Asthme : 7 raisons surprenantes qui peuvent déclencher une crise

Publié par Elena Bizzotto  |  Mis à jour le par Johanna Amselem

Les allergies ne sont pas les seuls facteurs capables de déclencher ou d’aggraver les symptômes de l’asthme. Asthme prémenstruel, asthme d'effort, asthme provoqué par une émotion trop forte ou un médicament… 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) compte près de 235 millions d’asthmatiques dans le monde. Une grande partie de ces personnes souffre aussi d’allergies, notamment aux pollens, aux acariens, à la poussière, aux animaux et aux moisissures, qui peuvent déclencher les symptômes et provoquer une crise.

Pendant ces attaques, les muscles des voies respiratoires se serrent, la muqueuse gonfle, s’irrite et produit un mucus plus épais, et la respiration devient sifflante, difficile et handicapante au quotidien. Mais l’allergie n’est pas la seule cause à connaître pour prévenir les crises. Voici quelques autres raisons.

Les règles

Chez certaines femmes, les symptômes de l’asthme peuvent s’aggraver à l’approche ou au moment du cycle menstruel. Cette aggravation est liée aux variations hormonales. En cause : les estrogènes qui rendent les voies respiratoires plus sensibles.

Pour traiter cet asthme prémenstruel, on peut prescrire une prise d'antileucotriènes. La contraception orale atténue également les changements du débit expiratoire de pointe et l'hyperréactivité bronchique.

Les émotions

Le stress, une forte colère, une peur soudaine ou n’importe quelle autre émotion forte peuvent entraîner une crise d’asthme. L’imagerie cérébrale a prouvé le lien entre les émotions et les réactions inflammatoires. Il serait donc recommandé aux asthmatiques d’éviter les situations anxiogènes. Plus facile à dire qu’à faire…

Le sport

L’activité physique, surtout par temps froid, est parfois risquée pour les asthmatiques. Il existe aussi une forme d’asthme particulière qui se manifeste en pratiquant une activité physique et appelée asthme d'effort.

Pour autant, le sport n'est pas contre-indiqué. Au contraire : pratiqué en respectant quelques règles de sécurité, il permet de limiter le stress et de mieux contrôler les symptômes. Mais certaines disciplines sont à éviter. Parmi celles fortement déconseillées : la plongée sous-marine avec bouteilles, le jogging, la piscine, à cause du chlore qui peut aggraver l’asthme, ainsi que le ski et le patinage.

Le but est d’éviter d’associer une hyperventilation, un effort, et de l’air froid, qui augmentent les risques de crise. La pratique d’un sport modérément intense qui ne demande pas beaucoup de souffle est vivement conseillée, au moins au début. Si la personne asthmatique est allergique au pollen, il est préférable d’éviter les sports d’extérieur pendant la période du rhume des foins, ainsi que les jours de pics de pollution.

Pensez aussi à vous échauffer pendant quinzaine de minutes pour ouvrir les bronches correctement. Le début et la fin de l’activité doivent se pratiquer de façon progressive, afin d’éviter l’effort brutal.

Demandez conseil à votre médecin pour choisir l'activité sportive adaptée à votre état. Il pourra aussi si besoin vous prescrire du salbutamol, un médicament autorisé chez le sportif asthmatique, à prendre avant et, éventuellement, pendant l’effort.

En vidéo : Qu'est-ce que l'asthme d'effort ?

Les aliments

Dans des cas plutôt rares, l’asthme peut être provoquée par une réaction allergique à certains aliments comme les noix, le lait, les crustacés, les poissons, les œufs, le blé, le soja et certains additifs. Les jeunes enfants sont particulièrement à risque.

L’air pollué

Les particules toxiques présentes dans l’air pollué liées à la combustion, à l’incinération, au trafic automobile peuvent aggraver les symptômes de l’asthme. Le lien a été établi, mais les chercheurs ne sont pas encore en mesure d’en expliquer la raison exacte.

Les médicaments

Certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les bétabloquants, ainsi que des traitements utilisés en cardiologie ou en ophtalmologie, peuvent aggraver l’asthme. Demandez conseil à un professionnel de santé pour trouver les traitements adaptés à votre situation.

La nuit

Des chercheurs ont identifié l'influence du système circadien et ont découvert un rôle clé de l'horloge biologique dans l'asthme dans une étude. Les résultats ont été publiés en septembre 2021 dans The Proceedings of the NAtional Academy of Sciences.

"Nous avons observé que les personnes qui souffrent du pire asthme en général sont celles qui souffrent le plus d'une baisse de la fonction pulmonaire la nuit. Nous avons également constaté que ces résultats sont importants sur le plan clinique car, lorsqu'ils sont étudiés en laboratoire, l'utilisation d'inhalateurs bronchodilatateurs axés sur les symptômes était jusqu'à quatre fois plus fréquente pendant la nuit circadienne que pendant la journée", résume l'auteur co-correspondant Steven A. Shea, professeur et directeur de l'Oregon Institute of Occupational Health Sciences.