Insee Flash Bourgogne-Franche-ComtéEn Bourgogne-Franche-Comté, les températures moyennes ont augmenté de 0,7 à 1,6 °C en 50 ans

Xavier Tribout, David Brion, Insee

En 50 ans, les températures moyennes annuelles ont augmenté de 0,7 à 1,6 °C en Bourgogne-Franche-Comté, selon la station météorologique de Météo France parmi les 15 disposant des relevés nécessaires. C’est une hausse d’en moyenne 1,3 °C sur la région et c'est en août et en décembre que le thermomètre marque les plus fortes augmentations avec respectivement + 2,3 et + 2,1 °C. Le réchauffement est plus prononcé depuis les années 80.

Sur l’ensemble de la décennie 2009 à 2018, la température atteint 10,8 °C en Bourgogne-Franche-Comté en moyenne et sur 31 stations météorologiques. Les villes les plus au sud de la région bénéficient de températures plus clémentes, alors que le climat est plus rigoureux en altitude dans le massif du Jura, en particulier à Mouthe (Doubs). L’année 2018 a été la plus chaude de la décennie avec 12,0 °C en moyenne.

Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté
No 85
Paru le :Paru le24/06/2019
Xavier Tribout, David Brion, Insee
Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté No 85- Juin 2019

Au cours des 50 dernières années, le thermomètre a beaucoup fluctué en Bourgogne-Franche-Comté, avec parfois des températures variant sensiblement entre une année et la suivante (pour comprendre). Ainsi par exemple, 1961 fut plus douce que 1962 de pratiquement 2 °C à Mâcon, Châtillon-sur-Seine et Mouthe. À l’inverse, 2013 y fut plus fraîche que 2014, de 1,5 °C (figure 1).

Figure 1Hausse des températures, notamment depuis les années 80Températures moyennes annuelles de 1959 à 2018 dans trois stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

en °C
Hausse des températures, notamment depuis les années 80 (en °C)
Année Mâcon Mâcon – Moyenne glissante Châtillon-sur-Seine Châtillon-sur-Seine – Moyenne glissante Mouthe Mouthe – Moyenne glissante
1959 12,1 10,8 6,6
1960 11,2 9,9 5,6
1961 12,0 10,7 6,4
1962 10,1 8,8 4,5
1963 9,7 11,0 8,8 9,8 4,8 5,6
1964 11,0 10,8 10,0 9,6 5,7 5,4
1965 10,6 10,7 9,5 9,6 5,0 5,3
1966 11,2 10,5 10,1 9,4 5,5 5,1
1967 11,2 10,7 10,0 9,7 5,9 5,4
1968 10,6 10,9 9,7 9,8 5,4 5,5
1969 10,6 10,8 9,6 9,8 4,8 5,3
1970 10,7 10,9 9,7 9,8 5,1 5,4
1971 10,5 10,7 9,8 9,7 5,5 5,3
1972 10,5 10,6 9,3 9,6 5,5 5,3
1973 10,6 10,6 9,4 9,6 5,4 5,3
1974 11,4 10,7 10,2 9,7 6,6 5,6
1975 11,0 10,8 9,8 9,7 5,6 5,7
1976 11,5 11,0 10,4 9,8 5,6 5,7
1977 11,2 11,1 10,1 10,0 6,2 5,9
1978 10,5 11,1 9,4 10,0 5,4 5,9
1979 10,9 11,0 9,7 9,9 5,7 5,7
1980 10,4 10,9 9,4 9,8 5,0 5,6
1981 11,1 10,8 10,1 9,7 5,4 5,5
1982 11,6 10,9 10,9 9,9 6,4 5,6
1983 11,3 11,1 10,5 10,1 6,2 5,7
1984 10,8 11,1 9,8 10,1 5,2 5,6
1985 10,2 11,0 9,2 10,1 5,5 5,7
1986 10,7 10,9 9,6 10,0 5,9 5,8
1987 10,6 10,7 9,6 9,7 6,4 5,8
1988 11,8 10,8 10,7 9,8 6,7 5,9
1989 11,8 11,0 10,9 10,0 7,2 6,3
1990 11,9 11,4 10,7 10,3 7,1 6,7
1991 11,4 11,5 9,8 10,3 6,5 6,8
1992 11,6 11,7 10,5 10,5 7,3 7,0
1993 11,2 11,6 10,0 10,4 7,0 7,0
1994 12,7 11,8 11,4 10,5 8,3 7,2
1995 12,1 11,8 10,7 10,5 7,1 7,2
1996 11,0 11,7 9,4 10,4 6,3 7,2
1997 12,2 11,8 10,7 10,4 7,3 7,2
1998 11,7 11,9 10,3 10,5 6,0 7,0
1999 12,1 11,8 10,9 10,4 6,5 6,6
2000 12,6 11,9 11,2 10,5 6,8 6,6
2001 12,0 12,1 10,6 10,7 6,8 6,7
2002 12,5 12,2 11,3 10,8 7,0 6,6
2003 13,0 12,4 11,5 11,1 7,0 6,8
2004 11,9 12,4 10,3 11,0 6,3 6,8
2005 11,9 12,3 10,4 10,8 5,7 6,6
2006 12,5 12,4 11,1 10,9 7,0 6,6
2007 12,3 12,3 10,7 10,8 6,8 6,6
2008 11,8 12,1 10,3 10,6 6,4 6,4
2009 12,4 12,2 10,6 10,6 6,6 6,5
2010 11,3 12,1 9,4 10,4 5,6 6,5
2011 13,1 12,2 11,5 10,5 7,4 6,6
2012 12,4 12,2 10,7 10,5 7,0 6,6
2013 11,6 12,2 10,2 10,5 6,1 6,5
2014 13,2 12,3 11,6 10,7 7,6 6,7
2015 13,3 12,7 11,4 11,1 7,4 7,1
2016 12,3 12,6 10,7 10,9 7,1 7,0
2017 12,8 12,6 11,0 11,0 7,0 7,0
2018 13,7 13,1 11,9 11,3 8,1 7,4
  • La moyenne glissante est un lissage des données pour mieux faire apparaître les tendances. Il s’agit ici d’une moyenne mobile sur 5 ans.
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Figure 1Hausse des températures, notamment depuis les années 80Températures moyennes annuelles de 1959 à 2018 dans trois stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

