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Quand l’air intérieur nous déconcentre

Publié le : 25 November 2021

Quand l’air intérieur nous déconcentre

 

Et si l’aération de votre lieu de travail avait une influence sur votre concentration ? C’est la question à laquelle a répondu une équipe de scientifiques d’Harvard dans une étude publiée le 9 septembre dans la revue scientifique « Environmental Research Letters ». En outre, avec en moyenne 80 % de notre temps passé en espaces clos, la question de l’air intérieur apparaît primordiale même au travail…

 

La qualité de l'air du bureau agit sur les capacités cognitives

Dans une récente étude menée par des chercheurs de l’école de santé publique d’Harvard, on apprend que la qualité de l’air intérieur peut avoir un impact significatif sur la concentration et les performances cognitives des employés. Pour arriver à cette conclusion, l’étude a mobilisé 302 personnes réparties dans plus de 40 immeubles de bureaux et 6 pays (Chine, Inde, Mexique, Thaïlande, Etats-Unis et Royaume-Uni), sur une période d’un an. Les participants avaient entre 18 et 65 ans (33 ans d’âge moyen) et travaillaient au moins trois jours dans un bureau, où ils avaient leur propre poste permanent. Ils ont été soumis à des tests cognitifs durant lesquels les niveaux de CO2 et de particules (PM2,5), ainsi que les paramètres de température et d’humidité étaient suivis en temps réel. Les tests cognitifs avaient lieu à certains moments définis à l’avance, ou lorsque les niveaux de PM2,5 ou de CO2 tombaient en-dessous ou au-dessus de certains seuils.

Ces tests consistaient soit à identifier la couleur utilisée pour écrire un mot désignant une couleur différente (par exemple le mot "rouge" écrit en vert), soit à réaliser de simples additions et soustractions.

En multipliant les tests au cours du temps, les scientifiques ont pu établir une corrélation entre les résultats de ces tests et l'état de l'air que les employés respiraient au même moment. Notamment lorsque les salariés étaient plus lents mais aussi moins exacts dans leurs réponses.

Fait surprenant, les particules fines semblent avoir eu l'impact le plus significatif sur les réponses des personnes testées, et ce, même lorsque les chiffres témoignaient d'une densité généralement considérée comme inoffensive pour la santé (1.000 ppm).

 « Cette étude ne portait pas sur les bâtiments les plus vétustes. Nous n'avons pas cherché les pires bureaux au monde pour découvrir qu'ils sont mauvais pour votre santé. Il s'agissait de bâtiments que quiconque pourrait a priori considérer comme sains », explique Joseph Allen, professeur à l'École de de santé publique de Harvard. (source)

Selon les auteurs de l’étude, une légère augmentation du niveau de particules fines ou de CO2 dans un bureau conduit à une hausse du temps de réponse de 1% et une exactitude des réponses moindre de 1 à 2 %. En d’autres termes, de faibles taux de ventilation et des niveaux accrus de particules induisent des performances réduites aux tests cognitifs.

Dans l'ensemble, l'étude suggère qu'une mauvaise qualité de l'air intérieur affecte la santé et la productivité beaucoup plus que nous ne le pensions auparavant. Si de précédentes études avaient déjà montré qu'une exposition prolongée aux particules fines pouvait affecter le système nerveux et causer des maladies neurodégénératives, ces travaux sont les premiers à montrer un effet de court terme.

 

Les bons gestes

Les auteurs de cette étude s’accordent sur deux solutions :

  • Aérer régulièrement l’espace de travail en ouvrant grand les fenêtres

  • Faire installer un système de filtration adapté si l'air extérieur est pollué

 

 

Pour en savoir plus