Le mot « biodiversité », contraction de « biologique » et « diversité », désigne la variété des formes de vie sur Terre. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux. Au sens large, le concept de biodiversité, ou diversité biologique, désigne la variété et la variabilité du monde vivant. Les scientifiques distinguent 3 niveaux d’organisation :
La diversité écologique (les écosystèmes, les milieux de vie)
La diversité spécifique (les espèces, y compris l’espèce humaine)
La diversité génétique (les gènes).
La biodiversité actuelle est le produit de la longue et lente évolution du monde vivant sur l’ensemble de la planète, les premiers organismes vivants connus datant de près de 3,5 milliards d’années.
Bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, ce concept, apparu dans les années 1980, a reçu une véritable popularisation dans le monde politique et dans la société en 1992 lors du sommet de la Terre (à Rio de Janeiro) où, pour la première fois, on a pris conscience, à une échelle planétaire, de la dégradation de la nature.
Un « GIEC » de la biodiversité
En 2012, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un groupe d'experts intergouvernemental, a été lancée par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) pour conseiller les gouvernements sur cette thématique.
La biodiversité offre des biens irremplaçables et indispensables à notre quotidien : l’air que nous respirons, la nourriture et l’eau que nous consommons, les médicaments qui nous soignent, et toutes ces matières naturelles que l’on retrouve dans notre habitat ou nos vêtements (bois, coton, soie…).
Lorsqu’ils sont en bonne santé, les milieux naturels et les espèces nous rendent des services inestimables, par exemple :
Les tourbières, les forêts ou encore les océans séquestrent le carbone et contribuent ainsi à lutter contre le changement climatique
La pollinisation, la fertilité des sols… certaines espèces, notamment les insectes, nous permettent d’avoir des fruits et légumes dans nos assiettes
Les végétaux, en particulier dans les milieux humides, contribuent à une épuration naturelle de l’eau
Les milieux humides protègent le littoral contre l'érosion, et atténuent l'intensité des risques naturels comme les crues et les inondations
Les milieux naturels et les espaces végétalisés dans les villes structurent nos paysages et sont indispensables à notre bien-être…
(source : Ministère de la transition écologique)
Dans la plupart de nos activités, nous interagissons avec les écosystèmes et autres espèces : pour se nourrir, se soigner, se loger, se déplacer, travailler, produire ou encore se divertir, nous bénéficions de ressources naturelles, des services écosystémiques et du non-usage de la nature.
A l’instar du changement climatique, la responsabilité de l’homme dans le déclin de la biodiversité a été établie. Les pressions exercées sur les écosystèmes et les espèces ne peuvent plus être supportées, qu’il s’agisse de ceux et celles de notre territoire, mais aussi dans le reste du monde. En effet, compte tenu de son niveau de consommation élevé, de la croissance démographique et de l’insuffisance de matières premières sur son territoire, la France importe des matières premières issues d’autres régions du monde. Elle utilise ainsi indirectement des terres situées dans d’autres régions du monde et exerce ainsi une pression sur leurs écosystèmes : consommation de ressources, disparition d’habitats naturels, dont la déforestation des forêts tropicales, perte de carbone…
Dans le monde, 75% des milieux terrestres, 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés et 1 million d’espèces sont menacées d’extinction. Le rythme de disparition est 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction : on parle d’une sixième extinction de masse des espèces. Parmi les pressions exercées :
La destruction des milieux naturels : la destruction et la fragmentation d’habitats naturels tels les forêts, zones humides, prairies… sont liées à l’urbanisation, au développement des infrastructures de transport, à l’exploitation forestière ou encore l’agriculture
La surexploitation des ressources : la surpêche, la déforestation, le braconnage… peut entraîner une diminution des populations d’espèces et entraîner des répercussions sur tout l’écosystème
Pollution : les pollutions de l’eau, des sols et de l’air mais aussi lumineuse et sonore peuvent nuire à la santé des écosystèmes et des espèces qui y vivent
Le changement climatique : les changements de température, les sécheresses, les inondations et les incendies de forêt modifient les conditions de vie des espèces, les forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie. La modification de la répartition géographique des espèces entraîne celle de la chaîne alimentaire.
Les espèces invasives : l’introduction d’espèces exotiques envahissantes (EEE) dans des écosystèmes dont elles ne sont pas originaires peut nuire aux espèces locales
Il est important de comprendre les causes de la disparition de la biodiversité pour pouvoir prendre des mesures efficaces pour protéger les espèces et les écosystèmes menacés.
(sources : Ministère de la transition écologique et Youmatter)
En France métropolitaine, 14% des mammifères, 24% des reptiles, 23% des amphibiens et 32% des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire, tout comme 19 % des poissons d’eau douce. La nécessité d’agir concerne l’ensemble de la société et interpelle autant l’individu que les cadres juridique, économique, politique, socio-culturel et technologique.
La biodiversité est l’affaire de tous. En adoptant des modes de consommation durables et écologiques, chacun peut œuvrer en faveur de la biodiversité. Par exemple :
Au quotidien
Je limite l’utilisation de ma voiture individuelle et préfère les transports en commun, les modes doux, le covoiturage…
Je limite ma consommation d’énergie avec un habitat isolé, des appareils électroménagers classe A, des ampoules basse consommation, une installation de chauffage entretenue, un combustible de bonne qualité…
Je choisis des produits en bois ou papier issus de forêts gérées durablement
Je trie mes déchets
Je réduis l’éclairage extérieur nocturne
Au jardin
Je ne brûle pas mes déchets verts, je les valorise : broyage, paillage, compostage…
Je limite l’utilisation de produits chimiques et adopte des pratiques d’entretien naturelles
Je préfère une haie végétale plutôt qu’un grillage, mur ou panneaux de jardin
Je sème une jachère fleurie
J’installe un hôtel à insectes, un refuge pour oiseaux, un tas de branches pour crapauds et hérissons…
Pour mieux agir en faveur de la biodiversité, il est essentiel de bien la connaître ! Il existe de nombreux programmes de collecte de données sur les espèces et les habitats, certains s’appuyant sur la participation du public, comme Vigie-Nature. Depuis 2012, l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) propose des indicateurs pour éclairer des questions de société concernant la biodiversité. (source)
(Ré)écouter le podcast « La météo de l’air » sur Radio Omega
Comprendre en vidéo ce qu’est la biodiversité et l’enjeu de la préserver