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Les effets de la pollution de l'air sur notre santé

Publié le : 02 September 2021

Les effets de la qualité de l’air sur notre santé

 

Mardi 7 septembre prochain sera célébrée la « Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus ». Une journée qui nous rappelle toute l’importance et l’urgence d’améliorer la qualité de l’air car en effet, la pollution atmosphérique constitue le plus grand risque environnemental pour la santé humaine et l’une des principales causes évitables de mortalité et de morbidité dans le monde. L’affaire de tous, en somme…

 

La pollution de l’air et ses effets sur la santé

Depuis les années 1990, des enquêtes interrogent régulièrement les Français sur leur perception des enjeux environnementaux. Entre 2010 et 2019, le réchauffement de la planète et la pollution de l’air se sont imposés comme les principales préoccupations environnementales, loin devant les catastrophes naturelles.

Pour cause, la qualité de l’air représente un enjeu majeur de santé publique. L’air que nous respirons à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments contient différents polluants qui, une fois dans notre corps, peuvent être nocifs pour la santé. La majorité des gaz atteint les alvéoles pulmonaires, les particules quant à elles pénètrent plus ou moins profondément selon leur taille.

Les effets des polluants atmosphériques sont classés en deux groupes :

  • Les effets immédiats (après une exposition de courte durée) : manifestations cliniques, fonctionnelles ou biologiques qui surviennent dans des délais rapides suite aux variations journalières des niveaux ambiants de pollution atmosphérique. Manifestations possibles : sensation d’inconfort, irritations des yeux, des la peau, des muqueuses ou encore des voies respiratoires, toux, conjonctivite, allergie, rhinite, crises d’asthme, gêne respiratoire, exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires (pouvant conduire à une hospitalisation voire au décès) 

  • Les effets à long terme (après des expositions répétées ou continues tout au long de la vie) : les polluants de l’air favorisent la poursuite et/ou l’accroissement d’événements de santé, induisent une surmortalité et une baisse de l’espérance de vie. Contribution possible au développement ou à l’aggravation de cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, troubles neurologiques, troubles du développement, malformation du fœtus, faible poids du nourrisson…

Ces effets dépendent de la nature du polluant (gaz, particules…), de la taille des particules, de nos caractéristiques (âge, sexe…), modes de vie (tabagisme…) et état de santé mais aussi de la durée d’exposition et de la dose inhalée.

En 2013, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’Homme.

Troisième cause de mortalité après le tabac (75 000 décès, source) et l’alcool (41 000 décès, source), 40 000 décès prématurés seraient attribués à la pollution de l’air chaque année en France selon les chiffres de Santé Publique France actualisés pour la période 2016-2019, soit 7% des décès (source). Ce taux de mortalité serait même plus élevé dans les grandes villes qu’en campagne, avec respectivement 13% contre 7 %.

Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas uniquement lors des pics de pollution que notre santé est la plus menacée. En réalité, ce sont les niveaux de pollution que nous respirons tous les jours qui ont les impacts les plus lourds (ce que l’on appelle la « pollution de fond »).

 

Certaines personnes sont plus sensibles et vulnérables à la pollution de l’air

Si l’ensemble de la population est exposé à la pollution de l’air, certaines personnes sont plus vulnérables ou plus sensibles que d’autres à la pollution de l’air, du fait de leur capital santé ou de leur âge. Par rapport à la population générale, ces personnes vont présenter plus rapidement ou plus fortement des symptômes suite à une exposition à cette pollution, que ce soit à court terme ou à long terme.

Sont considérés comme « vulnérables » :

  • Les femmes enceintes car une partie des polluants respirés peut être transmise au bébé

  • Les nourrissons et jeunes enfants car leurs poumons ne sont pas encore complètement formés

  • Les personnes de plus de 65 ans car la capacité et les défenses respiratoires diminuent avec l’âge

  • Les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires car ils sont déjà fragilisés par leur état de santé

  • Les personnes asthmatiques car la pollution peut déclencher ou aggraver la maladie.

Sont considérés comme « sensibles » les personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (personnes diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux).

Certaines personnes, de par leur activité, peuvent également être plus exposées à la pollution de l’air :

  • Les fumeurs car leur appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac

  • Les sportifs car leur activité respiratoire accrue les expose encore plus aux polluants

 

Le coût de la pollution de l’air

En plus d'avoir un impact sur la santé humaine et sur l'environnement, la pollution de l'air a également un coût financier conséquent.

