Qu'est-ce que la biodiversité ?

Définition

La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.

Bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, ce concept n’est apparu que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro (1992) reconnaît pour la première fois l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.

Les bénéfices de la biodiversité

La biodiversité répond directement aux besoins primaires de l’Homme en apportant oxygène, nourriture et eau potable. Elle contribue également au développement des activités humaines en fournissant matières premières et énergies.

Dans le domaine de la recherche, nombre d’inventions ont vu le jour en observant et en imitant les formes ou le fonctionnement des êtres vivants. C’est aussi une ressource extraordinaire pour le monde médical. La morphine (pavot) ou l’aspirine (saule blanc) sont deux exemples très connus de remèdes issus de la nature.

En agriculture, la biodiversité est primordiale ; la contribution des animaux pollinisateurs ou des organismes participant au renouvellement des sols n’est plus à démontrer.

Si la nature est un formidable réservoir pour l’Homme, elle protège aussi des risques environnementaux. Par exemple, la préservation et la restauration de prairies inondables permettent de diminuer l’impact des inondations en absorbant l’eau. Ce surplus d’eau alimente par la suite les nappes souterraines et pourra être utilisé lors de période de sécheresse.

Poisson-clown bistré (Amphiprion melanopus) et son inséparable anémone. Crédit photo : Thomas Vignaud
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Blanchissement corallien, un phénomène de dépérissement des coraux : lorsqu'ils sont stressés, les coraux expulsent leurs algues symbiotiques, perdent leur couleur et blanchissent. Crédit photo : Julien Wickel / Lagonia
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État et menaces de la biodiversité

De par l’étendue de son espace maritime et la diversité de ses habitats, la France abrite l’un des patrimoines naturels les plus riches du monde.

Alors que la métropole est championne d’Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères, les collectivités d’Outre-mer abritent 10 % des récifs coralliens mondiaux.

Mais cette richesse est de plus en plus menacée. Ainsi, selon l’Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable.

Les activités humaines sont responsables de cette érosion de la biodiversité.

 

    Cinq facteurs majeurs influent sur la diversité biologique :

    • La conversion de milieux naturels en milieux artificiels est la cause principale de la destruction et du morcellement des écosystèmes. Par exemple, en construisant des barrages sur les cours d’eau, l’homme perturbe la libre circulation et le cycle de reproduction de certaines espèces animales.
    • Les pollutions de l’air, du sol, de l’eau mais aussi lumineuse et sonore affectent tous les aspects de l’environnement. Par exemple, le plastique pollue les milieux et touche tous les organismes qui les peuplent.
    • La surexploitation des ressources compromet gravement le fonctionnement des écosystèmes et leur renouvellement. Malgré la réforme de la politique européenne commune de la pêche (2014), quatre stocks de poissons sur dix exploités en France ne le sont pas de manière durable.
    • Le changement climatique influe sur les cycles de vie de l’ensemble des êtres vivants. Il impacte également la répartition géographique des espèces et donc la chaîne alimentaire. Les écosystèmes sont d’excellents thermomètres des effets du changement climatique, et leur gestion doit prendre en compte les évolutions constatées.
    • L’introduction volontaire ou involontaire par l’homme d’espèces exotiques envahissantes (EEE) impacte tous les milieux et territoires. La menace est particulièrement forte dans les îles des collectivités d’outre-mer ou dans les îles des Outre-mer qui concentrent 74 % de ces espèces. Depuis 2018, elles font l’objet d’une règlementation nationale.

    L'IPBES 

    Du 29 avril au 4 mai 2019, plus de 130 experts mondiaux de l’IPBES se sont réunis à Paris. Ensemble, ils ont établi un rapport sur l’état mondial de la nature et proposé des pistes de solutions pour enrayer son déclin.  C’est la première fois qu’une telle synthèse scientifique était réalisée. La publication de leurs conclusions contribue à une prise de conscience collective et la mise en place d’actions concrètes en faveur de la biodiversité.

    Quelles initiatives pour protéger la biodiversité ?

    Afin d’enrayer l’érosion de la biodiversité, différentes solutions existent et sont mises en œuvre. Parmi elles, la création d’espaces protégés qui ont pour vocation de préserver les écosystèmes. Certains d'entre eux permettent le développement de manière durable des activités économiques ou de loisirs.

    Les parcs naturels marins, les sites Natura 2000, les réserves de chasse et de faune sauvage ou les parcs nationaux de France sont quelques exemples de ces espaces protégés. Par ailleurs, plus de 7000 espèces de faune et de flore bénéficient d’un statut de protection légale. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer.

    Sur le terrain, 1 700 inspecteurs de l’environnement veillent au respect de la protection de la nature. Ils luttent contre le braconnage, le trafic d’espèces protégées, participent à une meilleure connaissance des espèces et assurent leur suivi sanitaire pour empêcher la propagation d’épidémies animales.

    Concernant le prélèvement des espèces, la pratique de la chasse est désormais mieux encadrée pour permettre un renouvellement naturel de la faune sauvage. Quand une espèce en surpopulation comme le sanglier menace la biodiversité, ses quotas de prélèvement sont augmentés. Ce principe s’appelle la gestion adaptative des espèces.

    Les espèces de tortues présentes dans le monde sont toutes menacées (menaces naturelles ou anthropiques). A Mayotte, la menace la plus importante est celle du braconnage. Ici, opération de ramassage de carapaces de tortues braconnées organisée par le REMMAT (Réseau d'échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines). Crédit photo : Katia Ballorain / OFB

    En matière d’aménagement du territoire,  la séquence « éviter-réduire-­compenser » vise la prise en compte des enjeux environnementaux dans le développement de projets. Il s’agit d’éviter toute atteinte aux milieux naturels, à défaut de les réduire, et en dernier lieu, de les compenser.

    Les sciences participatives offrent la possibilité à chacun de devenir acteur de la préservation de la nature tout en améliorant la connaissance utile aux chercheurs. Par exemple, la réalisation d’Atlas de la biodiversité communale est une démarche qui permet de mobiliser les citoyens et les élus autour d’un inventaire de la biodiversité d’un territoire.

    La mobilisation de l’ensemble des acteurs de la société s’organise également à travers l’initiative « Engagés pour la nature » a vu le jour en 2019. Elle a pour objectif de faire émerger, reconnaître et accompagner les plans d’actions en faveur de la biodiversité émanant de collectivités, entreprises, associations et fédérations…

    Au quotidien, la biodiversité est l’affaire de tous. En adoptant des modes de consommation durables et écologiques, chacun peut œuvrer en faveur de la biodiversité.