Tournus | Témoignage Intoxication au monoxyde de carbone : « Sans la présence d’esprit de mon mari, nous n’étions plus là »

Un couple et ses deux enfants viennent de passer 10 heures à l’hôpital pour une intoxication au monoxyde de carbone dans leur logement. Ils témoignent pour inciter les gens à installer un détecteur chez eux.
Florent MULLER - 03 déc. 2020 à 14:54 | mis à jour le 03 déc. 2020 à 19:00 - Temps de lecture :
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Samedi soir, Aurélie et ses deux enfants de cinq ans et 18 mois ont commencé à ressentir des maux de tête après le bain. En voyant leur état, le mari a appelé les pompiers qui ont conduit toute la famille à l’hôpital pour une intoxication au monoxyde de carbone. Consciente d’être passée très près d’un drame, la maman a tenu à témoigner pour que les gens soient au courant de ce danger qui peut être évité avec un simple détecteur.

Mal à la tête, étourdissement et endormissement

« C’était samedi soir. Mon mari était dehors et j’étais dans la salle de bain avec mes deux filles. À un moment, la grande m’a dit qu’elle ne se sentait pas bien. Mais elle ne savait pas dire ce qu’elle ressentait. J’ai commencé aussi à avoir mal à la tête, pendant que la petite s’endormait dans mes bras. Il n’y avait rien d’autre de suspect. Aucune odeur. Il était tard, je pensais juste à de la fatigue. J’ai pris un cachet pour la tête. Lorsque mon mari est rentré et qu’il nous a vus, il a senti que quelque chose n’allait pas et après avoir fait des recherches sur internet, il a appelé les pompiers. Par téléphone, ils nous ont dit d’ouvrir les fenêtres en attendant leur arrivée. Mon mari étant infirmier, c’est sa présence d’esprit qui nous a sauvés. Il a tout de suite fait le lien avec la panne de chaudière que nous avions eu dans la semaine. »

« Dès que les pompiers ont passé la porte, ça s’est mis à biper dans tous les sens »

Quand les pompiers sont arrivés, ils ont sorti les appareils de mesure. « Dès qu’ils ont passé la porte, ça s’est mis à biper dans tous les sens, témoigne Aurélie. Ils ont mis un masque à oxygène à la petite. Comme on ressentait tous des symptômes, ils nous ont conduits à l’hôpital où on a passé 10 heures aux urgences. »

Que s’est-il passé dans cette maison ? Après avoir reçu un plombier, Aurélie a eu la réponse. « La chaudière à gaz s’était arrêtée le lundi d’avant. Nous devions faire l’entretien la semaine suivante. Le plombier était venu et il avait purgé les radiateurs, mais il n’avait noté aucun autre problème. Quand il est revenu après l’incident, il a tout repris. Il a vu qu’elle était un peu encrassée, mais rien d’anormal, selon lui. Par contre, la VMC dans la salle de bain ne marchait plus, et c’est sûrement ce manque de circulation de l’air, combiné avec la panne de chaudière qui a causé cette intoxication. »

Aurélie réalise que si l’incident s’était passé au milieu de la nuit ou si son mari n’avait pas réagi aussi promptement, les conséquences auraient pu être dramatiques. « Nous avons été intoxiqués au premier pallier, avec maux de tête et étourdissement. Selon les médecins, il n’y aura pas de conséquences, mais nous avons des doutes pour la petite qui a pu passer au second pallier qui se caractérise par des pertes de connaissances et des vomissements. »

Dès le lendemain, Aurélie est allée acheter deux détecteurs de monoxyde de carbone. « Tous ceux à qui on en a parlé ont fait la même chose.» Et elle incite tout le monde à faire la même chose. « Ce n’est vraiment pas grand-chose pour sauver sa famille. »