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...Des pesticides dans mon jardin?

Publié le : 16 May 2019

...Des pesticides dans mon jardin?

 

Ils ne se retrouvent pas seulement dans les eaux de boisson, les nappes phréatiques ou encore les aliments : les pesticides sont également présents dans l’air que nous respirons. Vaste famille de produits, le plus souvent de synthèse, on peut leur trouver une utilité au jardin. Pourtant, il existe des alternatives pour éviter l’emploi de pesticides et ainsi moins s’exposer…

 

Une vaste famille de produits

Les produits phytosanitaires, plus communément appelés « pesticides », regroupent l’ensemble des produits, naturels ou de synthèse, susceptibles de contrôler, d’attirer, de repousser ou de détruire des organismes vivants considérés comme nuisibles, durant la production, le stockage ou la commercialisation de produits agricoles, de denrées alimentaires, ou de bois.

Sous le terme de pesticides, plusieurs familles sont différenciées selon leurs actions. Les trois types de produits phytosanitaires les plus utilisés sont :

  • les herbicides, destinés à la destruction des mauvaises herbes;

  • les insecticides, qui s’attaquent aux insectes;

  • les fongicides, utilisés pour éradiquer champignons, mais aussi bactéries et virus.

 

Des utilisations jusque dans les jardins particuliers

L’usage agricole des pesticides (grandes cultures, viticulture, arboriculture) est le plus connu. Les produits phytosanitaires sont pourtant utilisés dans bien d’autres domaines: voies ferrées, aires de loisirs (golfs, hippodromes…) ou encore jardins particuliers. Auparavant utilisés aussi dans l’entretien espaces verts, routes et trottoirs, leur utilisation fait désormais l’objet d’une une interdiction (en vigueur depuis le 1er janvier 2017).

De nombreux produits de traitement utilisés par les jardiniers et les agriculteurs sont rapportés à l’intérieur des habitations par leurs occupants et leurs animaux domestiques, ou lors de la simple aération des locaux. Ces résidus sont remis en suspension et peuvent perdurer sur les sols, notamment les moquettes et les tapis.

 

Loi Labbé :

Depuis le 1er janvier 2017, l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse dans les espaces publics (parcs et jardins, forêts, voiries, certains cimetières…) est interdite et la vente de ces produits ne peut plus se faire en libre-service.

Depuis le 1er janvier 2019, l’utilisation des produits phytosanitaires par les particuliers est interdite, seuls les produits d’origine naturelle étant disponibles à la vente.

 

Des effets sur la santé…

La famille des pesticides regroupe un nombre très important de substances dont la toxicité et les effets sur la santé sont variables :

  • Certains sont peu toxiques mais extrêmement persistants. Ces produits deviennent alors dangereux du fait de leur accumulation dans les organismes et dans l’environnement.

  • D’autres sont très toxiques à court terme et peuvent provoquer des intoxications aigües, notamment chez les utilisateurs.

Les pesticides peuvent provoquer des atteintes dermatologiques, neurologiques, hépatiques, cardiovasculaires, respiratoires et neurodégénératives. Ils peuvent aussi être responsables de troubles du système immunitaire ou reproductif. Enfin, ils peuvent être cancérigènes et tératogènes, c’est-à-dire responsables de malformations sur les fœtus.

Par ailleurs, à la toxicité de ces matières actives peut s’ajouter celle des solvants et autres additifs, qui se traduisent le plus souvent par une irritation plus ou moins intense des voies de contacts (peau, yeux, voies respiratoires, tube digestif).

 

… et sur l’environnement

L’utilisation accumulée de pesticides engendre une dégradation lente et progressive de la biodiversité des sols agricoles. De nombreux animaux s’intoxiquent avec les pesticides: moineaux, abeilles, poissons… Par ailleurs, certains composés tels les insecticides nuisent à l’activité d’organismes essentiels pour la fertilité des sols, comme les bactéries, champignons, algues, vers de terre, insectes... Pour autant, certaines espèces deviennent de plus en plus résistantes, encourageant l’application de produits plus concentrés, plus toxiques et/ou en plus grande quantité.

La rémanence de ces composés dans l’environnement peut varier de quelques heures ou jours à plusieurs années. Certains sont même classifiés en tant que Polluants Organiques Persistants (POP) : ils persistent pendant des années dans l’environnement et se retrouvent dans la chaine alimentaire de par leurs facilités d’accumulation dans les graisses (caractère « lipophile »).

 

 

 

Les bons gestes

Des gestes simples et beaucoup de bon sens permettent de se passer des pesticides au jardin :

  • Pour lutter contre les mauvaises herbes :

    • Je désherbe de manière mécanique, manuelle ou thermique

    • Je verse de l’eau bouillante (eau de cuisson) sur les mauvaises herbes de la terrasse et de l’allée

    • Je fais des tontes hautes (6 à 8cm) des gazons (pour limiter les germinations d’herbes indésirables et l’envahissement par la mousse)

    • J’aère le sol à l’aide d’un scarificateur pour lutter contre la mousse

    • Pour les allées sablées ou gravillonnées, j’installe une membrane géotextile qui empêchera les herbes indésirables de pousser et laissera pénétrer l’eau.

 

  • Pour lutter contre les maladies :

    • Je choisis des variétés horticoles et potagères résistantes

    • Je varie les cultures d’une année à l’autre pour éviter l’épuisement du sol et rompre le cycle des parasites

    • Je coupe les feuilles et tiges malades et les jette à la poubelle (ni dans le compost ni laissées au sol pour éviter toute contagion)

    • J’arrose au pied des plantes, pas directement sur leurs feuilles ou leurs fleurs

 

  • Pour lutter contre les ravageurs :

    • Je fais les bonnes associations de plantes ou le « compagnonnage » pour repousser les insectes indésirables

    • J’utilise des produits naturels ou à très faible toxicité (purins de plantes, cendres, soufre, savon noir…), si possible écolabellisés

    • Je pose des colliers anti-fourmis en cas de présence de fourmis, car elles favorisent le maintien des pucerons

    • J’installe des filets de protection contre les vers, chenilles, altises…

    • Je favorise la présence de prédateurs naturels (hérisson, perce-oreille, coccinelle, crapaud, mésange, lézard…) : fleurs toute l’année, paillis, haies variées, murets en pierre, petite mare, nichoirs et mangeoires…

    • Je place sous châssis ou cloches (en verre ou en plastique) mes jeunes plants dont les limaces sont friandes

 

  • Pour entretenir mon sol :

    • J’enrichis mon sol avec des apports de compost mûr ou des « engrais verts »

    • Je ne laisse pas un sol nu : je le recouvre de paille, d’écorces, de tontes de gazon ou de broyat de branches (c’est bon pour l’aération et la souplesse du sol et ça limite le dessèchement et la prolifération des mauvaises herbes, et ça contribue à fertiliser le sol)

 

Si je dois malgré tout recourir à un pesticide chimique :

  • J’utilise un produit adapté à la lutte contre les insectes ou maladies

  • Je ne dépasse pas les doses recommandées

  • Je ferme correctement les emballages

  • Je porte des gants et un masque pour traiter, voire une combinaison

  • Je ferme les portes et fenêtres de mon logement pendant le traitement

  • Je ne pulvérise pas par temps venteux

  • Je me lave les mains après le traitement

  • Je change de chaussures et de vêtements en rentrant dans mon logement

  • Enceinte, je ne manipule pas de pesticides au cours de ma grossesse !

 

Pour en savoir plus