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L’odeur de l’essence : à éviter

Publié le : 19 May 2022

L’odeur de l’essence : à éviter

 

Les odeurs sont reconnues comme l’une des premières sources de nuisance et de mauvaise qualité de l’air. Pourtant, certaines odeurs, même si elles démontrent bien la présence de polluants atmosphériques, sont appréciées. C’est le cas de celle de l’essence, à laquelle il conviendrait mieux de ne pas trop s’exposer…

 

 Une odeur familière…

Le nez, inclus dans le système olfactif, est la première barrière naturelle dans le système respiratoire et empêche certains polluants atmosphériques de pénétrer dans l’organisme.

Le système olfactif tout entier permet aussi à l’Homme de reconnaître quelques 10 000 senteurs différentes à des concentrations infimes et de distinguer les bonnes odeurs des mauvaises.

Il prévient alors la présence de certains polluants atmosphériques, bien que les mauvaises odeurs ne soient pas un critère de toxicité. En effet, certains composés peuvent être complètement inodores et pourtant dangereux pour la santé, comme c’est le cas pour le monoxyde de carbone. À contrario, certains composés en très faible quantité dans l’air peuvent avoir une odeur perceptible, alors qu’ils sont présents à des niveaux bien en-deçà des seuils de toxicité (c’est le cas notamment du H2S, à l’odeur d’œuf pourri, surveillé par Atmo autour de certaines installations industrielles).

Certains composés odorants, en dépit de leur toxicité, sont parfois très appréciés par certains nez. C’est le cas de l’essence où l’on retrouve du benzène, un hydrocarbure aromatique qui mime des parfums agréables. Le benzène est un liquide incolore, très volatil et très inflammable qui dégage une odeur particulière instantanément perçue par le nez grâce à la rapide évaporation du benzène. Ce polluant, appartenant au groupe des Composés Organiques Volatils (COV), est grandement utilisé dans la fabrication de substances chimiques. L’intérêt de l’ajouter dans l'essence est d’améliorer les performances du moteur.

On trouve du benzène dans l’air extérieur (émissions du transport routier, activités industrielles, résidentielles et tertiaires) mais aussi dans les lieux clos (tabagisme, cuisson des aliments, chauffage (hors chauffage électrique), bougies, encens, produits d’entretien et de construction…).

 

… parfois appréciée

Malgré sa dangerosité, le benzène dégage une odeur parfois appréciée. À l’heure actuelle, deux hypothèses sont avancées pour expliquer ce paradoxe :

  • Le système olfactif étant en lien avec la mémoire et les émotions, apprécier une odeur d’essence peut être dû à un souvenir agréable, comme des moments passés en famille à réparer la voiture dans le garage ou un trajet pour les vacances qui passe par un cargo où règne cette odeur d’essence si particulière.

    Ce lien entre parfum et mémoire, nommé « phénomène Proust », suggère que les personnes qui apprécient l’odeur de l’essence aient un souvenir agréable relié à l’odeur du benzène.

  • La seconde piste pour expliquer ce phénomène est basée sur l’anatomie : une fois inhalé, le benzène (et autres hydrocarbures) inhibe notre système nerveux et entraîne alors une sensation d’euphorie temporaire. Les nerfs s’engourdissent et activent ainsi le circuit de la récompense qui sécrète alors de la dopamine : l’hormone du plaisir.

 

… mais dangereuse pour la santé

La pollution de l’air est l’un des principaux risques sanitaires qui règnent dans les stations-service, où l’odeur des carburants est omniprésente. Les vapeurs libérées à l’utilisation des pompes sont potentiellement dangereuses : elles contiennent des composés organiques volatils (COV) dont du benzène, qui contribuent à une mauvaise qualité de l’air et qui présentent un risque pour la santé de ceux qui les respirent. D’autant que le benzène est considéré comme « cancérogène avéré pour l’homme » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

D’après les Fiches Médico Professionnelles, les effets du benzène sur la santé sont une réalité dans les stations-service : « Les niveaux d'exposition au benzène sont généralement inférieurs à la VME (Valeur Moyenne d’Exposition) mais la constatation épidémiologique d'un excès de leucémies au voisinage des stations-service prouve à l'évidence la réalité d'une exposition. » (source)

Les effets du benzène sur la santé sont particulièrement nocifs et peuvent persister dans le temps. Selon la dose, divers symptômes neurologiques peuvent survenir : maux de tête, nausées, vertiges, somnolence, confusion, convulsions, coma voire mort. Il peut aussi affecter les cellules sanguines (provoquant leucémies, benzolisme…), attaquer la moelle osseuse (qui produit les cellules sanguines) et le système immunitaire.

Depuis 1998, les stations-services sont tenues de respecter des normes de sécurité et d’hygiène définies par la Commission Européenne. Ainsi, elles sont dans l’obligation de s’équiper d’un système de récupération des vapeurs de carburants qui permet d’économiser plusieurs tonnes d’émissions de COV chaque année. (source)

 

Les bons gestes

  •  J’évite de respirer trop longtemps les vapeurs des carburants
  • En station-service, j’évite de renverser du carburant et j’évite de marcher dedans quand il y en a par terre

  • Je tiens mon nez à distance de mon véhicule lorsque j’ouvre la trappe du carburant

  • Lorsque je vais remplir des jerricans à la pompe, je les transporte toujours bien fermés, qu’ils soient vides ou pleins

  • Lorsque je fais le plein de mes outils thermiques (tondeuse, débroussailleuse, tronçonneuse…), je le fais à l’extérieur ou dans un garage bien ventilé

  • Je stocke mes jerricans dans un endroit bien aéré et ventilé, bouchons bien fermés

  • Je m’assure de la bonne étanchéité de la porte entre le garage et les lieux de vie de mon logement

  • Je m’assure de l’absence de fuite de carburant de mon véhicule

  • J’entretiens le filtre de mon habitacle si ma voiture en est équipée

 En conduisant

  • J’aère l’intérieur de mon véhicule autant que possible
  • Si cela est possible, je me tiens à distance du véhicule qui me précède
  • J’évite les activités susceptibles de polluer mon habitacle, par exemple le tabagisme (même si les vitres sont ouvertes)

 

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