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Novembre, c'est le "Mois sans tabac"

Photo d'un cendrier posé sur l'accoudoir d'une chaise de jardin, devant la rambarde d'un balcon, avec le conseil "pour la santé de tous, je sors pour fumer"

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Première source de pollution de l’air dans les logements, le tabagisme est responsable chaque année de près de 75 000 décès en France. Les effets du tabac sur la santé touchent tout le monde, fumeurs comme non-fumeurs, et sont particulièrement néfastes : cancers du poumon, maladies cardiovasculaires, asthme, allergies… Le mois de novembre est consacré à la sensibilisation au tabagisme, avec l’opération « Mois sans tabac », qui vise à encourager et soutenir l’arrêt du tabac. Pour cette édition 2024, près de 130 000 personnes sont déjà inscrites, autant de raisons de se convaincre des bénéfices potentiels pour la santé et la qualité de l’air intérieur. 

Le tabac, un des premiers polluants de l’air intérieur

Les produits du tabac, fabriqués entièrement ou partiellement à partir de feuilles de tabac, contiennent de la nicotine, un agent psychotrope qui entraîne une forte dépendance. Une cigarette contient du tabac, de la nicotine, des agents de saveur et de texture, ainsi que divers additifs. Lorsqu’une cigarette est allumée, elle émet près de 7 000 substances chimiques, dont environ 70 sont connues pour être cancérigènes. La composition de cette fumée varie en fonction du type de tabac (brun, blond…), du mode de séchage, des traitements appliqués et des additifs utilisés. La plupart des composés ainsi dégagés sont très irritants pour les voies respiratoires, inflammatoires et parfois cancérigènes, notamment :

  • Goudrons,
  • Monoxyde de carbone,
  • Oxydes d’azote,
  • Acide cyanhydrique,
  • Ammoniac,
  • Composés organiques volatils (acroléine, hydrocarbures aromatiques, benzène…),
  • Métaux (cadmium, mercure, plomb, chrome…),
  • Nicotine (sous forme de particules).

La fumée de cigarette inhalée directement par le fumeur (courant primaire) a une composition différente de celle qui s’échappe latéralement de la cigarette (courant secondaire). Cette fumée secondaire, produite par une combustion incomplète, contient trois fois plus de monoxyde de carbone, sept fois plus de benzène, 70 fois plus de nitrosamines et 100 fois plus d’ammoniac que celle inhalée par le fumeur. Cette différence rend le tabagisme passif particulièrement dangereux.

Même en ouvrant les fenêtres, fumer dans un espace clos (domicile, voiture) laisse des polluants dans l’air qui s’accumulent sur les surfaces (tissus, rideaux, moquettes, etc.) et se réémettent plus tard dans l’environnement.

Des effets sur la santé des fumeurs…

D’après Santé Publique France, un fumeur régulier sur deux meurt des conséquences de son tabagisme. Par exemple, un fumeur consommant un paquet par jour inhale environ 250 ml de goudrons par an, soit l’équivalent de deux pots de yaourt. Les goudrons, composés en grande partie d’hydrocarbures (comme le benzène), sont les principales substances responsables des cancers liés au tabagisme. Ils recouvrent les poumons d’une substance gluante brun-noir, qui abîme les tissus et les muqueuses respiratoires.

L’exposition à la fumée de tabac entraîne de nombreux effets sur la santé, tels que maux de tête, nausées, toux, irritation des voies respiratoires et des yeux, exacerbation des symptômes allergiques, maladies cardiovasculaires, infections respiratoires, et bien entendu, divers cancers, notamment celui du poumon.

Le tabagisme est classé « cancérigène avéré » par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et est le premier facteur de risque de cancer du poumon (risque multiplié par 10 à 15 pour un fumeur) ainsi que de cancer de la vessie. Il est aussi associé à d’autres cancers (ORL, œsophage, estomac, colon, foie, pancréas, col de l’utérus...). 

…comme sur celle des non-fumeurs

La fumée de tabac est extrêmement nocive pour le fumeur mais également pour les non-fumeurs qui l'inhalent involontairement. Ce tabagisme passif expose les non-fumeurs à des composés encore plus toxiques que ceux inhalés directement par le fumeur. Un non-fumeur exposé de façon régulière court un risque accru de détérioration cardiovasculaire, de cancer du poumon, d’asthme, et d’infections respiratoires. Chez les enfants, les effets incluent la mort subite du nourrisson, l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, des rhinopharyngites et otites fréquentes, un risque accru d’asthme et d’infections respiratoires (pneumonie, bronchite). Le tabagisme passif est également lié à des complications pour les bébés à naître (retard de croissance, faible poids de naissance). En France, le tabagisme passif serait responsable de 3 000 à 5 000 décès par an, selon les chiffres du Ministère de la Santé. 

Le tabagisme ultrapassif ou « de troisième main »

Outre le tabagisme passif, il existe une autre voie d’exposition : le tabagisme « ultrapassif ». Ce terme désigne la nicotine résiduelle et les autres substances chimiques laissées dans l’environnement par la fumée de tabac (vêtements, meubles, rideaux, murs, literie, tapis, poussière, cheveux, etc.). Ces supports réémettent des substances, comme l’acétone, l’acide acétique, l’acétaldéhyde, le phénol, le benzène et la nicotine, lesquelles s’inhalent ou s’absorbent par contact avec les surfaces contaminées. En plus des nuisances olfactives, ce résidu représente un risque pour la santé, notamment pour les enfants, qui tendent à toucher les objets et les porter à leur bouche. Les effets du tabagisme de troisième main restent encore à évaluer précisément, mais certaines études ont mis en évidence son caractère génotoxique et cancérigène potentiel. La forte présence des résidus de fumée dans l’environnement intérieur souligne l’importance de recherches pour mieux comprendre les risques associés.

Les bons gestes 

Si je suis fumeur :

  • Je sors pour fumer,
  • Je ne fume pas à l’intérieur d’un logement ou d’une voiture, même fenêtres ouvertes,
  • Je ne fume pas dans une pièce fréquentée par des enfants,
  • Je me lave les mains et, si possible, change de vêtements après avoir fumé,
  • Enceinte, j’arrête de fumer,
  • J’évite de fumer à proximité de personnes vulnérables (nourrissons, enfants, insuffisants respiratoires...),
  • Je respecte l’interdiction de fumer là où elle doit être appliquée.

Si je suis non-fumeur :

  • J’invite mes proches à fumer à l’extérieur de mon logement ou de ma voiture,
  • Je m’éloigne lorsque la fumée me gêne,
  • Si quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer pendant un long moment,
  • Je pense à laver les textiles exposés à la fumée pour limiter les résidus de troisième main.

Si malgré ces précautions, quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer un long moment !

Pour en savoir plus

Sources