En 2015, une commission sénatoriale avait estimé le coût économique de la pollution de l’air à plus de 100 milliards d’euros par an en France, avec une large part liée aux coûts de santé. (rapport disponible ici)

Dans une récente étude parue en octobre 2020, l’Alliance Européenne de Santé Publique (EPHA) a comparé le coût économique de la pollution de l’air dans 432 villes européennes dont 67 villes françaises. Le coût annuel par habitant varierait dans ces grandes villes françaises entre 450 et 1600€ environ (467€ à Pau et 1602€ à Paris). En Bourgogne-Franche-Comté, où 4 villes ont été étudiées, ce coût représenterait entre 650 et 850€ (706€ à Besançon, 776€ à Chalon-sur-Saône, 652€ à Dijon et 849€ à Montbéliard). Pour faire le calcul, les auteurs de ce rapport ont pris en compte la « valeur monétaire » des morts prématurées, des traitements médicaux face aux affections les plus communes, des journées de travail perdues et des autres coûts sanitaires causés par trois principaux polluants (particules, dioxyde d'azote et ozone).

La France condamnée pour non-respect des seuils réglementaires de qualité de l’air

Dans une décision rendue le 4 août dernier, le Conseil d’Etat a condamné la France à une astreinte financière historique de 10 millions d’euros par semestre. La plus haute juridiction administrative française a estimé que l’Etat n’avait pas été capable d’abaisser les niveaux de pollution de l’air en dessous des normes sanitaires, notamment dans 5 zones concernées par des dépassements de valeurs réglementaires en dioxyde d’azote et en particules fines (Paris, Grenoble, Lyon, Marseille-Aix, Toulouse). Cette décision fait suite à une longue procédure qui a débuté en juillet 2017 et qui portait initialement sur 13 zones concernées par des dépassements. La situation sera réexaminée au début 2022 et pourra, si la situation ne s’est pas améliorée d’ici là, ordonner le paiement d’une nouvelle astreinte de 10 millions d’euros (qui pourra éventuellement être majorée ou minorée) …

 

Une journée dédiée par les Nations Unies

Initiée en 2020 par les Nations Unies, la « Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus » est célébrée le 7 septembre. L’objectif de cet évènement est de sensibiliser le public à tous les niveaux et de promouvoir et faciliter les actions visant à améliorer la qualité de l'air.  

Le thème 2021 met l'accent sur les aspects sanitaires de la pollution de l'air. Axé sur la nécessité d'un air sain pour tous, ce thème englobe aussi les changements climatiques, la santé humaine et celle de notre planète, ainsi que les objectifs de développement durable. Cette journée sert d'appel à l'action pour aligner les efforts de tous et revendiquer le droit à un air pur.

 

 

Les bons gestes

En cas de pic de pollution :

  • En cas de dépassement de seuil d’information, je limite les efforts physiques d’intensité élevée (jogging, sports collectifs…) si je suis sensible ou vulnérable

  • En cas de dépassement de seuil d’alerte, j’évite les efforts physiques si je suis sensible ou vulnérable, sinon je réduis simplement les activités physiques d’intensité élevée.

Toute l’année :

  • Je m’informe sur la qualité de l’air

  • Je limite les déplacements dans les zones où l’air est pollué (par exemple, pas d’activité physique le long des axes routiers très fréquentés aux heures de pointes)

  • Atteint d’une affection chronique que la pollution de l’air ou les pollens peut exacerber, j’ai toujours mon traitement à portée de main

  • Je m’informe auprès de mon médecin en cas d’inquiétude sur ma santé ou celle de mes enfants

  • J’adopte les bonnes pratiques pour limiter la pollution de l’air, par exemple :

    • J’effectue mes petits trajets à pieds ou à vélo

    • Je favorise les transports en commun

    • Je ne brûle pas mes déchets verts, je préfère le compost ou la valorisation en déchetterie

    • Je suis équipé d’ampoules basse consommation

    • J’éteins la lumière lorsque je quitte une pièce

    • Mon habitat est isolé pour éviter les fuites thermiques

    • Mon poêle à bois est labellisé « Flamme verte » (limite les émissions de particules dans l’air extérieur)

    • Je brûle du bois de bonne qualité : bûches, plaquettes et granulés certifiés

    • J’entretiens régulièrement mes installations de chauffage et de production d’eau chaude

    • Je ne fume pas à l’intérieur

    • J’active ma hotte lorsque je cuisine

    • Sans oublier d’aérer mon logement au quotidien !

    • etc…

 

Pour en savoir plus