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Qualité de l'air intérieur: les bonnes (ré)solutions

Publié le : 09 January 2020

Qualité de l’air intérieur : les bonnes (ré)solutions

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’air à l’intérieur de nos logements peut s’avérer plus pollué qu’à l’extérieur… et d’après l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) notre environnement intérieur serait même 5 à 10 fois plus pollué que l’environnement extérieur ! Avec près de 80% de notre temps passé en espaces clos, il apparaît évident de porter une attention toute particulière à la qualité de l’air intérieur… Et si on démarrait l’année du bon pied en adoptant dès maintenant les bonnes résolutions ?

 

Une problématique relativement récente

Les recherches sur la qualité de l'air intérieur ont démarré dans les années 70 : à la suite du premier choc pétrolier, les bâtiments, pour des raisons d’économies d’énergie, sont devenus plus étanches et moins perméables, et c'est aux Etats-Unis que l'on a entendu parler pour la première fois de « formaldéhyde » et de « pollution de l'air intérieur » dans les mobil-homes. En France la prise de conscience date de près de 20 ans et cette problématique est désormais perçue comme un enjeu de santé publique :

  • En 2001, l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI) a été créé afin de mieux cerner cette problématique via la collecte de données, et de proposer des mesures d'amélioration.

  • En 2004, le premier Plan National Santé Environnement (PNSE) avait pour objectif essentiel l'amélioration de la qualité de l’air intérieur.

  • En 2009, le PNSE 2 prévoyait 4 mesures phares sur ce sujet (étiquetage sanitaire des produits de construction et de décoration, réduction de l'exposition aux substances les plus préoccupantes dans les crèches et les écoles, développement de conseillers en environnement intérieur et poursuite du programme de lutte contre l'habitat indigne).

  • En 2013, le gouvernement publiait un Plan de la Qualité de l’Air Intérieur (PQAI) comprenant 26 actions inscrites dans le PNSE 3.

 L’élaboration d’un plan national santé environnement (PNSE), sa déclinaison en régions et sa mise à jour tous les cinq ans ont été inscrites dans le code de la santé publique (article L. 1311-6 du code de la santé publique). La publication du PNSE 4 (2020-2025) est attendue pour le début de l’année 2020.

 

Beaucoup de temps en environnements intérieurs

En France, nous passons en moyenne 20 à 22 heures par jour à l'intérieur de milieux clos (travail, école, maison, transports,…), dont 16 au domicile.

Selon les études menées par l'OQAI, sur ces 16 heures, il est possible d’allouer 39 % du temps dans la chambre à coucher, 12 % dans le séjour/salon et 11 % dans la cuisine. Notre lieu d’habitation apparaît donc prioritaire dans la problématique de la qualité de l'air intérieur.

 

Des sources de pollution multiples

Comme à l’extérieur, les sources de pollution de l’air intérieur sont multiples, et résultent pour la plupart de nos activités ou des éléments qui constituent cet espace. Cependant, à la différence de l’environnement extérieur, cet espace est clos, ce qui permet aux polluants de s’accumuler plus facilement.

Les polluants de l’air intérieur trouvent diverses origines, comme nos activités, les matériaux de construction, d’ameublement et de décoration, les produits de consommation courante… en plus des transferts de pollution extérieure.

Parmi les polluants les plus couramment rencontrés :

  • Les polluants physiques : particules fines (fumée de tabac, ménage, poêle à bois, combustion de bougies…), fibres (dalles de sol, plafond), radon (sous-sol), etc…

  • Les polluants chimiques : composés organiques volatils (fumée de tabac, produits d’entretien et de bricolage, matières plastiques…), formaldéhyde (meubles en contreplaqué, combustion de l’encens, cosmétiques…), pesticides (entretien des plantes intérieures, traitement du bois, anti-moustiques…), monoxyde de carbone (combustions), etc…

  • Les polluants biologiques : moisissures (pièces humides, plantes d’intérieur…), bactéries, virus, allergènes respiratoires (pollens, animaux domestiques…), etc…

 

Les effets sur la santé

Les premiers affectés par la pollution intérieure sont souvent les personnes les plus vulnérables, comme les enfants ou les personnes âgées. Les troubles de santé potentiellement associés à une mauvaise qualité de l’air intérieur sont nombreux et variés, et comprennent notamment les pathologies du système respiratoire (rhinites, bronchites). Une mauvaise qualité de l'air intérieur peut conduire au développement de cancers, lors d’expositions de longue durée à une pollution de l'air intérieur.

A contrario, une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un bâtiment a un effet positif démontré sur la diminution du taux d’absentéisme, le bien-être des occupants, ainsi que sur l’apprentissage des enfants. (source)

Le « syndrome des bâtiments malsains »
Défini par l’OMS comme « excès de plaintes et de symptômes non spécifiques [céphalées, troubles de la concentration] survenant chez les occupants de bâtiments non industriels », il pourrait concerner 30% des bâtiments dans le monde : domiciles, lieux de travail, d’apprentissage, de soin, d’accueil, de loisir…. Bien que le problème ait un caractère multifactoriel, la qualité de l'air est soupçonnée d'en être l'une des causes.

 

 

Les bons gestes

La pollution de l’air intérieur est une réalité mais pas une fatalité : les moyens de la contrer existent. Ils portent à la fois sur la conception des bâtiments, sur l'utilisation de matériaux adaptés et sur le comportement et l'éducation des occupants :

  • aérer régulièrement (même en hiver) est la première des solutions pour évacuer les polluants intérieurs

  • ventiler pour renouveler l’air en assurant une circulation générale et permanente

  • identifier et agir sur les sources de pollution pour éliminer durablement les polluants

 

Pour chaque pièce ou chaque activité, les bons réflexes sont pour la plupart faciles à mettre en œuvre et peu voire pas du tout coûteux, par exemple :

  • Je ne bouche pas les entrées d’air et nettoie régulièrement les aérations et ventilations du logement

  • Je fais contrôler le fonctionnement de mes appareils de chauffage

  • Je sors du logement pour fumer

  • J’enlève régulièrement la poussière

  • Je respecte les précautions et modes d’emploi des produits ménagers

  • Je nettoie fréquemment les draps, couettes, oreillers et aère régulièrement la literie

  • J’enclenche la hotte de ventilation pendant la cuisson des repas

  • J’aère après une douche ou un bain, pendant ou après avoir cuisiné, pendant le séchage du linge… pour éviter la condensation de l’eau sur les surfaces (murs, meubles, …)

  • J’évite d’allumer des bâtonnets d’encens, des bougies, du papier d’Arménie, ou toute autre source de combustion

  • J’évite les parfums d’intérieur ou les sprays

  • J’évite d’effectuer des travaux en hiver où il est difficile d’aérer pendant de longues plages horaires

  • Je porte des protections adaptées (masque, lunettes) lorsque je ponce

  • J’évite toute activité abrasive (ponçage ou forage) sur des matériaux susceptibles de contenir des fibres d’amiante

  • Je ne fais pas tourner inutilement le moteur de mon véhicule à l’intérieur de mon garage

  • Je traite mes plantes d’intérieur à l’extérieur

  • Je limite la circulation des animaux de compagnie, notamment dans les chambres

  • etc…

 

Pour en savoir plus