DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

DES EXPERTS
            À VOTRE SERVICE

Plantes "dépolluantes" : oui, mais...

Publié le : 03 October 2019

Plantes « dépolluantes » : oui, mais…

 

Nous passons près de 80% de notre temps en milieux clos, qu’il s’agisse de logements, moyens de transports, bureaux, commerces, écoles, salles de sport, cinémas… Bien qu’il nous paraisse parfaitement salubre, l’air que nous y respirons n’est pas toujours de bonne qualité, et nous sommes exposés de façon chronique à de nombreux polluants de l’air, non sans effets sur notre santé. Dans ce contexte, le recours à certaines plantes dites « dépolluantes », dans nos intérieurs, fait l’objet d’une forte médiatisation et suscite une attente importante de la part du grand public…

 

Comment une plante peut-elle capturer des polluants ?

La capture des polluants par les plantes a lieu selon divers mécanismes :

  • soit au niveau des feuilles, par les stomates (orifices à leur surface facilitant l’entrée du polluant sous forme gazeuse) et par adsorption des polluants sous forme de dépôts par la cuticule des feuilles ;

  • soit au niveau des racines, qui absorbent les polluants dissous dans le substrat.

Une fois captés par la plante, les polluants s’accumulent et/ou sont progressivement transformés.

 

L’éclairage fait par les études scientifiques

Plusieurs programmes de recherche français et étrangers ont montré que les plantes possédaient la faculté d’éliminer certains polluants présents dans l’air.

  • A l’origine, une agence aérospatiale américaine

A la demande de la NASA en quête de solutions efficaces pour épurer l’air des vaisseaux spatiaux, Bill Wolverton a été le premier à étudier, dans les années 1980, le comportement des végétaux vis-à-vis de certains polluants. Les études publiées par la NASA, fondées sur des tests en laboratoire, démontraient que certaines plantes d’intérieur pouvaient épurer l'air d'espaces clos vis-à-vis de polluants tels que les COV.

  • En France, le programme PHYT’AIR…

Lancé en 2004, ce programme de recherches a confirmé que les plantes épurent l’air des enceintes en milieu expérimental. Il a mis en évidence l’importance du substrat et de ses micro-organismes, de la surface foliaire, de la densité du feuillage et de l’hygrométrie. Néanmoins, les chercheurs ont constaté que les performances diffèrent selon les plantes et polluants.

La dernière phase du programme Phyt'Air, initiée en 2009, avait pour objectif de tester les capacités d’épuration des plantes en pot en conditions réelles d’exposition dans un bâtiment. Les résultats ont montré qu’il faudrait un nombre très important de plantes en pot (de l’ordre d’une centaine pour une pièce) pour obtenir une amélioration significative de la qualité de l’air. L’efficacité du système plante en pot serait donc quasi nulle en condition réaliste d’exposition, c’est-à-dire avec 2 à 3 plantes par pièce.

Si quelques rares travaux tendent à indiquer qu’à l’échelle de l’habitation, la présence de végétaux peut effectivement entraîner une diminution des concentrations en COV, les résultats montrent le plus souvent un rendement très faible au regard des niveaux de pollution rencontrés lorsque les plantes sont utilisées seules. Ainsi, l’utilisation de plantes en pot n’apparaît pas efficace pour une épuration des volumes d’air dans les espaces intérieurs. Par ailleurs, l’Ademe considère à partir des résultats du programme Phyt’Air que « l’argument “plantes dépolluantes” n’est pas validé scientifiquement au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations ».

 

Quelques inconvénients à signaler

La présence de plantes dans l’environnement quotidien, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations, permettrait d’améliorer le cadre de vie, le ressenti dans l’environnement intérieur voire le bien-être. Toutefois, les végétaux présents dans les logements ou les bureaux peuvent présenter une certaine toxicité et être à l’origine de troubles allergiques, toutefois les impacts sanitaires demeurent faibles.

  • Les plantes elles-mêmes peuvent être à l’origine de réactions allergiques, c’est le cas par exemple des ficus (Ficus benjamina), cactus de Noël (Schlumbergera sp.), poinsettia (Euphorbia pulcherrima), ainsi que certaines variétés de primevères et de cyclamens. D’autres plantes telles que les Anthurium ou les Spathiphyllum suscitent également des interrogations quant à leur potentiel allergisant.

  • Les substrats sur lesquels poussent les végétaux sont favorables au développement de moisissures qui peuvent aussi être à l’origine de réactions allergiques.

  • L’entretien des plantes est souvent lié à l’utilisation de produits biocides, qui peuvent également avoir un impact sur la santé.

Les sources d’aéroallergènes des plantes à feuillage sont les feuilles, les tiges, la sève et le latex alors que pour les plantes fleuries, ce sont principalement les pollens.

 

 

 

Les bons gestes

En termes de pollution, de bons réflexes, tels qu’une limitation des sources de pollution (chauffe-eau et chaudière entretenus, utilisation réduite de produits chimiques ménagers,…) et une aération régulière des locaux (quelques minutes suffisent chaque jour) permettent d’améliorer la qualité de l’air intérieur.

Une fois ces gestes de base appliqués, il est alors envisageable de déployer des systèmes de remédiation pour contribuer à l’épuration de l’air intérieur.

 

S’agissant des plantes vertes de la maison, quelques précautions sont de mise :

  • J’arrose selon les besoins de chaque plante, et vérifie que le substrat ne soit pas gagné par les moisissures

  • J’évite les soucoupes où l’eau macère durant des jours, surtout sur un sol type moquette ou tapis

  • J’applique les produits de traitement sur mes plantes à l’extérieur de mon logement

 

Pour en savoir plus