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Une journée dédiée à l'asthme

Publié le : 05 May 2021

Une journée dédiée à l’asthme

 

Ce mercredi 5 mai 2021 se tient la Journée Mondiale de l'asthme. A l’initiative de la Global Initiative for Asthma (GINA), ce temps fort réunit professionnels de santé et personnes asthmatiques afin de sensibiliser le plus grand nombre sur cette pathologie qui peut avoir un fort impact sur la qualité de vie. L’asthme est une maladie respiratoire chronique, caractérisée par une inflammation des bronches, qui se manifeste par des crises de gêne respiratoire sifflante. Bien qu’il ne puisse être guéri, il est possible de vivre avec et de contrôler correctement sa santé respiratoire…

 

De plus en plus d’asthmatiques

L’asthme est une maladie qui touche près de 4 millions de personnes en France, près de 7% de la population, un chiffre en constante augmentation. Cette pathologie peut survenir à tout âge mais ses premières manifestations surviennent souvent dans l’enfance. Avec 9% des enfants concernés, l’asthme est la première maladie chronique de l’enfant. On estime que 8% des garçons de moins de 10 ans souffrent d'asthme, les filles du même âge ne seraient que 5 %. Le ratio homme / femme s'inverse ensuite, les femmes étant plus souvent asthmatiques que les hommes.

En l’absence d’une prise en charge adaptée, l’asthme peut altérer considérablement la qualité de vie. Il est responsable d’absentéisme à l’école ou au travail. D’après le Ministère des Solidarités et de la Santé, le coût de cette maladie pour la société est important car elle est responsable de 600 000 journées d’hospitalisation et de 7 millions de journées d’arrêt de travail par an. Dans les cas les plus graves, l’asthme peut conduire au décès : environ 1 000 décès par an chez les moins de 65 ans lui sont attribués.

En France, la prévalence de l’asthme semble aussi soumise à de fortes disparités géographiques, probablement en lien avec les différences climatiques d’une région à l’autre. Celle-ci est plus élevée dans le Nord de la France avec 7,5 % d'asthmatiques, dans l'Ouest avec 6,7 % ainsi que dans le Sud-Ouest avec 7,3 % d'asthmatiques. C'est en revanche dans les régions au climat sec que la prévalence de l'asthme est la plus faible, avec 4,4 % dans l'Est et 4,8 % dans le Centre-Est. (D’après une étude du CREDES)

 

Une maladie multifactorielle

L’asthme n’a pas de cause unique : des facteurs génétiques et environnementaux peuvent expliquer la survenue de cette maladie. Parmi les plus courants :

  • Les facteurs génétiques

Le terrain atopique est le principal facteur de l'asthme. L'atopie est une sorte de prédisposition génétique aux allergies : elle désigne une aptitude anormale d'un individu à synthétiser des anticorps contre les allergènes au contact de l'organisme.
L’hérédité est aussi un facteur essentiel de la maladie asthmatique de l'enfant. Ainsi on estime à 20% le risque allergique moyen d'un enfant, 40-45 % si l’un des parents est allergique et 80-90% si les deux sont allergiques.

 

  • Les facteurs psychologiques

Le stress psychologique (émotions, contrariétés, tensions) peut être à l'origine du déclenchement d'une crise d'asthme. L’imagerie cérébrale a par ailleurs prouvé le lien entre les émotions et les réactions inflammatoires.

 

  • Les facteurs hormonaux

Pendant l'enfance, la prévalence de l'asthme est plus élevée chez les garçons, elle est identique à la puberté, plus élevée chez la femme à l'âge adulte. Le rôle des hormones sexuelles est probable mais non démontré. La période prémenstruelle est une période à risque pour la femme (les estrogènes rendent les voies respiratoires plus sensibles), un autre pic de prévalence survenant lors de la ménopause.

 

  • Les allergènes

Les allergènes présents en environnements intérieurs (acariens, moisissures, squames, animaux domestiques) ou en extérieur (pollens et moisissures) peuvent déclencher les symptômes de l’asthme. Une cause allergique est retrouvée chez 70 à 80 % des adultes asthmatiques et chez 95 % des enfants atteints. Les allergènes présents dans l'air ambiant, inhalés en quantité minime, sont capables de sensibiliser les sujets et de déclencher les symptômes de l’asthme en arrivant au niveau des muqueuses respiratoires.

  • La pollution atmosphérique

De nombreux polluants de l’air, gaz ou particules, peuvent pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire. Le dioxyde de soufre (SO2), les particules en suspension, l'ozone (O3) et le dioxyde d'azote (NO2) sont particulièrement irritants. L’inhalation de substances polluantes peut être mise en cause : fumées, gaz d’échappement, bombes aérosols, peintures… Le tabac est par ailleurs un facteur aggravant : 20 % des asthmatiques sont des fumeurs.
D’après l’OMS, les plus gros facteurs de risque pour le développement de l’asthme sont les substances et particules qui sont inhalées et peuvent provoquer des réactions allergiques ou irriter les voies respiratoires.

 

  • Les infections respiratoires

Les études épidémiologiques montrent que près de 50 % des crises d'asthme du jeune enfant sont liées à une virose respiratoire. Avant l'âge de deux ans, le virus respiratoire syncytial (VRS), qui provoque l’infection des poumons et des voies respiratoires (bronchiolites), est le plus souvent en cause (40 à 70 % des cas). Une rhinite allergique pendant l’enfance peut multiplier le risque d’asthme par trois.

