La « sobriété énergétique » est une notion récemment mise en avant dans le contexte actuel de transition énergétique. Dans un monde où la demande énergétique est de plus en plus prégnante, alors que certaines ressources naturelles sont limitées, certains définissent la sobriété énergétique comme un ajustement de la consommation aux besoins réels, impliquant une réduction de l’empreinte environnementale et une préservation des ressources dans le même temps.
Concrètement, il s’agit d’une démarche volontaire qui qui vise à réduire les consommations d’énergie par des changements de comportement, de mode de vie et d’organisation individuelle ou collective. Cette démarche prône une priorisation des besoins essentiels, pour choisir des biens, produits et services adaptés et engendrant un volume de pollution proportionnel aux nécessités. En d’autres termes, la sobriété énergétique nous invite à consommer et à produire en tenant compte de l’impact environnemental, de la disponibilité des ressources et en fonction des besoins du reste de la planète. « La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas », a indiqué le Président Macron, lors de son allocution du 5 septembre dernier. Pour autant, il faut bien comprendre que par « sobriété énergétique » on ne parle pas de retour à la bougie, de régression ou de privation, mais simplement de réévaluer nos besoins et y retrouver du sens.
La « sobriété énergétique » est souvent confondue avec l’« efficacité énergétique ». Tandis que la sobriété énergétique désigne des comportements individuels ou collectifs visant une réduction des consommations énergétiques, l’efficacité énergétique fait appel exclusivement à des technologies permettant de réduire les consommations d’énergie à l’échelle d’un objet ou d’un système donné (véhicule moins consommateur de carburant, réfrigérateur performant de classe A, bâtiment rénové...).
Selon l’ADEME, le budget des ménages consacré à l’énergie reste important : le coût moyen de l’énergie pour un ménage chaque année est évalué à 2690 € (carburant compris), soit près de 8,3 % de son budget annuel. À lui-seul, le logement compte pour 59 % de ces dépenses. Dans le détail, le chauffage représente 66 % de la consommation d’énergie d’un ménage. Viennent ensuite l’électroménager (17 %), l’eau chaude (11 %) et la cuisson (5 %). (source)
Dans une optique de chasse au gaspillage, le Gouvernement a fixé pour les entreprises, collectivités et particuliers, un objectif à 10 % d’économie d’énergie afin d’éviter coupure et rationnement cet hiver. Globalement, cet objectif permettra de :
Se préparer à une contrainte énergétique durable (finitude des ressources) ou temporaire (choc pétrolier, défaut dans une centrale nucléaire…)
S’adapter à une future offre énergétique entièrement renouvelable
Répartir plus équitablement l’énergie disponible
Être acteur de la transition énergétique
Renforcer la capacité d’adaptation (résilience) des territoires et de leurs populations.
Construire un modèle économique et social soutenable
Protéger l’environnement (source)
Toutes les petites économies comptent. Concrètement, selon la plateforme Hello Watt :
Réduire d’un degré la température du chauffage permettrait en moyenne de réaliser une économie de 71 € par an, ou 7 % de consommation d’énergie
Couvrir ses casseroles lors de la cuisson permettrait d’économiser 25 % d’électricité par rapport à une cuisson sans couvercle.
Utiliser le programme « éco » du lave-vaisselle permettrait jusqu’à 45 % d’électricité économisée par rapport au programme intensif
Fermer les volets la nuit par temps froid permettrait d’éviter jusqu’à 60 % de déperdition de chaleur par les fenêtres, soit 51 euros économisés par an
Faire sécher son linge à l’air libre et non dans un sèche-linge représenterait 55 euros économisés par an
Débrancher ses appareils en veille permettrait d’économiser 53 euros par an, soit 10 % de la facture globale… (source)
En 2013, le baromètre AFP-Powermetrix estimait que les appareils en veille dans les foyers français consommaient l’équivalent de la production annuelle de 2 des 58 réacteurs nucléaires répartis dans les 19 centrales françaises.
Notons qu’il s’agit là d’une moyenne de prix réalisée par Hello Watt (une plateforme qui aide les particuliers à réduire leur facture énergétique) « pour un logement-type de 110 m2, chauffé au gaz (chauffe-eau gaz également), habité par une famille de 2 à 3 personnes, dont la facture de gaz annuelle est de 1170 €, et celle d’électricité de 530 € ».
Mon logement est bien isolé
En hiver, j’installe des rideaux épais aux fenêtres et des boudins aux portes donnant vers l’extérieur
En hiver, je ferme les volets et/ou rideaux à la tombée de la nuit ou en cas d’absence
Je baisse la température de ma chambre (17 °C suffisent)
Je mets un pull dans mon salon chauffé à 19 °C
Je fais entretenir ma chaudière
Je dépoussière mes radiateurs
J’enlève les fauteuils devant les radiateurs
Chaque jour lorsque j’aère mon logement, je coupe les radiateurs
Je baisse les températures des pièces inoccupées
Mon chauffe-eau est réglé entre 55 et 60 °C
Je fais détartrer sa résistance tous les 2/3 ans
Les tuyaux et le ballon d’eau chaude sont isolés
Après la douche, j’aère ma salle de bains (l’air humide est plus difficile à chauffer)
J’éteins la lumière quand je quitte une pièce
J’éteins les appareils en veille
Je coupe ma box internet le soir, car elle fonctionne même quand je dors !
Quand c’est possible, je fais fonctionner mes appareils électriques/électroménager pendant les heures creuses
Je ne mets pas de plat encore chaud dans mon congélateur ou réfrigérateur
Je dégivre mon congélateur et mon réfrigérateur si la couche dépasse 3 millimètres.
Je lave mon linge à basse température
Je lave ma vaisselle à basse température
Je fais sécher mon linge à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge (l’un des appareils les plus énergivores)
Pour nettoyer mon four, je lance la pyrolyse à la fin d’une cuisson
Lors de la cuisson, je couvre les casseroles
Quand c’est possible, je favorise le vélo, la trottinette, le bus, le tramway, le train, le covoiturage ou mes pieds pour me déplacer.
Quand c’est possible, je limite l’impact de mes trajets domicile-travail en pratiquant le télétravail
Je n’achète que le nécessaire
Je m’équipe plutôt en seconde main
Je fais réparer le plus possible
Je m’oriente vers des solutions de location ou de partage quand elles existent
Je favorise les circuits courts
Je limite et trie mes déchets
Je favorise les matériaux recyclés
(Ré)écouter le podcast « La météo de l’air » sur Radio Omega
Voir la vidéo d’Arte « A quoi correspond la sobriété énergétique ? »