  • La moyenne glissante est un lissage des données pour mieux faire apparaître les tendances. Il s’agit ici d’une moyenne mobile sur 5 ans.
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Une tendance à la hausse

Au-delà de ces variations ponctuelles, les températures sont en augmentation depuis 50 ans. Sur les 15 stations météorologiques disposant des relevés nécessaires, la température moyenne s’est élevée de 1,3 °C entre la décennie 1959-1968 et celle de 2009-2018. Elle est ainsi passée de 9,6 à 10,9 °C. C’est depuis le milieu des années 80 que le réchauffement a été plus rapide, le thermomètre a pris un degré de plus.

En 50 ans, la hausse du thermomètre est plus marquée, + 1,6 °C, à Mâcon, Arc-et-Senans, Combeaufontaine et Luxeuil (figure 2). Elle est soutenue également à Besançon, + 1,4 °C, mais plus modérée à Dijon-Longvic, + 0,9 °C. C’est à Saint-Symphorien de Marmagne qu’elle est la plus contenue, + 0,7 °C.

Figure 2En 50 ans, hausse des températures d’en moyenne 1,3 °CÉcart sur 50 ans entre les températures annuelles moyennes de 15 stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

en °C
En 50 ans, hausse des températures d’en moyenne 1,3 °C (en °C)
Température annuelle moyenne
Station Département sur 2009-2018 écart 1959-1968 / 2009-2018
Mâcon Saône-et-Loire 12,6 + 1,6
Arc-et-Senans Doubs 11,9 + 1,6
Combeaufontaine Haute-Saône 10,8 + 1,6
Luxeuil Haute-Saône 11,0 + 1,6
Château-Chinon Nièvre 10,7 + 1,5
Mont-Saint-Vincent Saône-et-Loire 10,6 + 1,5
Pontarlier Doubs 9,1 + 1,4
Mouthe Doubs 7,0 + 1,4
Besançon Doubs 11,6 + 1,4
Savigny-les-Beaune Côte-d’Or 12,0 + 1,2
Nevers-Marzy Nièvre 11,6 + 1,1
Châtillon-sur-Seine Côte-d’Or 10,9 + 1,1
Dijon-Longvic Côte-d’Or 11,7 + 0,9
Vesoul Ville Haute-Saône 11,4 + 0,9
Saint-Symphorien de Marmagne Saône-et-Loire 11,1 + 0,7
Ensemble des 15 stations météorologiques 10,9 + 1,3
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Les températures à la hausse pour la plupart des mois de l’année

