Sapin de Noël : naturel ou artificiel ?

 

Ce mois-ci, l’hiver s’installe pour de bon et une atmosphère de fêtes de fin d’année envahit les environnements intérieurs : guirlandes, lumières, boules, couronnes et… l’incontournable sapin ! Invariablement la question se pose : naturel ou artificiel ? D’un point de vue environnemental, la question fait débat et la réponse n’est pas forcément tranchée. Alors pour un sapin de Noël plus « vert » que jamais, voici quelques éléments d’appréciation…

 

Le sapin naturel

Les forêts de Bourgogne-Franche-Comté regorgent de beaux spécimens de sapins, mais ceux qui sont coupés pour Noël sont issus de plantations agricoles et produits spécifiquement pour l’occasion. Au cours de leur croissance, les arbres, notamment les plus jeunes, consomment le dioxyde de carbone de l'atmosphère, responsable de près de 70% de l'effet de serre. Revers de la médaille, la réduction de la diversité biologique liée à la monoculture dans ces zones peut perturber l'écosystème. Pour avoir une belle couronne (branches du bas) sur un sapin, il faut que la plantation soit bien propre, ce qui peut nécessiter l’emploi de désherbants.

Pour assurer leur croissance, les arbres captent le CO2 présent dans l’atmosphère (c’est le processus de photosynthèse). Dans le cycle de vie d’un arbre naturel, les impacts environnementaux interviennent essentiellement durant son transport. Une analyse du cycle de vie (Ellipsos Inc., Québec 2009), prenant en compte toutes les phases de fabrication/production jusqu’au recyclage/élimination, en passant par le transport, a révélé qu'un arbre naturel générerait environ 3 kg de gaz à effet de serre par an, contre près de 8 kg pour un arbre artificiel (48,3 kg pour la totalité de sa durée de vie, estimée à 6 ans dans cette étude). Pour avoir des émissions équivalentes avec une voiture de classe compacte, il faudrait parcourir 125 et 322 kilomètres respectivement, toujours selon cette étude. Pour limiter cet impact, il faut privilégier les sapins cultivés en France. Leur production se fait principalement dans le Morvan et le Jura.

Certains supermarchés et grandes jardineries stockent et vendent des sapins parfois un mois avant la date de coupe habituelle, obligeant les producteurs à pulvériser ces arbres avec des produits fixateurs, pour coller les aiguilles et ainsi maintenir les sapins artificiellement en forme. La période de coupe qui garantit un sapin de qualité a lieu la première quinzaine de décembre. Mieux vaut donc attendre la période adéquate pour ramener le sapin à la maison et ainsi éviter d’introduire des composés indésirables dans votre environnement intérieur.

Par ailleurs, certains sapins ont un aspect floqué ou givré : ces effets sont obtenus par l’emploi de colle ignifuge (à base d'eau et de ouate de cellulose et/ou de fibres de coton) ou de peinture. Renoncer à ces artifices évitera l’introduction en intérieur de substances polluantes.

Les fêtes terminées, le sapin de Noël pourra être replanté, transformé en copeaux de bois ou composté. De nombreuses communes organisent leur collecte en vue de les valoriser ensuite, dans leurs espaces verts. Dans certaines communes du littoral, les sapins de Noël sont collectés et utilisés pour stabiliser les dunes de sable. Parfois certains éleveurs de chèvres ou de moutons collectent quelques sapins pour leurs animaux qui trouvent vitamines et oligo-éléments dans les aiguilles. (Attention ! tous les arbres de Noël ne se valent pas et peuvent s’avérer toxiques pour les animaux. C’est l’éleveur qui décide d’en mettre à disposition de ses animaux ou non.)

 

Le sapin artificiel

Parmi les 6 millions de sapins vendus chaque année, 5 millions sont des sapins végétaux. Le million restant concerne les sapins artificiels, qui seront réutilisés d’une année à l’autre.

Les sapins naturels sont pour la plupart coupés, transportés et stockés durant plusieurs semaines avant d’être installés dans nos logements. Durant cette période, des moisissures peuvent se développer sur ces arbres, et une fois à l’intérieur, elles peuvent provoquer une réaction allergique chez les personnes sensibles. C’est ce qu’on appelle le « syndrôme du sapin de Noël ». Toutefois, un sapin artificiel, s’il est recouvert d’une couche de poussière, peut aussi déclencher de l’asthme.

Les sapins artificiels sont principalement fabriqués en aluminium et en plastique, et sont majoritairement importés de Chine. Leur processus de production est coûteux en énergie et émetteur de gaz à effet de serre. L’analyse du cycle de vie révèle qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur le changement climatique qu’un sapin de Noël naturel.

Le PVC qui compose les sapins artificiels dégage des phtalates. Ces substances, couramment utilisées pour assouplir les matières plastiques, sont toxiques. Avec le vieillissement du sapin, le PVC produit de la poussière. Même si celle-ci est inerte, c’est-à-dire sans toxicité spécifique, elle peut présenter une dangerosité de par les particules extrêmement fines qui la composent et qui peuvent pénétrer profondément dans l’appareil pulmonaire. Enfin, ces sapins sont généralement traités avec un retardateur de flamme, dont les effets toxiques ne sont pas encore tous connus.

 

…L’alternative sans sapin ?

Certains sapins originaux sont réalisés à base d’objets récupérés : carton, vieux journaux, cintres, bouteilles plastiques ou en verre, tissus, rondins de bois… Vous pouvez également décorer vos plantes d’intérieur !

 

 

 

Les bons gestes

Je préfère le sapin naturel :

 

Je suis plutôt sapin artificiel :

 

 

En savoir plus

 

Sources