S’agissant de pollution de l’air, il n’est pas rare que les recommandations données à la population l’invitent à « privilégier les activités modérées » ou d’ « éviter les activités physiques et sportives intenses ». En effet, les sportifs figurent parmi les catégories de population particulièrement exposées à la pollution de l’air, de par leur activité respiratoire accrue. Lors d’une séance d’endurance, la quantité d’air inhalée augmente : un coureur consomme 5 à 10 fois plus d’air qu’au repos. L’air… et les polluants qu’il contient ! Et si en plus en courant, la respiration se fait par la bouche, l’air aspiré échappe donc au filtre naturel des voies nasales. En somme, un sportif en plein exercice inhale plus de polluants qu’au repos.
On respire environ 15000 litres d’air par jour. En toute logique, cette moyenne est augmentée lors des séances de sport, où l’on a plutôt tendance à hyperventiler.
Parmi les principaux polluants de l’air ambiant figurent les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone, le dioxyde de soufre, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les Composés Organiques Volatils (COV)... Ces polluants peuvent avoir une origine naturelle, mais sont bien souvent le fait des activités humaines (trafic routier, chauffage, industrie, chantiers…).
La présence de ces composés dans l’air que nous respirons peut provoquer des effets sur la santé : maux de tête, irritation des muqueuses ou des voies respiratoires, difficultés à respirer, toux, bronchite, asthme, allergies, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, accident cardiovasculaire... D’après l’Organisation Mondiale pour la santé (OMS), la baisse d’espérance de vie serait de 8 à 10 mois en Europe, en lien notamment avec la pollution aux particules fines.
Les répercussions sur la santé et le bien-être au quotidien peuvent donc être conséquentes.
Peu d’études confirment la dangerosité d’un exercice effectué dans un cadre soumis à la pollution de l’air. Les bienfaits du sport sont bien connus : prévention des pathologies chroniques, du cancer, du retard du vieillissement, des maladies neuro-dégénératives...
D’après une majorité de spécialistes, l’inactivité physique apparaît bien plus néfaste pour la santé que le maintien d’une dépense physique en milieu pollué. En règle générale, les risques ne justifient donc pas que l’on stoppe tout entraînement pendant les périodes de pic de pollution, en veillant cependant à bien choisir les horaires de sortie pour limiter l’exposition.
J’évite d’arpenter les lieux les plus pollués et je fuis les axes routiers fréquentés
Je préfère les espaces verts, les bois, les chemins de campagne...
En ville, je privilégie les petites rues résidentielles plutôt que les grands axes
Je cours tôt le matin, en dehors des heures de pointe, ou le dimanche, lorsque la pollution de l’air n’est pas à son maximum
Je pars après une averse, lorsque la pluie a nettoyé l’atmosphère
Je respecte les recommandations sanitaires (particulièrement si je souffre d’asthme, de diabète ou d’insuffisance pulmonaire).
J’évite les séances trop longues et trop intenses, notamment le fractionné, au profit de séances lentes qui n’augmenteront pas trop ma fréquence respiratoire
Je ne dépasse pas la limite respiratoire de mon expiration nasale (le passage de l’air par le nez tient lieu de filtre)
Je prends de la hauteur, je cours sur les zones les plus élevées de la ville
J’évite les fonds de vallées en montagne et les « rues canyons » en centre-ville
Je marche de temps en temps pour réduire mon débit et ma fréquence respiratoires, et ainsi faire décroître ma consommation d’oxygène
Je peux opter pour une séance en salle… à condition que celle-ci soit bien ventilée !