Cette hausse des températures, constatée en 50 ans, s’est traduite sur pratiquement tous les mois de l’année (figure 3). C’est en août et en décembre que l’augmentation est la plus sensible, respectivement + 2,3 et + 2,1 °C. Elle est plus modérée en septembre et octobre, + 0,6 et + 0,5 °C. Seul le mois de février enregistre sur la dernière décennie une température moyenne plus basse qu’en 1959-1968, avec – 0,5 °C.

Figure 3En 50 ans, les mois d’août plus chauds de 2,3 °CÉcart sur 50 ans entre les températures moyennes mensuelles de 15 stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté – Écart entre 2009-2018 et 1959-1968

en °C
En 50 ans, les mois d’août plus chauds de 2,3 °C (en °C)
Mois Écart 2009-2018 / 1959-1968
janvier 1,7
février -0,5
mars 1,0
avril 1,1
mai 1,2
juin 1,5
juillet 1,9
août 2,3
septembre 0,7
octobre 0,5
novembre 1,8
décembre 2,1
ensemble 1,3
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Figure 3En 50 ans, les mois d’août plus chauds de 2,3 °CÉcart sur 50 ans entre les températures moyennes mensuelles de 15 stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté – Écart entre 2009-2018 et 1959-1968

  • Source : Météo France ; traitement Insee

2018, la plus chaude de la décennie

Sur les dix dernières années, de 2009 à 2018, la température atteint en moyenne 10,8 °C en Bourgogne-Franche-Comté dans les 31 stations météorologiques ayant enregistré cette information. L’année 2018 a été la plus chaude avec 12,0 °C en moyenne et 2010 la plus fraîche avec 9,5 °C.

Les températures varient nettement au cours de l’année (figure 4). Les mois de juillet sont les plus chauds : la température atteint en moyenne 19,7 °C. Viennent ensuite ceux d’août, 19,3 °C, et de juin, 17,7 °C. À l’inverse, les mois de janvier sont les plus frais, 2,2 °C, suivis par février, 2,5 °C, et décembre, 3,4 °C.

Juillet 2015 a été le mois le plus chaud de la décennie, 22,1 °C, et février 2012 le plus froid, - 1,8 °C.

Figure 4Juillet le mois le plus chaud, janvier le plus fraisTempératures moyennes durant la décennie 2009-2018 dans les stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

en °C
Juillet le mois le plus chaud, janvier le plus frais (en °C)
Mois Moyenne des 31 stations météorologiques Mâcon Mouthe
janvier 2,2 3,6 -1,9
février 2,5 4,0 -1,7
mars 6,7 8,5 2,8
avril 10,5 12,5 6,7
mai 13,7 15,8 10,0
juin 17,7 20,0 13,8
juillet 19,7 21,8 15,7
août 19,3 21,4 15,2
septembre 15,6 17,5 11,8
octobre 11,4 13,0 8,0
novembre 7,0 8,2 3,4
décembre 3,4 4,5 -0,6
ensemble 10,8 12,6 7,0
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Figure 4Juillet le mois le plus chaud, janvier le plus fraisTempératures moyennes durant la décennie 2009-2018 dans les stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

  • Source : Météo France ; traitement Insee

Douceur au sud de la région, fraîcheur en altitude

Les températures sont également très variables d’un endroit de la région à l’autre. Des villes les plus au sud de la région comme Mâcon, Saint-Pierre-le-Moûtier, Lons-le-Saunier bénéficient des températures les plus clémentes, la moyenne annuelle dépassant les 12 °C (figure 5).