 

  • L’activité physique

L’activité physique est un des facteurs déclenchants de l’asthme, particulièrement chez l’enfant et l’adolescent. Une crise peut apparaître à la suite d’un effort intense et peut durer un quart d’heure ou plus. Cet asthme dû à l’exercice est plus intense quand l’air est froid et sec, et qu’il est respiré par la bouche. Pour autant, le sport n'est pas contre-indiqué. Au contraire : pratiqué en respectant quelques règles de sécurité, il permet de limiter le stress et de mieux contrôler les symptômes.

 

  • Certains médicaments

Certains médicaments comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les bétabloquants, ainsi que des traitements utilisés en cardiologie ou en ophtalmologie, peuvent aggraver l’asthme.

 

  • Certains aliments

Une allergie alimentaire peut provoquer une véritable crise d’asthme. Dans des cas plutôt rares, l’asthme peut être provoquée par une réaction allergique à certains aliments comme les noix, le lait, les crustacés, les poissons, les œufs, le blé, le soja et certains additifs. Les jeunes enfants sont particulièrement à risque.

 

Les symptômes de l’asthme

L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. Lors d’une crise d’asthme, il se produit une contraction des muscles et une inflammation plus ou moins importante à la surface des bronches. Leur paroi gonfle, ce qui entraîne un rétrécissement de leur calibre et réduit le débit de l’air inspiré et expiré. Il en résulte une gêne respiratoire (on parle de « dyspnée ») sifflante (phénomène de « sibilance »), une toux irritante et un essoufflement. La plupart des asthmatiques parlent d’ « oppression » au niveau du thorax.

La fréquence et la sévérité des crises varient d’un individu à l’autre. Entre deux crises, la respiration est le plus souvent normale. Chez certains asthmatiques cependant, souvent les plus âgés, l’essoufflement peut persister voire devenir permanent et plus ou moins intense. On parle alors d’asthme persistant. Il s’agit alors d’un « asthme à dyspnée continue ».

Les conséquences de l’asthme sont multiples : insomnies, fatigue, baisse de l’activité, absentéisme…

 

 

Les bons gestes

  • Je connais mon asthme

    • Je connais mes symptômes pour prévoir et éviter l’apparition d’une crise

  • Je contrôle mon asthme

    • Je surveille mon souffle, même si en apparence tout va bien (mon médecin me prescrit régulièrement des « épreuves fonctionnelles respiratoires » pour mesurer mon souffle)

  • J’évite les facteurs déclenchants

    • J’aère mon logement quotidiennement (notamment ma chambre, lit ouvert)

    • J’aménage mon environnement en limitant les sources d’allergie et d’irritation (je privilégie les sols lisses, j’évite les oreillers et couettes à base de duvet ou de plumes et préfère le synthétique, j’utilise une housse anti-acariens, j’ai un sommier à lattes, j’évite les double-rideaux et ne garde que les voilages, j’ai un canapé en cuir ou similicuir plutôt qu’en tissus, il n’y a pas de peluches dans le lit…)

    • J’entretiens mon environnement (je ne remue pas la poussière mais je passe régulièrement l’aspirateur, y compris sur matelas et fauteuils, je dépoussière à l’aide d’un chiffon humide, je lutte contre l’humidité, je nettoie les bouches d’aération, je lave régulièrement mes draps à 60°C voire plus…)

    • Mes animaux de compagnie n’ont pas accès à la chambre à coucher

    • J’évite les animaux en peluche dans le lit, je lave toutes les semaines (à plus de 60°C) celui que mon enfant garde avec lui. Je les mets un jour ou deux dans le congélateur à - 20°C pour tuer les acariens.

    • J’évite d’utiliser des produits irritants pour les voies respiratoires (peintures, colles, produits ménagers, bombes aérosols…).

    • J’évite de fumer ou de fréquenter des lieux enfumés, on ne fume pas dans mon logement

    • J’évite les produits aérosols contenant des gaz irritants

  • Si je pratique une activité sportive

    • Je choisis un sport que j’aime (Parmi les sports recommandés : les sports d'endurance, les gyms douces)

    • Je m’échauffe avant l’exercice

    • Je tiens compte des conditions climatiques

    • J’adapte mes performances en fonction de mon état respiratoire

    • Je mesure mon souffle avant et après l’effort (débit-mètre de pointe)

    • J’inhale un médicament protecteur 10 à 15 minutes avant l’effort

  • Je traite mon asthme

    • Je suis les indications de mon médecin

    • Je sais utiliser mes médicaments

    • Je prends le traitement de fond que mon médecin m’a prescrit (même en dehors des crises)

    • J’ai toujours en poche un bronchodilatateur à inhaler en cas de gêne respiratoire

 

Certaines professions peuvent être déconseillées aux personnes asthmatiques :

  • les métiers qui exposent à des produits irritants (peinture, teinturerie, coiffure, nettoyage industriel…)

  • la profession vétérinaire, le toilettage d’animaux et les métiers de l’équitation

  • les métiers en piscine (maître-nageur, animateur d’aquagym...)

  • la boulangerie

 

Pour en savoir plus

 

Sources