Avant la naissance, un bébé ne respire pas à proprement parler : il ne se sert pas encore de ses poumons pour respirer. Ce n’est qu’au moment de la naissance qu’il se met à utiliser ses poumons. Au cours de la grossesse, c’est le cordon ombilical qui permet d’apporter, via le placenta, l’oxygène indispensable au développement du fœtus et l’évacuation du gaz carbonique. L’air respiré par la future maman est donc en quelque sorte transmis au bébé.
Malheureusement, une mauvaise qualité de l’air peut engendrer des complications pour celui-ci. Des études ont montré que les particules fines qui pénètrent dans le système respiratoire maternel et sont retrouvées dans le placenta, pourraient être la cause d’un ralentissement de la croissance du fœtus, de son développement ainsi que d’un potentiel retard intellectuel. De même pour le monoxyde de carbone qui limite la quantité d’oxygène de la mère et de l’embryon, qui peut influencer le poids ainsi que la taille de naissance du bébé, ou être un facteur de naissance prématurée.
Les fausses couches ainsi que le développement d’allergies, d’asthme ou encore d’autisme peuvent également être liées à une mauvaise qualité de l’air. Il est donc nécessaire qu’une femme enceinte réduise au maximum son exposition à la pollution présente dans l’environnement.
Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes ont étudié la façon dont la pollution atmosphérique peut impacter le développement d’un enfant au cours de la grossesse. Leur étude, rendue publique au début du mois de mai 2024, visait à déterminer les effets de 3 polluants de l’air (dioxyde d’azote, particules PM10 et PM2,5) sur un panel de près de 1500 femmes enceintes. Les chercheurs ont concentré leur étude sur l’ADN du placenta, un organe clé du développement fœtal. Particulièrement vulnérable à de nombreux composés chimiques, le placenta peut être assimilé à une archive témoignant de l’environnement prénatal de l’enfant. Les conclusions des chercheurs, rendues publiques début mai 2024 dans la prestigieuse revue médicale « The Lancet Planetary Health », confirment un impact négatif sur le développement de l’enfant, en particulier :
Des perturbations liées au développement du bébé (poids et taille de naissance, périmètre crânien, durée de la grossesse…)
Des modifications concernant le développement du système nerveux, du système immunitaire et du métabolisme, dont des gènes impliqués dans la survenue du diabète néonatal ou de l’obésité
Des impacts différents selon le sexe de l’enfant :
Pour les filles, plus vulnérables durant le 3ème trimestre de la grossesse : augmentation de risque de maladie chronique métaboliques telles l’hypertension, le diabète, l’obésité…
Pour les garçons, plus vulnérables lors du premier trimestre de grossesse : retard de développement intellectuel
Un risque accru de fausse-couche ou de pré-éclampsie (élévation de la pression artérielle et de la quantité de protéines dans les urines, responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France)
En outre, cette étude a fourni de nouvelles données sur les mécanismes impliqués dans la dérégulation, sous l’effet de la pollution de l’air, du développement d'un enfant à naître et sur les modifications à long terme de son métabolisme. Pour autant, selon les auteurs de cette étude, les résultats « devront être vérifiés dans des populations d’autres régions géographiques et avec des profils génétiques différents » (source).
Concrètement c’est le niveau de « méthylation » de l’ADN placentaire qui a été étudié. Ce terme désigne des modifications chimiques impliquées dans le contrôle et l’expression des gènes (sans modifier la séquence d’ADN). Quand une région de l'ADN est fortement « méthylée », les gènes dans cette région sont souvent éteints ou moins actifs. Cela signifie que les protéines codées par ces gènes sont produites en plus petite quantité ou pas du tout.
J’aère mon logement au moins 10 minutes par jour, même en hiver
Je ne bouche pas les grilles de ventilation
J’aère régulièrement l’habitacle de mon véhicule, sauf quand je suis dans une zone de trafic dense ou dans un tunnel
Je fume à l’extérieur de mon logement ou de mon véhicule
J’évite les parfums d’ambiance et les huiles essentielles
Je limite le nombre de produits ménagers, je privilégie ceux avec le moins d’ingrédients et si possible eco-labellisés
J’évite les produits en spray ou en aérosol
Je privilégie les produits de bricolage et de décoration qui émettent le moins de composés organiques volatils (étiquette A+)
Pour les matériaux, je préfère les sols lisses et durs, pour faciliter le ménage et mieux éliminer les polluants
Enceinte, je ne participe pas aux travaux d’aménagement de la future chambre de bébé
Enceinte, j’évite de fumer
Enceinte, Je limite l’utilisation de produits de bricolage, d’entretien et de répulsifs
Je coupe mon moteur lorsque je dépose mes enfants à l’école
La future chambre de bébé est en travaux : elle sera terminée dans les deux mois avant sa naissance, je déballe les meubles le plus tôt possible
Je ne parfume pas bébé
Je proscris l’inhalation d’huiles essentielles
Je lave les jouets avant leur première utilisation, j’aère ceux que je ne peux pas laver (idéalement dehors pendant une journée, sinon dans une pièce bien aérée, après les avoir sortis de leur emballage)
J’évite les insecticides : je protège bébé avec une moustiquaire plutôt qu’avec un produit répulsif contre les moustiques
Mes enfants pratiquent une activité physique adaptée à leur âge (marche, ballon, vélo…), indispensable pour une bonne santé respiratoire
(Ré)écouter notre podcast « La Météo de l’air » sur Radio Oméga (prochainement disponible)
Comprendre comment le fœtus respire dans le ventre de sa maman
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