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...et si c'était une allergie aux pollens?

Publié le : 02 May 2019

...Et si c'était une allergie aux pollens?

Ces derniers jours, une alerte aux pollens de bouleau a couvert la région Bourgogne-Franche-Comté. L’intérêt de ce type d’information vise à la fois les personnes allergiques mais aussi leurs médecins, en vue de mieux expliquer la survenue de certains symptômes et d’anticiper les traitements de l‘allergie. Pour près de 30 % de la population, les mécanismes de l’allergie aux pollens sont bien connus…

 

Qui est touché par l’allergie aux pollens ?

La prévalence de l’allergie aux pollens varie en fonction de l’âge : elle est plus élevée chez l’adulte jeune que chez les enfants et les personnes âgées.

Les estimations les plus pertinentes de la prévalence de l’allergie aux pollens issues d’enquêtes épidémiologiques menées en France, de 1994 à 2006, sont au plus :

  • de 7 à 20% chez les enfants ;
  • de l’ordre de 30% chez l’adulte.

La prévalence de la pollinose varie également d’une région à l’autre. Cette variation inter-régionale est observée dans les études menées sur le sujet, et elle est liée à la différence de végétation entre les régions, mais également aux intensités des saisons polliniques.

La prédisposition génétique au développement d’une allergie est un facteur de risque important dans le développement des pollinoses. Cependant, la pathologie allergique peut survenir indépendamment de cette prédisposition et peut concerner n’importe quel individu, pour peu qu’il ait subi une exposition suffisamment intense et prolongée.

La pollinose apparaît le plus souvent entre 8 et 20 ans, et diminue avec l’âge. Après 35 ans, la révélation d’une prévalence à l’allergie est rare.

 

 Les mécanismes de l’allergie aux pollens

L'allergie est une réaction immunitaire de défense normale de l'organisme. Elle correspond à une réponse exagérée de l’organisme vis-à-vis d’une substance étrangère : l’allergène.

Le mécanisme de l’allergie se déroule en deux temps :

  • Phase de sensibilisation : au cours d’un premier contact, le système immunitaire identifie la substance comme un allergène

  • Phase allergique : lorsque l’organisme entre de nouveau en contact avec l’allergène, les premiers symptômes allergiques apparaissent, ce sont en fait des reactions de défense de l’organisme.

En présence des allergènes, le système immunitaire d’une personne allergique réagit en libérant des anticorps, à l'origine d’une inflammation des muqueuses. Etre « allergique », c'est donc être excessivement réactif vis-à-vis d'éléments souvent inoffensifs, au contraire des bactéries, virus et parasites.

Pour certaines personnes, le pollen peut s’avérer un allergène. Lorsqu’il entre en contact avec les yeux et le nez des personnes sensibilisées, une réaction est déclenchée. Celle-ci apparaît malheureusement tous les ans pendant la saison pollinique, quand les pollens auxquels les personnes sont allergiques sont présents dans l’air.

 

…de plus en plus d’allergiques ?

Les études épidémiologiques récentes indiquent une augmentation de la fréquence de l’allergie pollinique, peut-être induite par la pollution atmosphérique. La pollinose se développerait par augmentation de l’agressivité des pollens sous l’influence des polluants atmosphériques. La pollution agit de plus sur les voies respiratoires en les fragilisant et en les rendant plus réceptives aux pollens.

 

Tous les pollens ne sont pas dangereux

Pour provoquer une réaction allergique, il faut :

  • Que le pollen soit émis en grande quantité : c’est le cas des plantes anémophiles, dont le pollen est transporté par le vent, telles les graminées, l’ambroisie, le cyprès, le bouleau…

  • Qu’il soit de petite taille : les grains de pollen resteront d’autant plus longtemps dans l’atmosphère, et pourront parcourir de plus grandes distances qu’ils sont petits et légers

  • Qu’il ait un fort pouvoir allergisant : il faut qu’il puisse libérer ses particules protéiques responsables de la sensibilisation

 

Les symptômes

Les pollens provoquent par inhalation, en pénétrant dans les voies respiratoires des individus allergiques, des affections le plus souvent bénignes, parfois sévères, toujours gênantes voire invalidantes :

  • Au niveau du nez : rhinite allergique (irritation et picotements du nez, éternuements à répétition, obstruction et congestion nasale, démangeaisons, altération de l’odorat… la rhinite allergique ressemble souvent à un rhume interminable dont on ne voit pas la fin. C’est en réalité une inflammation du nez)

