TÉMOIGNAGE Intoxication au monoxyde : une Pontissalienne témoigne : « On a failli mourir »

Intoxiquée au monoxyde de carbone à son domicile, Géraldine Jacquin est en colère. Et veut des réponses.
Willy GRAFF - 19 mars 2015 à 09:49 | mis à jour le 19 mars 2015 à 10:33 - Temps de lecture :

C’EST UNE FEMME « TRÈS COLÈRE », en état de choc, qui tient à raconter sa mésaventure. Dimanche, Géraldine Jacquin et sa sœur ont été transportées à l’hôpital de Pontarlier pour maux de tête violents. Très vite, la piste d’une intoxication au monoxyde de carbone – potentiellement mortel – s’est confirmée.

Cette locataire du 6, rue des Abbatoirs à Pontarlier passera finalement douze heures avec un masque à oxygène. L’état de sa sœur, plus critique, a nécessité un transfert au CHU de Besançon, équipé d’un caisson hyperbare. Mais le pire a été évité.

« Ma sœur a failli mourir dans mes bras. On a failli mourir toutes les deux. Quand Le matin quand elle est sortie de la chambre, elle vacillait, elle avait les yeux ouverts mais fixes, elle ne parlait plus, elle ne répondait plus, elle avait des sortes de spasmes… Moi, je n’étais pas bien du tout non plus. Si j’avais eu un malaise en même temps qu’elle, on était foutu », revit avec douleur Géraldine.

Elle-même avait été hospitalisée à deux reprises dans les jours précédents, déjà pour maux de tête. « On m’avait fait un scanner et une prise de sang, on n’avait rien trouvé. Les médecins m’ont dit que c’était très rare, ils n’ont pas pensé à ça », précise-t-elle. Jusqu’à dimanche.

Géraldine Jacquin peine à se remettre de ses émotions, et exige des explications. « Je ne veux accuser personne à tort », désamorce-t-elle, « mais ce n’est pas un hasard. Ce qui me met en colère, c’est que j’avais signalé plusieurs fois qu’il y avait un problème d’aération de l’appartement ! »

Pas d’entrée d’air dans le logement

Selon elle, l’origine du problème provient de l’installation de la VMC, absente de son logement lors de son arrivée en janvier dernier : « J’ai tout de suite demandé à l’agence de faire le nécessaire. Je ne mets pas en cause l’entreprise qui a procédé à l’entretien de la chaudière en novembre dernier. Mais j’ai de gros doutes sur celle qui a posé la VMC sans se soucier des entrées d’air. Ils ont bouché celle que j’avais dans la salle de bain. »

Les experts en assurance missionnés par Géraldine Jacquin donneront leur avis. « Mais pas besoin d’avoir un bac + 5 pour comprendre. L’air sort, mais ne rentre pas, ou que par porosité ou par-dessous la porte. Ça doit forcément poser problème pour la combustion de la chaudière… »

Traumatisée (« je ne dors plus, j’ai des flashs, je revois ma sœur jumelle en train de me dire qu’elle se sent partir… »), Géraldine Jacquin a été temporairement relogée dans une chambre d’hôte. En attendant que la lumière soit faite et sa sécurité, définitivement assurée.

Une fois le rapport d’expertise en main, la locataire intoxiquée entend solliciter le tribunal pour obtenir réparation. « Et pour que ça n’arrive à personne d’autre », ajoute-t-elle.