courant du mois de juin.

Dans la famille des graminées, le seigle présente un pollen parmi les plus agressifs !

 

 

 

Les bons gestes

En anticipation d’un pic pollinique, il est recommandé aux personnes allergiques de suivre leurs traitements (et de ne pas les stopper) ou de consulter un médecin. En dépit de la situation sanitaire actuelle, les médicaments anti-allergiques/antihistaminiques ne sont pas contre indiqués et peuvent soulager.

 

Lorsque le pic survient, de nombreuses mesures d’éviction peuvent être prises au quotidien pour limiter les effets de l’allergie aux pollens :

  • J’aère mon logement tôt le matin ou en soirée, je ferme les fenêtres le reste de la journée ;

  • J’évite les sorties dans les champs ou les herbes hautes par temps sec et ensoleillé, surtout en milieu ou fin de journée ;

  • Je porte des lunettes de soleil afin de protéger mes yeux du contact des pollens ;

  • Je privilégie les mouchoirs à usage unique ;

  • En cas de déplacement en voiture, je roule vitres fermées, notamment en campagne ;

  • Je change de vêtements en rentrant chez moi ;

  • J’évite de mettre à sécher le linge dehors ;

  • Je ne tonds pas le gazon moi-même, je ne reste pas à proximité durant la tonte ;

  • Je rince mes cheveux avant de me coucher afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller ;

  • Je lave mon nez matin et soir avec un sérum physiologique ou un spray d’eau de mer pour éliminer au fur et à mesure les pollens qui s'accumulent dans les muqueuses nasales.

En cas de symptômes allergiques comme en cas de symptômes inhabituels, il convient de consulter un médecin ou un allergologue.

Enfin, dans certains cas, les allergologues conseillent la désensibilisation ou l’immunothérapie, qui permettent en quelques années de se débarrasser de son allergie.

 

En savoir plus

 

Sources