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Asthme de l'enfant: le rôle des moisissures

Publié le : 11 December 2020

Asthme de l’enfant : le rôle des moisissures

 

Les moisissures sont des organismes omniprésents dans l’environnement, notamment dans l’air. Si leur présence est naturelle, au même titre que les pollens ou les bactéries, elles n’en ont pas moins des effets sur la santé. Dans un avis publié récemment, l’Anses confirme que les moisissures retrouvées dans l’air ambiant ont des effets avérés sur la santé des plus jeunes, notamment les enfants asthmatiques.

 

Les moisissures, organismes microscopiques dans l’air

Les moisissures sont des champignons microscopiques présents dans la nature et dans l’air extérieur. Elles correspondent à près de 25% des contaminants biologiques de l’air, qui incluent également les pollens, les bactéries, les virus, les fragments de plantes ou d’animaux…

Le développement des moisissures est principalement lié au climat et à la végétation. Leurs sources sont principalement d’origine naturelle mais certaines activités anthropiques, telles que le secteur agricole, les secteurs des déchets et des eaux usées sont également à l’origine de spores de moisissures dans l’air ambiant. En Europe, les concentrations les plus élevées de moisissures dans l’air extérieur sont retrouvées sur la période été-automne (de mai à octobre), en lien avec le cycle de vie des végétaux.

Il existe de nombreuses variétés de moisissures. Quand une colonie se développe, sur les sols ou la végétation par exemple, elle prend l’aspect d’une tache plus ou moins vaste, de couleur blanche, grise, brune, verte ou noire, formée de filaments chargés de spores (structures de survie et de reproduction des moisissures).

Parmi les moisissures les plus fréquentes dans l’air ambiant on retrouve :

  • Cladosporium, présente toute l’année avec des niveaux plus faibles en hiver et plus élevés en été, où il est souvent majoritaire et atteint les niveaux les plus élevés en été (4000 UFC/m3ou plus).

  • Alternaria, présente également toute l’année avec des niveaux plus faibles en hiver et plus élevés en été. Toutefois à des niveaux moins élevés que Cladosporium, avec une concentration maximale de l’ordre de 500 UFC/m3

  • Penicillium et Aspergillus, présentes tout au long de l’année à des niveaux de concentrations ne présentant pas de variation saisonnière et dont la présence peut être liée à des activités professionnelles comme le compostage, les déchèteries et les activités agricoles.

Les spores de moisissures présentes dans l’air ambiant sont en général plus variées et en plus grandes concentrations que les spores détectées dans les environnements intérieurs.

 …et dans l’air intérieur ?

Les moisissures se développent sous certaines conditions, en général dans les endroits obscurs, humides et mal aérés, le plus souvent entre 10 et 30°C. On les rencontre à l’intérieur des habitats humides, dans les salles de bains, les cuisines, les tapisseries, mais aussi sur les fruits, les légumes, le fromage, le pain, les plantes d’intérieur, les aquariums, les vêtements et chaussures en cuir… dont elles utilisent la matière organique comme source de nourriture.

 

Des effets sur la santé

En se reproduisant, les moisissures expulsent des millions de spores qui restent en suspension dans l’air. Ces micro-organismes sont inhalés et peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé :

  • allergie (rhinite, gêne respiratoire, infection des yeux…)

  • irritations des muqueuses (yeux, nez et gorge)

  • altération du système immunitaire

  • toux et difficultés respiratoires

  • apparition ou exacerbation de l’asthme

  • réactions cutanées (urticaire…)

  • troubles nerveux, hépatiques, rénaux, digestifs

Dans un avis rendu public le mois dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, mieux connue sous le nom d’Anses, indique que peu d’études explorant des associations entre les moisissures de l’air ambiant et des effets sur la santé ont été identifiées dans le cadre de ses travaux d’expertise. Les études identifiées documentent en majorité des effets à court terme sur la santé respiratoire et permettent de conclure uniquement quant à l’exacerbation de l’asthme chez l’enfant. Le corpus de données est trop limité pour pouvoir conclure à une association entre une exposition à court et à long terme et l’aggravation de symptômes respiratoires chez l’adulte.

On retiendra que les enfants représentent une fraction importante de la population sensible à l’exposition aux moisissures, plus que les adultes, mais les personnes âgées pourraient également être particulièrement sensibles. Dans l’enfance, les garçons pourraient être plus vulnérables que les filles, mais ces résultats sont à confirmer par d’autres travaux.

En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de définir une concentration en spores fongiques dans l’air ambiant en-dessous de laquelle aucun effet sur la santé n’est attendu pour la population générale.

La prévalence de l’asthme chez l’enfant est située aux alentours de 8 % chez l’enfant d’âge scolaire, faisant de l’asthme la 1re maladie chronique de l’enfant. La maladie connaît une augmentation de fréquence et de sévérité. L’exacerbation d’asthme est l’une des premières causes de consultation aux urgences pédiatriques. (source)

 

 

Les bons gestes

  • En cas de symptômes inhabituels, je prends avis auprès de mon médecin

  • Je préviens les symptômes de l’asthme en évitant l’exposition aux éléments déclencheurs (infections virales, fumée, parfum, pollen, moisissures, acariens…)

  • En cas de traitement, celui-ci est suivi selon les recommandations de mon médecin

 

Pour en savoir plus

  • (Re)lire nos précédentes actus qui abordent le sujet des moisissures en environnement intérieur :

  • Les plantes vertes

 

Source

Avis de l’Anses