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La qualité de l’air est aussi dans les fournitures scolaires

Publié le : 11 August 2022

La qualité de l’air est aussi dans les fournitures scolaires

 

Dans 3 semaines tout pile, les écoliers (re)partiront sur le chemin de l’école. Dans la liste de fournitures transmise par l’école ou l’établissement, figurent colles, peintures, stylos, feutres cahiers, classeurs… Autant d’objets qu’ils aiment triturer, mâchouiller, sucer, renifler… Problème : certaines fournitures scolaires (ou de bureau) contiennent parfois des substances chimiques préoccupantes, et ne sont pas soumises à une réglementation spécifique protectrice pour les enfants. Heureusement, pour repérer les produits les moins polluants pour l’environnement, l’air de la salle de classe ou encore le coin bureau de sa chambre, il existe quelques bons gestes…

 

La qualité de l’air des salles de classe

Un élève passe au moins 5h par jour dans l’enceinte de sa salle de classe. Cette dernière est en moyenne 8 fois plus polluée que l’extérieur et peut atteindre des pics de pollution élevés. En effet le mobilier, les revêtements de sol et les produits d’entretien dégagent des substances toxiques, comme l’ont montré plusieurs études menées par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI). Les fournitures à base d’encre, de colles ou encore de plastique peuvent également dégager des produits chimiques : solvants, métaux lourds (chrome hexavalent, cadmium, nickel, plomb…), COV (formaldéhyde, chloroforme, toluène, benzène…), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP),  phtalates, nitrosamine, perfluorés, colorants, bisphénol A, isothiazolinones et autres conservateurs, colorants, parfums...

Ces substances sont susceptibles d’être inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, et peuvent pour certaines d’entre elles entraîner des effets sur la santé (certaines de ces substances sont connues pour leurs propriétés allergisantes, irritantes ou encore cancérogènes).

Les enfants figurent parmi les plus sensibles et les plus vulnérables à la pollution de l’air. Ils sont par ailleurs dans une période particulièrement à risque en matière d’exposition à des produits cancérigènes ou à des perturbateurs endocriniens (substances susceptibles d’induire une puberté précoce, l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, des troubles de la fertilité ou encore des maladies cardiovasculaires…).

 

Des étiquettes peu bavardes

Comme l’indique Le Figaro dans son article du 6 juillet dernier, lire les étiquettes des fournitures est peut-être complexe et fastidieux, mais cela reste utile. Attention cependant, en matière de fournitures scolaires cela ne suffit pas : les fabricants n’ont pas d’obligation à signaler les substances chimiques contenues dans leurs produits, et certains sont plus transparents que d’autres... parfois au mépris de leur propre intérêt! Le fait qu’une étiquette indique la présence de substances potentiellement problématiques ne signifie donc pas que le produit concerné est pire que le produit voisin qui ne précise rien sur son étiquette... (Source)

 

Pour un meilleur encadrement

La plupart des fournitures scolaires ne relèvent d’aucune réglementation ou directive européenne et n’ont aucune obligation de marquage CE à la différence des jouets par exemple. Tout récemment, le 7 juillet dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié une expertise pour mieux encadrer la présence de substances dangereuses dans les fournitures scolaires. L’association souhaite que la réglementation relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE, déjà appliquée aux peintures, feutres et crayons de couleur) soit étendue aux fournitures scolaires en France voire en Europe. Aucun texte n’encadrant leur composition et leur fabrication, l’Anses invite les fabricants à prendre en considération les comportements des utilisateurs, comme le « machouillage », dans la conception de leurs produits.

Pour renforcer l’encadrement de ces produits, l’Anses préconise de surveiller les produits du marché et d’effectuer des prélèvements réguliers. Des essais qui pourraient être menés par des associations de consommateurs, des organismes publics ou des laboratoires de recherche. Les résultats permettraient ainsi de mieux connaître la composition des produits présents sur le marché et d’en évaluer les potentiels risques pour la santé.

Du point de vue de la qualité de l’air, l’Anses souligne l’utilité de recouper les campagnes de suivi de la qualité de l’air dans les établissements scolaires réalisées sous l’égide de l’OQAI avec les substances d’intérêt identifiées dans les fournitures scolaires.

 

 

Les bons gestes

D’une façon générale, le choix des fournitures scolaires présente les mêmes axes de réflexion que les produits du quotidien.

Pour le choix de mes fournitures scolaires, je privilégie :

  • Papier et cahiers :

    • Label FSC (issu de forêts gérées durablement)

    • Ecolabel européen (impact réduit lors de la fabrication du papier, de la consommation d’eau au rejet de substances polluantes)

    • Cahier à spirale ou broché (pas de colle)

  • Produits contenant du plastique (protège-cahiers, règles, compas…) :

    • Norme NF Environnement, qui certifie que le produit a été éco-conçu (le fabricant a limité l’usage de solvants, de plastiques potentiellement toxiques et de substances irritantes telles les COV)

  • Crayons et stylos :

    • Sans parfum

    • Préférer les feutres à base d’eau ou des crayons surligneurs à la place des surligneurs fluo

    • En bois non vernis

    • En matière recyclée

    • Rechargeable

    • Feutres à l’eau

  • Gomme :

    • En caoutchouc naturel

    • Non teintée

    • Avec un emballage papier

  • Colle :

    • Sans solvant

    • Sans parfum

    • A eau ou à base végétale

  • Correcteur :

    • Liquide à eau

    • Roller (bandeau sec)

    • Eviter les indications « inflammable » ou « dangereux pour l’environnement »

 

Attention aux pièges : d’après l’ADEME, l’écologie reste un argument de vente et les distributeurs peuvent mettre des produits en avant avec des logos verts. Il n’y a pas de critères vérifiables derrière, à l’inverse des labels officiels. (source)

 

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