La Communauté de communes Val de Gray (CCVG) a fait appel aux compétences d’Atmo BFC pour réaliser une campagne de mesure de la qualité de l’air. L’objectif de cette campagne est d’évaluer la qualité de l’air sur le territoire, mais également d’alimenter le volet diagnostic sur la qualité de l’air du Plan Climat-Air-Energie Territorial (PCAET), en cours de rédaction par la communauté de communes.
Pour répondre à ces objectifs, deux sites d’études ont été sélectionnés. Le premier a été positionné à Gray afin d’évaluer l’exposition de la population en milieu urbain. Le second, implanté à Venère de typologie rurale sous influence trafic, a été choisi afin d’étudier les teneurs maximales auxquelles la population résidant près d’une infrastructure routière est susceptible d’être exposée.
Deux séries de mesures ont été réalisées afin d’étudier l’influence des variations saisonnières : la première, en période estivale (de mi-juin à mi-septembre 2023), la seconde, en période hivernale (décembre 2023 à avril 2024).
Plusieurs polluants ont été mesurés au cours de cette campagne : les oxydes d’azote (NOx), les particules (PM10 et PM2,5) et l’ozone (O3). Les concentrations de ces polluants ont été comparées aux seuils réglementaires en vigueur et aux recommandations de l’OMS pour la santé, mais également aux concentrations des autres stations du réseau de mesures fixes d’Atmo BFC.
Les conditions météorologiques n’ont pas été particulièrement favorables à l’accumulation des polluants aussi bien en période estivale qu’hivernale.
En ce qui concerne le dioxyde d’azote (NO2), marqueur du trafic routier, Gray présente les niveaux les plus faibles. Venère présente des niveaux plus élevés, en lien avec la présence de la RD 67 qui traverse la commune et relie Gray à Besançon. Pour ces 2 stations, les niveaux restent conformes aux valeurs réglementaires en vigueur. La station de Gray dépasse 1 jour les recommandations de l’OMS en moyenne journalière et celle de Venère, 3 jours. Pour la station de Venère, une hausse des concentrations est enregistrée en début de matinée et en fin de journée liée aux déplacements locaux Domicile-Travail.
Concernant les particules PM10, polluant émis majoritairement sur le territoire de Val de Gray par l’agriculture (44%) et le résidentiel (34%), les niveaux les plus élevés sont observés en période hivernale en lien avec le chauffage résidentiel et les conditions météorologiques plus favorables à leur accumulation. Pour les deux stations, les niveaux restent conformes en moyenne annuelle à la valeur réglementaire en vigueur et à la recommandation de l’OMS. La station de Gray présente des niveaux plus élevés que la station de Venère et supérieurs à la station de Vesoul.
Concernant les particules PM2,5, polluant émis majoritairement sur le territoire du Val de Gray par le résidentiel (58%), seule la station de Gray a été instrumentée. Les niveaux sont conformes en moyenne annuelle à la valeur réglementaire en vigueur. Ils sont supérieurs à la recommandation de l’OMS aussi bien en moyenne annuelle qu’en moyenne journalière. La station de Gray présente des niveaux plus élevés que la station de Vesoul aussi bien en moyenne qu’en maximum journalier. Ces niveaux plus élevés proviennent de sources locales et semblent liés d’après le profil journalier au chauffage domestique. Il est toutefois difficile de déterminer avec certitude les causes de cette situation. Ces dépassements des seuils OMS représentent un risque pour la santé des habitants pour une exposition à long terme. En effet, les particules fines peuvent pénétrer le système respiratoire. Plus elles sont fines, plus elles se logent profondément et contribuent au développement de pathologies. Selon l’INERIS, l’ensemble du territoire français est exposé à des dépassements de ces nouvelles recommandations de l’OMS établies en 2021.
L’ozone (O3), est un polluant secondaire qui résulte de la transformation chimique de certains polluants sous l’effet des rayonnements du soleil. La pollution photochimique par l’ozone apparait surtout l’été lorsque l’ensoleillement est intense. Aussi ce polluant n’a été suivi que durant la période estivale. Pour les deux stations, l’objectif de qualité ainsi que les recommandations OMS ne sont pas respectés. À long terme, ce polluant présente un risque pour la santé des personnes les plus fragiles, provoquant des irritations respiratoires et oculaires ; mais aussi sur les productions agricoles et forestières de certaines espèces sensibles (blé, prairies, pommes de terre, chênes…). Cependant, la comparaison avec les autres stations du réseau Atmo ne montre pas de différence majeure, cette situation de dépassement étant partagée avec les autres stations du réseau