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Qualité de l'air intérieur : aussi en salle de sport

Publié le : 02 December 2021

Qualité de l'air intérieur : aussi dans les salles de sport

 

Alors que les températures chutent et que les journées raccourcissent, le sport en extérieur perd quelques abonnés. En cette période, la chaleur des salles de sport est appréciée. Mais qu’en est-il de la qualité de l’air à l’intérieur ?

 

L’air des salles de sport

En 20 ans, le nombre d’adhérents aux salles de sport a été multiplié par 10. Un constat parfois motivé par les aléas météo, permettant par la même occasion de limiter son exposition à une éventuelle pollution extérieure. Pour autant, la qualité de l’air intérieur reste un enjeu auquel il faut prêter une attention particulière. Une question se pose alors : est-il sain de faire du sport en intérieur ?

Des études scientifiques se sont penchées sur la question et ont réalisé des mesures de la qualité de l’air dans des salles de sport afin de déterminer des niveaux de polluants comme ceux du dioxyde de carbone, du formaldéhyde, des composés organiques volatils (COV), de l’ozone et des particules en suspension. Pour se faire, des capteurs ont été placés dans plusieurs salles pour mesurer les taux de polluants selon la fréquentation des lieux.

C’est ainsi qu’a été mise en exergue la présence de nombreux polluants atmosphériques dans l’air des salles de sport, notamment pendant les cours d’aérobic durant lesquels les gens sont enfermés dans de petites salles alors qu’ils bougent et respirent fortement. Les concentrations de ces polluants peuvent même dépasser les normes européennes relatives à la qualité de l’air intérieur, notamment pour :

  • Le formaldéhyde

  • Les particules fines

  • Le dioxyde de carbone

  • Le monoxyde de carbone

  • L’ozone

Certains polluants sont spécifiques

Les établissements aquatiques, souvent couverts, confinés et très fréquentés, ont une qualité de l’air intérieur de plus en plus surveillée. La dégradation de la qualité de l’air de ces lieux est liée à la présence de trichloramine et de trihalométhanes dans l’air. Ces produits chlorés, présents à la fois dans l’air et dans l’eau, peuvent avoir des incidences à court et à long terme sur la santé. Par exemple, le trichloramine peut irriter les yeux, la peau et les voies respiratoires, mais peut aussi déclencher des rhinites et de l’asthme. Les trihalométhanes (famille du chloroforme), sont classés cancérogènes probables pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Les niveaux de ces polluants dans l’air dépendent de nombreux facteurs tels que la température de l’eau et de l’air, le degré de chloration (désinfection de l’eau), les conditions de ventilation et le nombre de baigneurs.

 

D’où viennent ces polluants ?

Comme dans la plupart des lieux accueillant du public, la qualité de l’air dans les salles de sport est influencée par l’entretien des bâtiments, les matériaux de construction, le type de ventilation mais également par le taux d’occupation et le type d’activités pratiquées. Certains polluants, comme le formaldéhyde, sont même libérés par les meubles, les produits nettoyants, les peintures et les équipements (tapis, machines…).

Des concentrations élevées, qui peuvent persister sur de longues durées, sont parfois le signe d’une ventilation insuffisante des locaux. Elles s’expliquent aussi par la dispersion de la poussière remuée par les mouvements des sportifs. Par cet enchaînement, le taux de particules en suspension augmente dans l’air, tout comme celui du dioxyde de carbone (CO2). En effet, pendant l’effort physique, le métabolisme demande plus de dioxygène (O2), et donc extrait davantage de dioxyde de carbone (CO2).

 

Le sport reste encouragé

Bien entendu, les bienfaits de l’activité physique ne sont pas contestés, même en espace fermé. Les personnes qui fréquentent les salles de sport ne sont pas non plus en proie à une intoxication instantanée. Néanmoins, comme dans la plupart des espaces intérieurs, des risques sanitaires liés à une mauvaise qualité de l’air peuvent exister. Si un contrôle régulier de la qualité de l’air est une bonne initiative, les adeptes des salles de sport peuvent aussi signaler au responsable de la structure toute odeur qui leur paraîtrait suspecte (odeur de renfermé, de moisi, de produits d’entretien…).

Il convient aussi pour les sportifs d’éviter les salles de sport pendant les heures où elles sont le plus fréquentées, où les concentrations de polluants dans l’air sont plus élevées que la moyenne. C’est notamment dans ce laps de temps que certains risques sanitaires sont exacerbés. Le sport en intérieur reste néanmoins une activité à fort bénéfice pour la santé, l’aération des locaux s’avérant le paramètre le plus efficace pour maintenir une bonne qualité de l’air.

 

Les bons gestes

  • Prévenir en cas d’odeur suspecte (renfermé, moisi, produits nettoyants…)

  • S’informer sur la salubrité des lieux, leur entretien et leur aération et/ou ventilation

  • Éviter les heures de pointe

  • Limiter les cours collectifs dans de petites salles peu ventilées

  • Privilégier le sport extérieur, dans des endroits « propres » (forêt, parc, piste cyclable…)

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