Elles sont à l’inverse plus fraîches dans d’autres villes notamment dans le Doubs, en particulier en altitude dans le massif du Jura : 7,0 °C à Mouthe, 8,2 °C à Labergement, 8,6 °C à Charquemont. C’est d’ailleurs à Mâcon que le thermomètre est monté le plus haut au cours de la décennie, 24,9 °C en moyenne sur l’ensemble de juillet 2015 et à Mouthe qu’il est descendu le plus bas, - 6,2 °C en février 2012.

Les températures moyennes relevées à Besançon et Dijon-Longvic sont d’un niveau intermédiaire et comparables, autour de 11,6 °C. Toutefois, en moyenne sur la décennie, le thermomètre monte un peu plus en juin et juillet sur Dijon, et descend davantage en novembre et décembre.

Figure 5Mâcon, ville où la température moyenne est la plus élevéeTempératures durant la décennie 2009-2018 dans les stations météorologiques de Bourgogne-Franche-Comté

en °C
Mâcon, ville où la température moyenne est la plus élevée (en °C)
Station météorologique Département Température
Moyenne 2009-2018 du mois le plus frais sur 2009-2018 du mois le plus chaud sur 2009-2018
Mâcon Saône-et-Loire 12,6 0,0 24,9
Saint-Pierre-le-Moûtier Nièvre 12,5 0,1 23,1
Lons-le-Saunier Jura 12,1 -1,3 24,1
Dole Jura 12,1 -0,7 23,9
Savigny-lès-Beaune Côte-d’Or 12,0 -0,4 23,7
Bucey-les-Gy Haute-Saône 12,0 -1,0 23,9
Arc-et-Senans Doubs 11,9 -1,2 23,9
Aillant Yonne 11,7 0,0 22,1
Montbard Côte-d’Or 11,7 -0,4 22,1
Dijon-Longvic Côte-d’Or 11,7 -0,7 23,6
Nevers-Marzy Nièvre 11,6 -0,2 21,6
Besançon Doubs 11,6 -1,2 23,1
Charolles Saône-et-Loire 11,5 -1,6 23,0
Vesoul Haute-Saône 11,4 -2,1 23,2
Moutiers Yonne 11,2 -0,5 21,2
Dornes Nièvre 11,2 -0,9 21,5
Premery Nièvre 11,2 -0,5 21,5
Saint-Symphorien de Marmagne Saône-et-Loire 11,1 -0,7 22,3
Luxeuil Haute-Saône 11,0 -2,5 22,4
La Guiche Saône-et-Loire 11,0 -1,7 22,7
Châtillon-sur-Seine Côte-d’Or 10,9 -1,3 21,8
Combeaufontaine Haute-Saône 10,8 -2,0 22,0
Château-Chinon Nièvre 10,7 -1,6 21,6
Mont-Saint-Vincent Saône-et-Loire 10,6 -2,1 23,1
Besain Jura 9,9 -4,2 21,8
Pontarlier Doubs 9,1 -4,6 20,9
Pierrefontaine Doubs 9,1 -4,6 20,1
Levier Doubs 8,7 -4,6 19,5
Charquemont Doubs 8,6 -5,0 19,5
Labergement Doubs 8,2 -5,2 19,2
Mouthe Doubs 7,0 -6,2 18,0
Ensemble des 31 stations météorologiques 10,8 -6,2 24,9
  • Source : Météo France ; traitement Insee

Pour comprendre

Les données utilisées dans cette étude sont les températures mensuelles moyennes de Météo France mesurées dans ses stations météorologiques. Les analyses effectuées sur les températures de la dernière décennie portent sur 31 stations de Bourgogne-Franche-Comté qui ont effectué des mesures sans discontinuité de janvier 2009 à décembre 2018. Les analyses comparant les températures entre 2009-2018 et 1959-1968 portent sur 15 stations qui disposent de l’information sans discontinuité sur ces périodes.

La température quotidienne est calculée en faisant la moyenne entre la température minimale et maximale de la journée. La température mensuelle moyenne correspond sur le mois à la moyenne des températures quotidiennes. Les températures annuelles moyennes sont mesurées en pondérant les températures mensuelles par le nombre de jours de chaque mois.