  • Au niveau des bronches : asthme (toux sans fièvre, gênes respiratoires lors d’un effort ou la nuit… l’inflammation des bronches se traduit par une diminution de leur calibre. Elles deviennent plus fragiles, plus réactives vis-à-vis de l’environnement, pouvant se resserrer brutalement : c’est l’asthme)

  • Au niveau des yeux : conjonctivite allergique (des yeux qui rougissent, picotent et pleurent, des paupières qui gonflent, une sensation gênante de sable dans les yeux…)

  • Au niveau de la peau : urticaire ou eczéma de contact (la peau démange, elle est irritée. Des plaques rouges, des papules (bouton rouge comme une piqûre d’ortie) ou des boutons pointent)

Des maux de tête et une fatigue majorée par des troubles du sommeil peuvent aussi s’installer.

S’ils ne sont pas traités, certains symptômes de l’allergie peuvent s’aggraver et se compliquer en asthme allergique, induisant difficultés respiratoires, avec une sensation d’oppression thoracique, toux sèche ou encore respiration sifflante.

Les médecins savent de mieux en mieux diagnostiquer l’allergie. Il ne faut donc pas hésiter à consulter et il est recommandé de la dépister dès le plus jeune âge.

 

Les traitements

Pour échapper à la crise allergique, le mieux est d’éviter les allergènes. Même si cela n’est pas toujours évident, certains contacts peuvent être réduits. C’est ce que l’on appelle l’éviction de l’allergène.

Si l’éviction se révèle impossible ou insuffisante, selon l’allergie, le médecin peut décider d’un traitement à suivre. Les traitements symptomatiques permettent de soulager les symptômes lors des épisodes allergiques, lorsque les pollens sont présents dans l’air. Des antihistaminiques ou des corticoïdes locaux permettent de calmer l’inflammation, les démangeaisons et l’écoulement nasal. Cependant, leur action est limitée car lorsque l’on arrête ces traitements, les symptômes reviennent.

Pour traiter la cause de l’allergie, il est conseillé aux personnes allergiques de consulter un allergologue en amont de la saison pollinique afin d’effectuer un diagnostic allergique complet, qui se déroule en 3 étapes :

  • Interrogatoire minutieux (conditions de survenue de la crise allergique, type de symptômes…)

  • Examen clinique

  • Tests cutanés

Ce diagnostic peut conduire à la mise en place d’un traitement de désensibilisation ou immunothérapie allergénique lorsque l’allergène est identifié. Dans la plupart des cas, ce procédé traite la cause de la maladie allergique, en habituant peu à peu l’organisme à l’allergène mis en cause.  La désensibilisation s’adresse aux patients motivés, avec des résultats insuffisants aux traitements symptomatiques, souffrant d’une gêne significative. Elle se déroule en 2 phases :

  • Une phase d’initiation qui consiste en une administration de doses croissantes d’allergènes afin de réhabituer l’organisme au(x) pollen(s) responsable(s) de l’allergie

  • Une phase d’entretien qui consiste ensuite à prendre la même dose à intervalles réguliers pendant 3 saisons polliniques successives (administration sous-cutanée ou sublinguale).

 

 

Les bons gestes

En anticipation d’un pic pollinique, la prise d’un traitement prescrit par un médecin ou un allergologue peut limiter les symptômes des personnes allergiques.

Lorsque le pic survient, de nombreuses mesures d’éviction peuvent être prises au quotidien pour limiter les effets de l’allergie aux pollens :

  • aérez votre logement tôt le matin ou en soirée, fermez les fenêtres le reste de la journée
  • évitez les promenades à l’extérieur par temps sec et ensoleillé, surtout entre 9h et 18h
  • portez des lunettes de soleil afin de protéger vos yeux du contact des pollens
  • en voiture, roulez vitres fermées
  • évitez de mettre à sécher le linge dehors
  • rincez vos cheveux avant de vous coucher afin d’éviter le transfert des pollens accumulés en journée sur l’oreiller

En cas de symptômes allergiques, il convient de consulter un médecin ou un allergologue.

 

Pour en savoir plus

 

Nos partenaires dans la surveillance des pollens en Bourgogne-Franche-Comté

 

Sources

  • « Les pollens / Les pollinoses : source de vie sur terre mais aussi cause de maladies » - RNSA / Comité Départemental Contre les Maladies Respiratoires et la Tuberculose du Gard

  • « Réseau National de Surveillance Aérobiologique » - RNSA

  • « Allergique aux graminées » - Stallergènes

  • « Et si c’était une allergie ? » - Asthme et allergies